Génie du proxénétisme de Charles Robinson : Marx et l’effet railleur





Vous n’avez jamais rien compris au capitalisme. Moi non plus. Vous êtes plus intéressé par l’univers du sexe. Moi aussi. Vous aimez rire tout en étant plus intelligent, ce livre est écrit pour nous.

Partant du postulat que le capitalisme c’est le bordel, Charles Robinson dresse la satire du libéralisme triomphant. Déflorons le sujet.

Le gouvernement pour lutter contre la paupérisation d’une région sinistrée par la mondialisation et la désindustrialisation tente de la redynamiser en y introduisant de nouvelles activités.

Ainsi naît le projet de la cité, sorte d’éros-center. Chacun témoigne de son implication dans l’entreprise, le D.R.H, la directrice de communication, le directeur financier mais aussi l’architecte, le psychologue, les prostitués, les clients, etc.
Génie du proxénétisme de Charles Robinson : Marx et l’effet railleur

La qualité de la prestation est le maître mot. Ici on parle de « tourisme sexuel équitable » et de « traçabilité des prostitués ». Zéro défaut. Il en va de la bonhommie de la sodomie.

Sur le mode allègre et égrillard, on passe du capital au capiteux, du trivial au très vieux métier du monde, du travail au travelo, du coach au cochon. Car on ne passe pas du CAC au claque ni du cave aux SICAV sans une initiation. C’est facile, c’est la même. Dans tous les cas, c’est la bourse qui compte ainsi que le taux de pénétration.

Pour que tout marche bien il faut que la mécanique soit parfaitement lubrifiée chacun doit y trouver à la fois son intérêt et son plaisir. Certes, c’est l’entreprise qui spécule mais c’est le client qui enc…

Le plus jouissif de ce livre qui se lit d’une main, l’autre essuie la larme de rire, c’est quand on met le doigt sur le piercing car « génie de proxénétisme », c’est chatte au brillant.

Génie du proxénétisme
Charles Robinson
Editions du Seuil
235 pages
18 euros

Article publié le 14/04/2008 à 08:36 | Lu 3712 fois