Vers un retrait progressif des médicaments contenant du DXP... Di-Antalvic et ses génériques

L'Agence européenne du médicament (EMEA) recommande le retrait de la vente des médicaments antidouleur contenant du dextropropoxyphène. Une mesure qui vise le Di-Antalvic® et ses génériques. En effet, selon l’agence européenne, « à haute dose, cette molécule engendrerait de graves intoxications pouvant entraîner le décès ». En France, les autorités sanitaires ne se montrent pas alarmistes : les médecins et les patients auront un an pour changer de traitement.





Le Di-Antalvic® et ses génériques sont en sursis. En effet, ces médicaments contre la douleur seront progressivement retirés du marché européen dans les prochains mois.

Rappelons que l’association DXP/PC (dextropropoxyphène/paracétamol) donne pour résultat un médicament antalgique, disponible en France depuis 1964 sur prescription médicale. Il est indiqué dans le traitement des douleurs modérées ou intenses, ou qui ne sont pas soulagées par l'aspirine, le paracétamol ou l'ibuprofène, utilisé seul. Une trentaine de spécialités pharmaceutiques renfermant cette association est à ce jour commercialisée en France.

Dans un avis rendu public le 25 juin, l'EMEA recommande le retrait de la vente de ces produits. Selon l’agence européenne, « les médicaments issus de cette association peuvent être à l'origine de graves intoxications susceptibles d'entraîner la mort du patient. Ces décès surviennent en cas de surdosages accidentels ou volontaires, en particulier lors d'une tentative de suicide ».

La Suède et le Royaume-Uni ont retiré du marché ces antidouleurs dès 2005 : l'association DXP/paracétamol était impliquée dans 200 décès annuels en Suède (pour 9 millions d’habitants) et entre 300 et 400 décès au Royaume-Uni (pour 60 millions d’habitants), selon l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

Suite à l'avis de l'EMEA, l'Afssaps a réagi en annonçant un retrait du DXP/paracétamol dans un délai « de l'ordre d'un an ». Toutefois, dans son communiqué, l’agence française souligne que « l’impact d'un retrait (de ces médicaments) sur la santé publique est très incertain dans le contexte français ».

Cependant, l’Afssaps suit les recommandations de l’EMEA et ajoute que cette période d’un an devrait permettre « aux professionnels de santé d'envisager la meilleure alternative pour leurs patients ». Pour les malades pour lesquels aucune alternative satisfaisante n'aura été trouvée à l'issue de la phase de retrait progressif, l'Afssaps étudiera la possibilité de pouvoir autoriser un accès encadré à la prescription.

Dès maintenant, l'Afssaps recommande aux professionnels de santé de ne plus prescrire de médicaments contenant du DXP à de nouveaux patients. Dans la mesure où le retrait de ces médicaments sera progressif, les patients sont invités à contacter leur médecin, sans urgence, par exemple dans le cadre du renouvellement de leur ordonnance, afin que leur traitement soit reconsidéré.

L'agence annonce également la création d'un groupe d'experts chargé de donner de nouvelles recommandations pour la prise en charge de la douleur.

Article publié le 30/06/2009 à 12:03 | Lu 2768 fois