Prendre en charge la dépendance liée au grand âge : la position du gouvernement

Xavier Darcos, ministre du Travail a ouvert hier la 5e conférence annuelle organisée par « Les Echos » portant sur la dépendance liée au grand âge. Face à l'enjeu du risque dépendance ou cinquième risque, « nous sommes à l'heure des choix », a déclaré le ministre qui a livré les grandes lignes qui guideront les décisions du Gouvernement au cours de l'automne prochain. Détails.


Nous vivons de plus en plus longtemps. L'augmentation de l'espérance de vie croît avec les progrès de nos sociétés, progrès tant médicaux, qu'économiques, sociaux et sociétaux.

Aujourd'hui, les pouvoirs publics consacrent chaque année 14 milliards d'euros au financement de la dépendance. En 2015, quelque deux millions de Français auront plus de 85 ans (1,6 million aujourd'hui). Les personnes en situation de dépendance seront plus nombreuses. Il convient donc d'adapter les politiques publiques, dans le domaine des services, de l'hébergement et du financement, afin de prendre en compte cette situation.

Hébergement des personnes dépendantes

Résider chez soi ou en maison de retraite ? Une majorité de personnes souhaite pouvoir rester à domicile et trois quarts des personnes percevant l'Aide personnalisée d'autonomie (APA) sont soutenues par des membres de la famille ou des proches. La priorité est donc de soutenir les aidants familiaux. Une priorité que le Gouvernement souhaite concrétiser avec le développement des « solutions de répit » : séjour de vacances pour l'aidé et l'aidant, hébergement temporaire, accueil de jour, transport accompagné, etc.

« Si la personne doit être accueillie en maison de retraite, cela doit se faire à un coût abordable pour les familles, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui pour une majorité d'entre elles », a indiqué Xavier Darcos.

Comment financer le cinquième risque ?

Trois sources de financement sont envisagées par le Gouvernement.
La solidarité nationale doit rester le pilier essentiel, a indiqué Xavier Darcos qui a en outre rappelé la mise en place d'une mission chargée d'étudier les voies d'amélioration des mécanismes de péréquation financière entre les départements concernant le financement des dépenses consacrées à la prise en charge de la dépendance. Les propositions de la mission sont attendues pour mi-avril.

La solidarité familiale sera également encouragée et soutenue « en n’hésitant pas, a indiqué le ministre, à poser par exemple la question du rôle que peut jouer le patrimoine pour contribuer à ce soutien ».

La prévoyance collective et individuelle. Le ministre souhaite encourager les Français à souscrire une assurance dépendance, des « contrats fiables et labellisés », a-t-il indiqué. Toutes les solutions innovantes en matière d'assurance, comme un partenariat public-privé seront les bienvenues, a estimé Xavier Darcos.

Le ministre a également indiqué qu'une concertation technique a été lancée entre les assureurs et deux groupes de travail mis en place par le Gouvernement. Objectif : apporter de la lisibilité dans les contrats existants. Les travaux du premier groupe portent sur les grilles d'évaluation de la perte d'autonomie et l'utilisation d'un référentiel ; ceux du second sur le contenu des garanties des contrats comme la sélection médicale, les périodes de carence et de franchise, les règles de revalorisation des rentes, les conditions de transférabilité, etc. « Nous leur avons demandé d'améliorer la complémentarité entre la couverture publique de la perte d'autonomie et la couverture complémentaire apportée par les trois familles de la prévoyance : assurances, mutuelles et institutions de prévoyance » a détaillé Xavier Darcos.

« L'objectif du Gouvernement, c'est que nous puissions prendre en charge de façon efficace et pérenne la perte d'autonomie liée au grand âge », a enfin conclu Xavier Darcos.

Publié le 17/03/2010 à 12:24 | Lu 2971 fois