Journée de solidarité : la CFTC contre le principe de travail sans salaire écrit à Michel Sapin

Suite au drame de la canicule de 2003, le gouvernement de l’époque a, sans concertation avec les différents acteurs concernés, décidé d’imposer aux salariés un jour de travail supplémentaire non payé.
La CFTC dès l’origine a indiqué qu’elle était favorable au principe de solidarité nationale pour la prise en charge des personnes dépendantes tout en étant totalement opposée à une mesure injuste vis-à-vis des salariés et de leurs familles.





Obliger des salariés à travailler sans contrepartie de rémunération porte un nom dans notre pays, c’est la corvée, ce travail gratuit que les serfs devaient au seigneur.
 
Pour la CFTC, tout travail mérite salaire, ce principe est incontournable.
 
De plus la mesure autoritaire dite « journée de solidarité » s’est concrètement traduite par des aberrations économiques et sociales.
 
Pour n’en citer que trois :

- Quel sens y-a-t-il à obliger des salariés qui sont régulièrement au chômage technique à travailler une journée de plus, comme dans le secteur automobile par exemple ?

- Est-il équitable qu’une caissière de supermarché doive offrir une journée de travail à son entreprise, alors qu’un cheminot est censé travailler 1mn 52 de plus par jour pour s’acquitter de sa journée dite « de solidarité » ?

- Pour quelle étrange raison, les professions libérales ne sont pas assujetties à une journée dite « de solidarité ?
 
C’est à juste titre que François Hollande, quand il était député, nous avait fait connaitre son opposition à cette mauvaise loi, tout comme M. Jean-Marc Ayrault qui déclarait estimer « qu’il s’agit du parfait exemple de la fausse bonne idée ».
 
La CFTC qui avec le Collectif des Amis du Lundi a réuni plus de 150 000 signataires contre la journée dite de solidarité, vous demande de bien vouloir prendre rapidement les dispositions nécessaires, en vue de mettre fin à l’obligation pour un salarié de travailler sans être payé.
 
Nous sommes sûrs, Monsieur le Ministre, que vous partagez, avec nous, le souci d’un traitement équitable entre citoyens, et ce, quel que soit leur métier, leur entreprise ou leur activité. Si un effort doit être fait pour la prise en charge des personnes dépendantes, celui-ci doit être justement réparti au sein de la collectivité nationale.
 
Pour la CFTC, cette mesure de justice n’est pas contradictoire avec le maintien du prélèvement mensuel de 0,3 % sur les salaires via la « contribution solidarité autonome ».
 
Par Joseph Thouvenel
Vice-président de la CFTC

Article publié le 21/05/2013 à 02:11 | Lu 635 fois