Arrêts maladie : l’allongement de la vie active aura des conséquences

Le 5ème Baromètre santé et bien-être au travail réalisé pour le compte de l’assureur Malakoff Médéric revient en détail sur les arrêts maladie. Entre maladie chronique et proche dépendant à charge, les salariés de cinquante et plus risquent d’être confrontés plus que les autres à ces absences au travail…

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 09/04/2014

« L’allongement de la vie active et le recul de l’âge de départ à la retraite ne vont faire qu’accentuer les problèmes que les salariés rencontrent déjà aujourd’hui, et placer la santé au travail au rang des priorités de l’entreprise » explique Julien Guez, Directeur Stratégie, Marketing et Affaires Publiques de Malakoff Médéric.
 
Ainsi, d’après les données de ce baromètre 2013, portant sur 2,6 millions de salariés, un employé sur trois (34%) s'est arrêté de travailler au moins une fois en 2012. Une donnée en très légère hausse par rapport à 2011 (33,5%) et 2010 (32,3%).
 
Au total, les arrêts maladie de un à trois jours sont les plus nombreux (41%), devant ceux de quatre à neuf jours (29%), puis ceux de dix à trente jours (18%) et enfin plus d’un mois (12%). Par contre, les arrêts de plus d’un mois représente 70% du nombre total de journées d’arrêts maladie !

Toujours selon ce baromètre, le total moyen de jours d'absence (en jours calendaires) par employé  absent s'élève à 34,7 jours (un chiffre stable par rapport à 2011 et en baisse d’un point et demi par rapport à 2010). Etonnant : au total, dans une société de mille salariés, les arrêts maladie représentent en moyenne quarante équivalents temps plein (ETP) !
 
D’après les données de Malakoff Médéric, pratiquement un salarié sur cinq (19%) souffre d’une maladie chronique. Comme on peut s’en douter, chez les salariés âgés de plus de cinquante ans, ces problèmes de santé sont encore plus importants : ainsi, 29% souffrent d’une maladie chronique (soit dix points de plus que la moyenne).
 
Un petit tiers (31%) des employés éprouve des difficultés à concilier travail et autres engagements, personnels ou familiaux, soit quatre points de plus qu’en 2009. Ces difficultés touchent plus particulièrement les cadres (35%), les 30-39 ans (34%) –une partie d’entre eux devant s’occuper de jeunes enfants-, mais aussi les salariés qui déclarent prendre en charge un proche dépendant (44%).
 
Autre tendance de fond (qui risque de se renforcer dans les années à venir compte-tenu du vieillissement de la population) : 15% des salariés disent s’occuper d’un membre de leur famille dépendant ou malade. Sans surprise, ce chiffre atteint 23% chez les plus de cinquante ans (en hausse de cinq points sur une année) !
 
Notons que cet équilibre peut avoir des répercussions importantes sur la perception de la qualité de vie au travail. Ainsi, alors que 18% des salariés ayant des difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle attribuent une note entre 8 et 10 (sur 10) à leur qualité de vie au travail, ils sont 34% parmi ceux qui n’ont pas ces difficultés.
 
Selon Julien Guez, « la porosité des sphères personnelle et professionnelle, confortée par les outils technologiques mobiles, fragilise les équilibres de vie. Or, favoriser cet équilibre au sein de l'entreprise va devenir d'autant plus important que la jeune génération aspire encore plus que la précédente à une meilleure conciliation entre les deux sphères ».
 
Les salariés attendent en priorité davantage de reconnaissance (pour 36 % des salariés) et des perspectives d’évolution (pour 34 % des salariés). Suivent à égalité (20 %), les pratiques managériales, l’accès à la formation professionnelle et les services apportés par l’entreprise.

Parmi ces derniers, les plus attendus concernent l’hygiène de vie et la santé : les aider à faire plus d’exercice (61 %), mieux dormir (54 %), maîtriser leur alimentation (49 %), être mieux dépistés sur les maladies graves (44 %). Et plus d’un salarié sur deux (59 %) serait également intéressé s’il pouvait être accompagné en cas d’arrêt maladie pour faciliter son retour au travail.
 
« Dans l’actuel contexte de crise, la bonne note que les salariés attribuent à leur qualité de vie au travail est un point fort pour les entreprises », conclut Julien Guez. « Cette perception dépend beaucoup des processus de participation et de coopération entre les salariés aux différents échelons de l’entreprise ».




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