Café et ralentissement du déclin cognitif non pathologique lié à l'âge : que retenir des études ?

La caféine, avec ses effets sur la vigilance, l'apprentissage et l'attention, pourrait avoir des actions positives contre le déclin cognitif lié à l'âge. A l'occasion de la publication d'une étude de cohorte récente, Santecafenews.net, site spécialisé sur les effets du café et ses composants sur la santé fait le point sur les travaux publiés sur le sujet.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le Jeudi 22 Avril 2010

Le vieillissement cognitif

Les fonctions cognitives, comme le temps de réaction, la vitesse de perception et de traitement des informations, restent stables entre 20 et 60 ans et subissent un ralentissement entre 60 et 80 ans. Toutefois, la vitesse et l'amplitude du déclin cognitif varient en fonction des individus.

Certains évènements comme les maladies (en particulier vasculaires), le stress oxydatif et l'inflammation, les facteurs génétiques, le mode de vie (absence d'exercice et tabagisme), la nutrition (régime riche en lipides totaux et acides gras saturés) et les carences subcliniques du sujet âgé ont été associés à un déclin cognitif accéléré.

Ces éléments conduisent à penser que le déclin cognitif est, au moins en partie, modifiable. Les effets du café ont donc été étudiés sur le déclin cognitif avec pour rationnel les actions de la caféine sur la vigilance, l'apprentissage et l'attention.

Les effets du café chez les sujets jeunes et âgés

Pour la majorité des individus, les effets stimulants de la caféine sont indépendants de l'âge et concernent l'attention, l'apprentissage et la mémoire. Toutefois, les sujets âgés semblent souvent plus sensibles aux effets de la caféine que les sujets jeunes, en particulier dans le maintien de la performance sur la durée. Une étude comparant l'effet de l'équivalent de deux grandes tasses de café dans ces deux populations montre que la caféine améliore la performance dans les tâches simples chez le sujet jeune et, à l'inverse, dans le traitement des tâches complexes nécessitant une attention soutenue chez le sujet âgé (tâches souvent plus perturbées dans cette population). Ces résultats confirment l'hypothèse selon laquelle la caféine permettrait d'augmenter les ressources disponibles chez les sujets âgés.

Sur le long terme : une augmentation de la réserve cognitive

Les études rétrospectives de population ont montré une association positive entre les fonctions cognitives et la consommation habituelle de café/caféine. Une étude britannique, portant sur 9.003 sujets, rapporte des effets positifs dose-dépendants du café sur les fonctions cognitives plus marqués chez les hommes et les femmes les plus âgés. Les études néerlandaises ont montré, quant à elles, des effets positifs de la caféine sur le temps de réaction et la mémoire verbale indépendants de l'âge. Enfin, un travail californien montrait qu'une consommation de café plus élevée au cours de la vie est associée à une meilleure performance dans 11/12 tests chez les femmes de plus de 80 ans. Aucun effet n'a été observé chez les hommes et le café décaféiné est lui aussi sans effet. Ces études rétrospectives soutiennent la notion que la consommation habituelle de café et de caféine pourrait augmenter la réserve cognitive des sujets.

Etudes récentes

Dans une étude prospective française des « Trois villes » incluant 4.197 femmes et 2.820 hommes bien portants de plus de 65 ans, les femmes consommant plus de trois tasses de café par jour pendant quatre ans ont vu leur déclin cognitif mieux préservé au niveau de la restitution de mots et de la mémoire visio-spatiale que les femmes consommant une tasse ou moins. Cet effet de la caféine s'accroît avec l'âge et atteint un maximum après 80 ans.

Par ailleurs, l'étude prospective récente FINE montre un déclin cognitif inférieur sur dix ans chez les consommateurs de café par rapport aux non consommateurs. Les effets du café dépendent de la dose, avec le déclin le plus faible pour trois tasses de café quotidiennes.

Finalement, une étude de cohorte écossaise a inclus 923 adultes en bonne santé dans laquelle le QI des enfants a été mesuré à 11 ans. La fonction cognitive a été testée à 70 ans. Les auteurs ont trouvé une association positive entre la prise de caféine, les fonctions cognitives, le niveau de QI initial et la mémoire indépendamment du sexe.

Pour conclure

La consommation de café et de caféine agirait sur les composantes du déclin cognitif lié à l'âge. Il reste toutefois à clarifier pourquoi certaines études n'ont pas observé d'effet ou seulement pour un sexe et à mieux définir la nature de l'association entre la consommation de café et la prévention potentielle de déclin cognitif lié à l'âge. Les substances actives du café n'ont pas toutes été identifiées ni étudiées, et leurs mécanismes d'action non élucidés. Un long travail reste à faire pour révéler tout le potentiel du café…
Café et ralentissement du déclin cognitif non pathologique lié à l'âge : que retenir des études ?










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