Calvitie : un homme sur sept serait exposé à un risque !

Des chercheurs de l’Université McGill (Canada), du King’s College de Londres (Grande-Bretagne) et de la société GlaxoSmithKline Inc. ont identifié deux variantes génétiques qui, lorsqu’elles sont présentes ensemble chez les hommes de race blanche, multiplient jusqu’à sept fois le risque de calvitie androgénétique de type masculin, aussi appelée calvitie hippocratique.





Même si Fabien Barthez et Bruce Willis ont positivement changé l’image des chauves dans notre société, la majeure partie des personnes concernées par la calvitie n’ont qu’un rêve… Retrouver leur belle chevelure d’antan.

Pourtant, selon cette étude parue fin 2008, « environ le tiers des hommes seront touchés par la calvitie androgénétique avant l’âge de 45 ans. Or, ce phénomène capillaire entraîne des répercussions sociales et économiques considérables : les dépenses attribuables aux greffes de cheveux ont atteint plus de 115 millions de dollars en 2007 aux États-Unis seulement, tandis que les revenus mondiaux tirés de la vente de traitements médicaux visant à combattre la calvitie androgénétique ont récemment dépassé les 405 millions de dollars ».

Et de préciser : « la calvitie androgénétique est la forme la plus répandue d’alopécie. Elle se caractérise par une perte de cheveux qui évolue de façon prévisible ; les tempes commencent d’abord par se dégarnir, puis la lisière des cheveux s’éloigne graduellement du front jusqu’à prendre la forme distinctive d’un M. On estime que ce type de calvitie est héréditaire dans plus de 80 % des cas ».

Plusieurs chercheurs, de différentes nationalités, ont procédé à une étude d’association à l’échelle du génome auprès de 1.125 hommes de race blanche chez qui la calvitie androgénétique avait fait l’objet d’une évaluation. Ces spécialistes ont ainsi découvert deux variantes génétiques auparavant inconnues sur le chromosome 20 susceptibles d’augmenter de façon marquée le risque de calvitie androgénétique. L’équipe de recherche a ensuite confirmé ses observations auprès d’un échantillon supplémentaire composé de 1.650 hommes de race blanche.

« On pourrait présumer que la calvitie androgénétique est causée par la même variation génétique chez les hommes de races différentes », a souligné le Dr Richards, professeur adjoint en épidémiologie génétique, « mais comme nous n’avons pas étudié ces populations, nous ne pouvons le dire avec certitude. »

Même si les chercheurs considèrent leur découverte comme une percée scientifique, ils tiennent à préciser qu’elle ne donnera pas lieu à la mise au point d’un traitement, curatif ou non, contre ce type de calvitie dans un proche avenir.

« Nous avons seulement déterminé l’une des causes », a indiqué le Dr Richards. « Le traitement de la calvitie androgénétique nécessitera davantage de recherches. Toutefois, il va sans dire que la première étape vers la découverte d’un traitement, dans la plupart des cas, consiste tout d’abord à déterminer la cause du problème. »

Les chercheurs savent depuis quelque temps que la présence d’une variante génétique sur le chromosome X est liée à l’apparition de la calvitie androgénétique. « C’est de là que vient l’idée que le gène de la calvitie est transmis par la mère », a expliqué le chercheur. « Cependant, il est aussi admis depuis longtemps que plusieurs gènes sont responsables de la calvitie androgénétique. Or, personne n’avait pu identifier ces autres gènes jusqu’ici. Nous savons maintenant que si un homme présente à la fois les variantes génétiques que nous avons découvertes sur le chromosome 20 ainsi que la variante indépendante déjà connue sur le chromosome X, son risque d’être atteint de calvitie est sept fois plus élevé. »

« Plus effarant encore, c’est qu’un homme sur sept présente ces deux types de variantes de risque, soit 14% de l’ensemble de la population ! »

Les résultats de leur recherche ont été publiés dans le numéro du 12 octobre 2008 de la revue Nature Genetics.

Article publié le 03/03/2009 à 10:14 | Lu 10598 fois