Volvo EX30 : 100% électrique, un modèle primordial pour la marque

​Constructeur suédois passé avec succès sous la bannière chinoise de Geely, Volvo s’est forgé une image de produits haut de gamme avec, pour objectif, de ne produire que des véhicules électriques en 2030. Volvo affiche néanmoins la volonté d’être présent sur le segment B du marché.


Volvo EX30
Yves Pasquier-Devignes, président de Volvo Car France, est très clair dans son discours : « Notre avenir dépend beaucoup de ce modèle ».
 
En effet, avec le choix de la marque de ne proposer dans son catalogue que des modèles 100% électrique, il est nécessaire pour cette marque premium de disposer d’un modèle qui s’intègre dans l’important marché du segment B. Un marché qui comprend notamment le Renault Captur.
 
Rappelons qu’en 2023 Volvo a vendu tous modèles confondus près de 15.000 véhicules et que le Captur représente 47.569 ventes sur la même période. Le EX 30 est, à l’évidence, un modèle primordial pour la marque suédoise dont l’objectif est d’atteindre les 20.000 ventes en 2024.
 
Pour cela, Volvo dispose de 126 points de vente sur le territoire français.

Volvo EX30
Un dessin moderne et sobre
Loin de certains dessins baroques voire torturés, la Volvo Ex 30 affiche une pureté toute scandinave. Bien sûr, sa face avant est dépourvue de tout embryon de calandre : une voiture électrique n’a pas besoin d’aération !
 
A cet égard ce petit SUV affiche un excellent Cx de 0,28. Dans son profil, la simplicité prévaut, pas de méplat ou de sculpture excessive, tout est réalisé dans la discrétion.
 
La face arrière est dynamisée par un système de feux séparés et un double bandeau noir qui apporte contraste et semble élargir la voiture. A l’intérieur, le dépouillement est de rigueur et les habitués de Volvo devront trouver leurs marques dans un environnement totalement renouvelé.
 
Le choix des matériaux -intégralement issus du recyclage- apporte une ambiance austère à l’habitacle avec un toucher sans douceur. Un souci d’économie que l’on retrouve dans les équipements de confort ainsi que dans l’ergonomie des commandes.
 
L’absence de poignée de maintien pour le passager fait partie de ces économies qui s’avèrent gênantes à l’usage, la présence d’un miroir de courtoisie non éclairé à la place passager dénote un côté pingre.

Volvo EX30
Dans le même esprit les commandes de vitres ont été regroupées dans l’accoudoir central. Si, en soi, cela n’est pas gênant, souvenons-nous que Saab avait adopté ce système dès les années 80 ; ici, c’est un bouton unique qui régit vitres avant et vitres arrière. Pas très pratique.
 
Toujours dans la même logique économique, être obligé de passer par l’interface de l’écran numérique pour régler les rétroviseurs extérieurs, déclencher les feux de détresse ou ouvrir la boîte à gants semble un curieux choix... Si l’on veut affiner la rétrovision en roulant, cela oblige à quitter la route des yeux trop longtemps.
 
Dernier détail et non des moindres, l’absence totale d’indication et d’information de vitesses ou autres dans le champ de vision habituel. A l’instar de Tesla, toutes les informations sont regroupées sur le grand écran central.
 
La sensation est curieuse et déstabilisante au début. Mais ce n’est en fait qu’une simple question d’habitude. Néanmoins, on est obligé de détourner les yeux pour connaître la vitesse à laquelle on roule.

Volvo EX30
Au volant
Avec une bonne position de conduite et des sièges avant au maintien efficace, l’EX30 s’avère très agréable à conduire dès les premiers kilomètres.
 
Le gabarit raisonnable est vite intégré et l’on apprécie les sensations qu’elle transmet. Le châssis, identique à la nouvelle Smart #1, fait preuve d’agilité et offre un comportement dynamique et sain sur les routes de campagne comme sur les courbes autoroutières.
 
Il apparait d’ailleurs plus agréable sur la Volvo que sur la Smart. En dépit de ses 1.860 kg, ce petit SUV freine parfaitement y compris dans un parcours accidenté ; quant à la suspension, elle offre stabilité et confort.
 
Seule l’option des roues de 19 pouces altèrent un peu le confort et font remonter les imperfections de la chaussée. Cette manie des roues de grand diamètre est plus un caprice de styliste qu’un besoin technique sur les voitures familiales.
 
Avec son faible empattement, les places arrière n’offrent pas un confort idéal dès que l’on dépasse 1,80m. L’assise courte de la banquette arrière diminue le maintien mais ne dégage pas de place aux genoux. Mais dans 4,23m on ne peut pas demander l’impossible.
 
Cela explique également le volume contenu du coffre arrière qui contient le kit de réparation en cas de crevaison.
 
A l’avant, trouve un petit coffre qui permet de ranger le câble de chargement. Une bonne idée car celui-ci est souvent sale à force de traîner par terre. En revanche, on peut regretter l’absence d’habillage du capot avant.
 
Avoir la tôle à nu n’est pas synonyme de « Premium ». La recherche perpétuelle du gain de poids pousse à ces excès.

L’absence d’information dans le champ de vision est déstabilisant
Lors de cet essai, nous avons tenu à tester l’efficacité de la batterie sur route, mais également sur autoroute à la vitesse réglementaire de 130km/h.
 
Equipé d’une batterie de 69 kWh l’EX30 de 272 ch, on a consommé 22 kWh aux 100 km et nous avons attendu d’avoir seulement 13% de réserve de batterie avant de pouvoir recharger.
 
Pour cela, il a fallu sortir de l’autoroute et retourner 60 km en arrière pour trouver des bornes Ionity. Une station généreuse de sept bornes, une seule refusait de reconnaître le badge.
 
La recharge a pu être effectuée en 30 minutes pour récupérer 80% de charge, ce qui est en soi un excellent résultat.
 
Pour l’instant ce SUV compact ne bénéficie pas d’un bonus écologique en raison de sa provenance chinoise mais dès qu’il sera fabriqué à Gand en Belgique cela devrait être rétabli.

Ce petit emplacement situé dans le coffre avant permet de ranger les câbles de chargement toujours sales
Avec cet EX30, Volvo dispose d’un produit idéal pour reconquérir une clientèle oubliée au fil des années.
 
Pas de clinquant, mais au contraire du bon goût et de l’élégance pour ce modèle compact qui vise néanmoins une image prémium.
 
Les passagers avant sont confortablement installés, Le prix est bien calculé en fonction de l’offre technique et des équipements.
 
Bref, ce petit SUV possède tous les atouts pour reconquérir une clientèle oubliée par Volvo et qui s’était orientée vers une marque concurrente.
 
Texte et photos Joël Chassaing-Cuvillier

​Un design totalement suédois

L’absence de garniture de coffre ne fait pas très premium
Le dernier né du constructeur sino-suédois a été conçu en Suède sous la houlette de T. Jon Mayer. Depuis 12 ans chez Volvo qu’il vient de quitter, il a dirigé le bureau de style et supervisé le développement de la plupart de la dernière génération de Volvo, notamment la S60 et la V60.
 
Il vient d’être remplacé à la tête du design de Volvo Car par Jeremy Offer qui supervisera les studios de Gothenburg, Shanghai et Los Angeles.
 
Quant au style intérieur, il a été réalisé sous la direction de Lisa Reeves qui a intégré Volvo en 2014 comme patronne du design intérieur. Auparavant, elle venait de chez Jaguar, Land Rover et Bentley Motors. Elle travaille aujourd’hui sur la vision stratégique pour adapter aux véhicules électriques l’esprit premium des intérieurs scandinaves.

Descendre à 13% de charge est toujours anxiogène surtout si la première borne est hors d’usage.
La Volvo EX30 Single Extended Range en quelques chiffres
Moteur 1 Moteur électrique – 272 ch – 343 Nm à NC tr/min – Batterie Lithium Ion 69 kWh
 
Dimensions : 423,3 x 183,7 x 154,9 cm, empattement : 265 cm – Poids : 1860 kg
 
Transmission aux roues arrières

Temps de charge : 7,5 h sur 11 kW, 4 h sur 22 kW et 26,5 min sur 155 kW entre 10 et 80% de charge.
 
Vitesse auto limitée : 180 km/h – Accélération de 0 à 100 km/h : 5,3 s – Émissions de CO2 : 0 gr/km
 
Prix : de 37 500 à 52 200 € selon le niveau de finition et de motorisation.

Publié le 01/03/2024 à 02:00 | Lu 1408 fois