Vers une aide à mourir sans aide à bien-vieillir : les poids des maux, le choc des symboles par la Fnadepa

Alors que le Président de la République a confirmé dans une interview le 10 mars dernier que le projet de loi sur la fin de vie serait présenté au printemps et prévoirait une « aide à mourir » qui concernera également le domicile et les Ehpad, la FNADEPA alerte sur le message envoyé aux Français : l’aide à mourir ne peut pas être la seule réponse de l’Etat face à la vague démographique qui s’annonce.


Si la FNADEPA ne souhaite pas se prononcer sur la mise en œuvre de ce nouveau droit, dont la création appartient au législateur, elle s’interroge cependant sur la symbolique du message envoyé aux Français de pouvoir prochainement être « aidés à mourir » mais pas à « bien vieillir »...
 
En effet, malgré la promesse du Président Macron en 2018 et l’engagement de la Première ministre Elisabeth Borne et de la ministre des Solidarités Aurore Bergé en novembre 2023 de présenter une loi Grand âge d’ici l’été, le projet de loi semble une fois de plus à l’arrêt et n’est toujours pas à l’agenda parlementaire.
 
Pourtant, la réalité démographique nous impose d’agir : d’ici 2060, 23,6 millions de personnes seraient âgées de 60 ans ou plus, soit une hausse de 80 % en 53 ans.

Si la proposition de loi Bien-Vieillir, qui sera définitivement adoptée d’ici fin mars, permet quelques avancées, elle n’engage aucune réforme majeure et n’apporte aucun financement nouveau, alors que 89% des Ehpad, résidences autonomie et services à domicile annonçaient un déficit fin 2023 et que 78% d’entre eux manquent de personnel.
 
Le modèle d’accompagnement du Grand âge est à bout de souffle. Il est plus qu’urgent d’agir. La FNADEPA souhaite donc alerter le grand public : l’aide à mourir ne peut pas être la seule réponse de l’Etat face à la vague démographique qui s’annonce.
 
Elle appelle le gouvernement à présenter au plus vite le projet de loi Grand âge tant de fois promis.

Publié le 20/03/2024 à 01:00 | Lu 3053 fois