Personnes âgées et polymédication (partie 1)

Ce n’est pas à proprement parler un phénomène nouveau : les aînés sont très (trop) souvent polymédicamentés. A l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées, le laboratoire Teva a demandé à l’IFOP un sondage sur cette tendance qui pourrait devenir un problème de santé publique dans les années à venir. En voici les grandes lignes.





Soigner les personnes âgées nous confronte aux questions de la polymédication et de la bonne observance. Chaque année l’espérance et la qualité de vie progressent. Les diagnostics et les traitements sont toujours plus précoces et l’accès aux médicaments, quel que soit l’âge et quelle que soit la sévérité des maladies, est désormais acquis. Cependant, ces progrès majeurs ne doivent pas occulter certains problèmes associés : parmi eux, la complexité des problèmes d’observance thérapeutique et de iatrogénie chez les personnes âgées polymédiquées.
 
La personne âgée polymédiquée souffre des effets du vieillissement physiologique et de pathologies diverses d’origine cardiaque, rénale, métabolique, ostéo-articulaire, neuropsychique etc. Naturellement, la gravité de ces maux est variable et peut donner lieu à des prescriptions indépendantes les unes des autres (médecin généraliste, spécialiste). Or, cette multiplication de prescriptions engendre une polymédication qui peut induire des effets indésirables potentionellement graves, entrainer des hospitalisations voire même des décès…
 
Depuis plusieurs mois déjà, le laboratoire Teva travaille sur différents projets afin d’optimiser la prescription de médicaments chez les personnes âgées et réduire le risque iatrogène en cas de polymédication. Dans cet esprit, cette nouvelle étude met en avant des éléments déterminants pour optimiser les prescriptions :
 
- La nécessité de prendre en compte le fait que certains médicaments sont inappropriés pour un patient âgé notamment lorsqu’il présente des maladies et/ou troubles s'ajoutant à la maladie initiale (co-morbidités) qui l’exposent à un risque neurologique ou cardiovasculaire.
- L’existence d’interactions entre médicaments et entre médicaments et aliments, à l’origine de variations pharmacologiques qui impactent l’efficacité  ou la tolérance de certains médicaments majeurs. Le pamplemousse par exemple…
- La nécessité d’une prise en charge du patient basée sur une approche interprofessionnelle impliquant tous les acteurs de santé notamment médecins de ville, hospitaliers et pharmaciens d’officine.
- La nécessité de développer une base de données interactive (un outil intégré) pour formuler, au regard des paramètres du patient et de ses co-morbidités, des recommandations en vue d’adapter les doses, guider les alternatives possibles, conseiller la chrono-posologie.  Cet outil vise à accompagner le médecin prescripteur par des conseils pratiques et concrets.
- La nécessité de revoir la présentation des ordonnances, en notifiant des éléments importants dans la prise en charge des patients comme son âge, son poids, sa fonction rénale ainsi que ses pathologies chroniques majeures.  

Cette étude a été conduite pendant deux ans en partenariat avec le service ICAR de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière et porte sur l’analyse de 1 000 ordonnances de personnes âgées de plus de 65 ans polymédiquées.

Article publié le 30/09/2016 à 04:19 | Lu 1522 fois