Louise en hiver : un beau film d'animation à voir en famille

Louise en hiver est sorti sur les écrans français le 23 novembre dernier. Ce beau film d’animation réalisée par Jean-François Laguionie met en scène une vieille dame, Louise, qui s’aperçoit que le dernier train est parti sans elle. A la fin de l’été, elle se retrouve seule dans une petite station balnéaire aux rues désertes, abandonnée de tous. Que s’est-il passé ?





Le temps rapidement se dégrade, les grandes marées surviennent. C’est la tempête et les premières nuits sont difficiles. Mais bientôt le beau temps revient pour lui offrir même un automne exceptionnel.
Louise considère alors son abandon comme une sorte de pari. Elle va se construire une cabane sur le rivage, découvrir à soixante-quinze ans ce qu’est la vie d’un Robinson, et s’apercevoir qu’elle est plus résistante et débrouillarde qu’elle le pensait.
 
« Louise en hiver est sans doute le film le plus intime que j’ai réalisé » indique Jean-François Laguionie. Le plus précis aussi, malgré l’absurdité de la situation dans laquelle Louise se trouve, car ses aventures à huit ans, en haut des falaises, ou dans ce bois mystérieux de l’après-guerre, je les ai vécues… Ce n’était pas difficile pour moi de les dessiner ».
 
Comme dans toutes les aventures de survie, Louise est entraînée dans une autre aventure avec elle-même. Si les noms et les visages sont oubliés, il reste les rêves et les petits drames inexplicables… Mais les oublis font peut-être aussi sa force. Les tâches quotidiennes, les découvertes, l’amitié de son compagnon d’infortune, l’occupent bien assez pour lui éviter la véritable « vieillitude », celle du désintérêt pour l’existence... Lorsqu’elle comprend qu’elle n’a pas été « punie » comme elle le croyait, les mirages disparaissent alors.
 
Un vieux chien, Pépère, vient partager ses repas et ses parties de pêche. Un vrai compagnon de fortune ! Elle lui pose la question : Pourquoi les vacanciers ne sont-ils pas revenus à Noël ou à Pâques ? Jusqu’à cet hélicoptère qui survole le rivage de temps à autre!… A cause des grandes marées ? A-t-elle été punie ?... Cette idée provoque en elle des rêves étranges. Les souvenirs de son enfance profitent de l’occasion pour s’inviter dans l’aventure.
 
Pépère, le chien, est là pour l’aider à dissiper ses derniers doutes. Toute cette aventure n’était qu’une épreuve. Les vacanciers reviennent au mois de juillet. Peu importe, elle a décidé de ne plus se poser de question…
 
Et le réalisateur d’ajouter : « pour le personnage, il fallait imaginer une femme correspondant à la fragilité apparente de la petite ville, et se révélant, comme elle, d’une solidité à toute épreuve. Elle est hors du temps. N’ayant personne avec qui communiquer qu’elle-même (avant sa rencontre avec Pépère), la solution du « journal de bord » était inévitable et trop séduisante pour ne pas être utilisée. Une façon de comparer le point de vue du personnage avec la réalité supposée de ce qui lui arrive ».
 
Avec Louise en hiver, l’imaginaire de Laguionie se libère de toutes les contraintes du passé pour s’envoler vers des cieux devenus intimes et plonger dans sa propre mer intérieure. Il ne reste plus qu’un seul personnage, qui résume toutes les femmes depuis La Demoiselle, et qui se nomme Louise. Un beau film d’animation, sensible et touchant à voir en famille.
 
Louise en hiver de Jean-François Laguionie, avec la voix de Dominique Frot.
Durée: 1h15. Sortie le 23 novembre 2017


Article publié le 05/12/2016 à 01:00 | Lu 2004 fois