Le moustique tigre sous haute surveillance

Participer à la surveillance de cet insecte permet aux autorités sanitaires françaises de mieux connaître sa répartition sur le territoire. Son signalement complète les actions déjà mises en place pour limiter le risque d'implantation des maladies transmises par des moustiques.


À ce jour, le moustique tigre est implanté durablement dans trente départements de métropole et peut, dans certaines conditions, transmettre la dengue, le chikungunya ou le virus Zika. Il est également présent à La Réunion et à Mayotte.
 
Le moustique tigre est vecteur de maladies et s'avère donc potentiellement dangereux pour la santé. Rappelons que cet insecte, l’aedes albopictus, a été baptisé de la sorte en référence à ses pattes rayées, de couleur noire et blanche. En France métropolitaine, l'insecte a été détecté pour la première fois il y a douze ans.
 
Venu d'Amérique, il s’est installé en Europe depuis les années 90 grâce à sa résistance. Rappelons que l’été (chaud et humide) s’avère particulièrement propice au développement de l'aedes albopictus. Autre facteur : la mobilité des personnes. Cela multiplie les risques de contagion. Un sud-américain porteur du zika peut par exemple se faire piquer sur la côte d'Azur. Le moustique contaminé peut alors transmettre le virus à un autochtone, sans que ce dernier ait quitté le territoire.

Les virus Zika et chikungunya en quelques mots

Cette pathologie se rapproche de la dengue ou de la fièvre jaune. Elle ne peut pas se transmettre d'humain à humain -toutefois, de rares cas de transmission sexuelle ont été signalés- mais par l'intermédiaire d'une piqûre de certains moustiques, notamment celle du moustique-tigre. En général, le virus Zika n'est pas dangereux et le patient guérit spontanément (ce peut être plus compliqué pour les personnes âgées fragiles). Lorsque des symptômes apparaissent, ils s'apparentent à ceux de la grippe. Toutefois, des complications peuvent se manifester, neurologiques ou congénitales (microcéphalie) chez le bébé.
 
L’année dernière, des chercheurs français ont publié dans la revue scientifique Neurology, une étude révélant un nombre anormalement élevé d’infections cérébrales parmi les 300.000 personnes touchées par le virus du chikungunya lors de l’épidémie sur l’île de la Réunion en 2005-2006. Sans pour autant établir de lien de causalité, ils ont détecté chez ces personnes une prévalence anormalement élevée d’encéphalites (inflammation de l’encéphale, constitué du cerveau, du tronc cérébral et du cervelet).
 
Ainsi, trois ans après avoir été diagnostiquées, 57 personnes étaient atteintes d’un chikungunya associé à une maladie du système nerveux, dont 24 à une encéphalite, un chiffre relativement élevé par rapport à la population générale. Chez les enfants l’encéphalite associée au chikungunya concernait 187 cas pour 100.000 et 37 pour 100.000 chez les personnes âgées.

Comment éviter la prolifération ?
- Éliminer les endroits où l'eau peut stagner.
- Changer l'eau des plantes et des fleurs une fois par semaine et si possible supprimer les soucoupes des pots de fleurs.
- Vérifier le bon écoulement des eaux de pluie et des eaux usées et nettoyer régulièrement gouttières, regards, caniveaux et drainage.
- Couvrir les réservoirs d'eau avec un voile moustiquaire ou un tissu.
- Traiter l'eau des piscines (eau de javel ou galet de chlore, ...).
- Débroussailler les herbes hautes et les haies.
- Ramasser les fruits tombés.
- Limiter l'arrosage.
 
Comment se protéger des piqûres ?
- Appliquer sur la peau des produits anti-moustiques la journée et la nuit. Médecins et pharmaciens peuvent vous donner des conseils sur les produits à utiliser pour les enfants et les femmes enceintes en particulier.
- Porter des vêtements couvrants et amples.
- Les bébés peuvent dormir sous une moustiquaire imprégnée.
- Utiliser des diffuseurs d'insecticides à l'intérieur et des serpentins à l'extérieur.
 
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Publié le 19/07/2016 à 01:00 | Lu 1732 fois