Environnement : des aînés peu concernés…

Selon une récente étude réalisée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) sur la sensibilité environnementale des Français, il apparaît que les personnes âgées se sentent peu concernées par ces thématiques…





Même si le Crédoc reconnaît dans son étude que « ces dernières années, la sensibilité environnementale a progressé dans les pays développés », « cette forte réceptivité à des idées restées confidentielles jusqu’au milieu du vingtième siècle peine à se traduire par un engagement de masse dans des actions concrètes de protection de l’environnement, mis à part le tri sélectif des déchets qui a largement bénéficié des campagnes d’information et de sensibilisation ».

Après moi le déluge ! Les aînés –tout comme les 18-24 ans- semblent peu sensibles aux problèmes environnementaux…

En effet, comme le souligne le Crédoc : « les personnes âgées se sentent (…) moins concernées. Ce phénomène s’explique par le cumul d’un effet d’âge (les seniors se projettent moins dans l’avenir) et d’un effet de génération : le discours environnementaliste ayant émergé dans les années 1970, sa diffusion a été plus limitée chez les personnes qui avaient 25 ans à cette époque ».

Toutefois, les baby-boomers (les jeunes seniors, ceux nés entre 1946 et 1964) disposant d’un niveau d’éducation moyen ou supérieur sont surreprésentés dans la classe des « sensibles » aux questions environnementales précise encore le Crédoc. Et de souligner que le « degré de sensibilité à l’environnement est fortement corrélé au niveau de revenu ».

D’une manière plus générale, remarque le Centre de recherche, « si l’émotion à l’égard des enjeux environnementaux n’est pas feinte, c’est aussi un sentiment d’impuissance qui est partagé par beaucoup ».

L’enquête réalisée par le Crédoc pour le compte de l’Agence de l’eau Seine-Normandie montre ainsi l’attention portée par les Français à la qualité des ressources telles que l’air et l’eau. Elle témoigne de leur sensibilité à la protection des biens naturels. Mais ces opinions ne traduisent pas une forte implication. À peine 10% ont une propension affirmée à agir. D’une façon générale, c’est par leurs comportements quotidiens que les citoyens pensent pouvoir agir en faveur de la protection de l’eau. Si cet avis est généralisé, le clivage entre urbains et ruraux est très marqué. Les ruraux semblent disposer d’une connaissance plus concrète des enjeux mais ce sont les citadins qui, plus souvent, s’estiment à même d’agir en faveur de la protection de l’eau.

En tout cas, les gestionnaires des ressources en eau, mal connus de la population, ont un important travail de sensibilisation à mener auprès du grand public. Mais avant d’en arriver là, de l’eau va encore couler sous les ponts…

Cette étude a été réalisée par le Crédoc sur un échantillon de 1.400 personnes parmi les 17 millions de résidents du bassin Seine-Normandie, répartis sur vingt-cinq départements.
Environnement : des aînés peu concernés…

Article publié le 02/06/2009 à 09:54 | Lu 4114 fois