En 2060, un tiers de la population européenne sera senior

Tout comme les derniers chiffres de l’Insee qui indiquent que la France continue à vieillir, Eurostat, l’Office statistique des Communautés européennes, vient de publier les projections de population pour la période 2008-2060 qui confirment cette tendance démographique au sein de l’Union européenne des 27 (UE27). Détails.





Selon le communiqué publié cette semaine par Eurostat, « la population de l’UE27 devrait vieillir tout au long de la période de projection* en raison, notamment, d’une fécondité restant faible et d'un nombre croissant de personnes vivant à des âges élevés ».

Ainsi, la part des plus de 65 ans devrait passer de 17,1% en 2008 à 30,0% en 2060 et celle des plus de 80 ans progressant de 4,4% à 12,1% au cours de la même période.

Ce processus de vieillissement devrait avoir lieu dans tous les États membres. En 2060, le pourcentage de la population âgée de 65 ans ou plus devrait varier de 23,6% au Luxembourg, 24,7% au Royaume-Uni et 25,0% au Danemark à 36,2% en Pologne, 36,1% en Slovaquie et 35,0% en Roumanie.

En conséquence, le taux de dépendance des personnes âgées dans l’UE27 (soit la population âgée de 65 ans ou plus divisée par la population en âge de travailler) devrait passer de 25% en 2008 à 53% en 2060. En d’autres termes, on compterait seulement deux personnes en âge de travailler pour une personne de 65 ans ou plus en 2060, contre un rapport de quatre pour une aujourd’hui. .../...
En 2060, un tiers de la population européenne sera senior

En ce qui concerne le taux de dépendance des personnes âgées, toujours selon ces nouvelles statistiques, il devrait être supérieur à 60% en Bulgarie, en République tchèque, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne, en Roumanie, en Slovénie et en Slovaquie et inférieur à 45% au Danemark, en Irlande, à Chypre, au Luxembourg et au Royaume-Uni.

Par ailleurs, Eurostat souligne que la population de l’UE27 devrait passer de 495 millions d’habitants au 1er janvier 2008 à 521 millions en 2035, puis diminuer progressivement pour s’établir à 506 millions en 2060. Le nombre annuel de naissances devrait diminuer au cours de la période 2008-2060. Dans le même temps, le nombre annuel de décès devrait continuer à augmenter.

À partir de 2015, le total des décès devrait dépasser le total des naissances, ce qui marquera la fin de la croissance démographique par accroissement naturel. « À compter de cette date, le solde migratoire positif devrait être le seul facteur de croissance démographique » estiment les statisticiens européens. Cependant, à partir de 2035, ce solde migratoire positif ne devrait plus compenser la variation naturelle négative et la population devrait donc commencer à baisser.

Les plus fortes croissances démographiques devraient se situer à Chypre, en Irlande, au Luxembourg et au Royaume-Uni. Toutefois, de grandes différences devraient être constatées entre les États membres. Entre 2008 et 2060, la population devrait augmenter dans treize États membres et diminuer dans quatorze.

Les plus fortes croissances de la population devraient être relevées à Chypre (+66%), en Irlande (+53%), au Luxembourg (+52%), au Royaume-Uni (+25%) et en Suède (+18%), et les déclins les plus marqués en Bulgarie (-28%), en Lettonie (-26%), en Lituanie (-24%), en Roumanie (-21%) et en Pologne (-18%).

En 2060, les États membres aux populations les plus nombreuses devraient être le Royaume-Uni (77 millions d’habitants), la France métropolitaine (72 millions), l’Allemagne (71 millions), l’Italie (59 millions) et l’Espagne (52 millions).

*Les projections de population reposent sur des scénarios du type « que se passerait-il si… », visant à fournir des informations sur la taille et la structure futures probables de la population. Elles doivent donc être considérées avec prudence.

Article publié le 27/08/2008 à 15:44 | Lu 8997 fois