Alcool : savoir dire non au verre de trop !

En 2009, l’alcool a entrainé en France 49.000 décès… De nos jours, notre pays se place toujours en « bonne place » parmi les plus grands consommateurs au monde. Alors qu’une nouvelle campagne de communication vient d’être lancée par le ministère de la Santé visant à « dire non au verre de trop », rappelons qu’à partir de trente ans, la consommation quotidienne d’alcool devient de plus en plus fréquente en vieillissant…





Face aux risques de dépendance, de cancer ou de maladies cardio-vasculaires que provoque la consommation d’alcool, les pouvoirs publics ont fait de sa réduction une priorité !
 
En 2010, selon les données de vente, les Français de 15 ans et plus consommaient douze litres par an et par habitant.
 
Ce chiffre a été divisé par deux depuis les années 60. Le Baromètre santé de l’Inpes, outil de suivi régulier des indicateurs de surveillance des comportements des Français, permet d’affiner cette évolution en mesurant non seulement des volumes consommés, mais aussi des manières de boire.
 
Les dernières données du Baromètre Santé Inpes et de l’enquête HBSC (collège) apportent aussi un éclairage utile sur l’alcoolisation de la population.
 
En France, la consommation d’alcool est fortement intégrée aux relations sociales (repas en famille ou entre amis, célébrations…) et s’avère plutôt moins stigmatisée que dans d’autres pays. Au-delà des années collège et lycée, les jeunes prennent plus ou moins progressivement leurs distances avec l’univers familial.
 
Plus largement, d’après les données du Baromètre Nutrition 2008, les Français déclarent une consommation d’alcool plus importante le week-end qu’en semaine. Les déjeuners, dîners et apéritifs sont les principales occasions lors desquelles les Français disent consommer de l’alcool.
 
Trente ans et plus : une progression des situations de consommation excessive

A partir de trente ans, la consommation quotidienne déclarée d’alcool devient de plus en plus fréquente en vieillissant. Ainsi, elle concerne 6% des 35-44 ans, 10% des 45-54 ans pour atteindre 35% chez les 75-85 ans. Si la consommation ponctuelle excessive (alcoolisation ponctuelle importante - API - et ivresse) demeure plus importante chez les plus jeunes, elle reste importante chez les 30/50 ans. Cette dernière reste stable chez les hommes et progresse chez les femmes.
 
On observe ainsi, depuis 2000, un rapprochement des comportements d’alcoolisation entre la femme et l’homme. Cela est d’autant plus marqué dans les catégories sociales les plus favorisées. La femme grimpant dans l’échelle professionnelle a tendance à adopter davantage le comportement d’alcoolisation de l’homme (déjeuner d’affaires, pot d’entreprise…).
 
Selon le Baromètre santé Inpes 2010, 21% des 31-45 ans et 10% des 46-60 ans ont connu au moins une ivresse au cours de l’année. Les taux d’alcoolisation ponctuelle importante (API) ne sont également pas négligeables puisque 18 % des 31-45 ans et 16 % des 46-60 ans ont déclaré une API à une fréquence mensuelle lors des douze derniers mois.
 
Savoir dire non au verre de trop, c’est protéger sa santé

Depuis trente ans, les campagnes de communication de prévention, menées par le CFES puis l’Inpes, avaient deux objectifs : débanaliser l’alcool et réduire la consommation. Du fameux « tu t’es vu quand t’as bu » au « compte à rebours », les campagnes avaient recours à différentes approches : stigmatisation d’un certain comportement, remise en cause de la tradition, exacerbation des risques. Au fur et à mesure, les campagnes se sont affinées en devenant plus ciblées.
 
Aujourd’hui une partie de l’objectif est atteint, l’alcool n’est plus considéré comme un produit de consommation anodin. Pour autant, si la consommation globale a diminué en France, le nombre d’ivresses déclarées et d’hospitalisations dues à l’alcool est en hausse : il faut donc continuer à « débanaliser » le produit, pour lutter contre les risques pour la santé qui y sont associés. Cette année, l’Inpes prend un nouveau tournant. La campagne lancée le 18 novembre ne pointe plus les dangers liés à la consommation d’alcool mais valorise les moyens d’agir au quotidien. L’objectif est d’inciter les Français à s’interroger sur leur consommation et leur faire comprendre qu’ils sont en capacité de dire non à un verre d’alcool…sans passer pour un rabat-joie.
 
Valoriser celui qui ose dire non au verre de trop

Si la nouvelle campagne contribue toujours à débanaliser l’alcool et à réduire la consommation excessive, son approche va au-delà. Il ne s’agit plus simplement d’alerter ou d’informer mais de donner à chacun l’envie et les clés de pouvoir réagir. L’Inpes souhaite ainsi valoriser un comportement responsable, celui de ceux qui refusent le verre de trop.
 
Cette campagne contribue à renforcer les compétences personnelles et sociales de chacun. Ces compétences, appelées « psycho-sociales » selon l’OMS, sont celles qui permettent à une personne de répondre avec efficacité aux défis de la vie quotidienne et à adopter un comportement approprié et positif à l’occasion des relations entretenues avec les autres, selon sa propre culture et son environnement.
 
Il s’agit donc de valoriser le comportement de résistance de l’individu face à l’alcool et à la pression d’un groupe en capitalisant sur ses compétences psycho-sociales. Déjà utilisée dans des campagnes de prévention contre l’alcool aux Etats-Unis ou en Australie, cette technique permet de renforcer la capacité de celui qui ose dire non à un verre supplémentaire sans aucune stigmatisation. Toujours dans cette même approche, la promotion et le renforcement du dispositif d’aide à distance devient clef. C’est pourquoi Alcool Info Service fait peau neuve pour mieux répondre aux questions et aux doutes du grand public.
 
Une campagne de communication de promotion de la santé de grande ampleur

Diffusés à partir du 18 novembre, 2 spots TV nous plongent dans des situations de consommation ancrées dans le quotidien : soirée entre amis, repas en famille… L’ambiance est à la bonne humeur. S’il est communément admis que refuser un verre peut donner l’impression de gâcher le moment festif, les spots s’emploient à montrer justement l’inverse. Dire non à l’alcool devient simple, possible et naturel.
 
Ces spots intègrent pleinement la dimension festive généralement associée à l’alcool. L’objectif n’est effectivement pas de diaboliser l’alcool mais de mettre en situation le comportement responsable et malin d’une personne en capacité de refuser un verre supplémentaire sans passer pour un ringard. Avec humour et légèreté, son choix est finalement accepté par le groupe : le slogan « oui, on peut dire non » signe l’ensemble de la campagne.
 
Le renvoi à la fin de chaque spot vers la ligne d’écoute ou le site alcoolinfoservice.fr invite alors le public à s’interroger sur sa propre consommation d’alcool et à consulter le nouveau dispositif d’aide à distance Alcool Info Service.
 
La signature « Réduire sa consommation d’alcool, c’est réduire les risques pour santé » s’inscrit dans la logique des recommandations de l’OMS prônant « Less is better ».
 
Alcool Info Service : 0 980 930 930, de 8h à 2h, 7 jours sur 7, appel non surtaxé.
Sur internet : www.alcoolinfoservice.fr

Article publié le 25/11/2013 à 10:16 | Lu 5111 fois