Vaccination antigrippe : les diabétiques insulinodépendants n’ont pas forcément de bon pour un vaccin antigrippal gratuit

Selon une récente enquête baptisée Sirop, réalisée par Open Rome pour le compte de l’UTIP Association*, la quasi-totalité (95,9%) des patients âgés de 65 ans et plus dit avoir reçu un bon permettant d’obtenir un vaccin antigrippal gratuit. En revanche, plus du tiers (41,2 %) des diabétiques insulinodépendants âgés de moins de 65 ans dit ne pas avoir reçu de bon permettant d’obtenir un vaccin antigrippal gratuit.


Les bons de vaccination antigrippale pour les personnes fragiles atteignent-ils leur cible ?

Vacciner contre la grippe les personnes fragiles qui risquent une complication sévère est un objectif de santé publique. En effet, chez ces personnes, une « simple grippe » peut être grave voire mortelle : l’infection par le virus de la grippe peut déséquilibrer une maladie chronique ou un terrain fragilisé par l’âge, provoquant brutalement une décompensation ou une complication infectieuse.

C’est pourquoi ces personnes bénéficient d’un accès gratuit au vaccin antigrippal. Chaque année, au début de l’automne, leur organisme d’Assurance-Maladie leur envoie un bon pour obtenir gratuitement un vaccin antigrippal. Plus de huit millions de bons pour un vaccin gratuit sont ainsi envoyés annuellement.

Cependant, les Caisses d’Assurance-Maladie n’ont pas toujours les moyens de repérer tous ceux pour qui le vaccin contre la grippe saisonnière est recommandé. Les enquêtes Sirop Express menées en 2007 et 2008 ont ainsi montré les limites de l’envoi informatisé de ces bons gratuits.

Depuis, les Caisses d’Assurance-Maladie ont mis en place une procédure complémentaire pour combler les lacunes du système d’envoi : les médecins ont la possibilité d’émettre eux-mêmes un bon et de le donner aux patients concernés qui n’auraient pas reçu de bon venant de leur caisse d’Assurance-Maladie.

Pour évaluer l’impact de ce nouveau dispositif, Open Rome et l’UTIP ont lancé une enquête express auprès de deux types de patients fragiles et facilement identifiables au comptoir de la pharmacie, les diabétiques insulinodépendants et les personnes âgées de 65 ans et plus.

Pourcentage de réception du bon pour un vaccin gratuit.

Patients âgés de 65 ans et plus vs clients diabétiques insulinodépendants âgés de moins de 65 ans. La quasi-totalité (95,9%) des patients âgés de 65 ans et plus dit avoir reçu un bon permettant d’obtenir un vaccin antigrippal gratuit. En revanche, plus du tiers (41,2 %) des diabétiques insulinodépendants âgés de moins de 65 ans dit ne pas avoir reçu de bon permettant d’obtenir un vaccin antigrippal gratuit.

La grande majorité des patients interrogés (93,3% des patients de 65 ans et plus, 91,2% des diabétiques insulinodépendants âgés de moins de 65 ans) ignore que les médecins peuvent émettre un bon pour un vaccin antigrippal gratuit.

Répartition des patients diabétiques insulinodépendants (DID) âgés de moins de 65 ans, selon la réception ou non du bon pour un vaccin antigrippal gratuit et la connaissance ou non de la possibilité d’émission d’un bon par les médecins.

Un tiers environ (35%) des diabétiques insulinodépendants âgés de moins de 65 ans interrogés dit ne pas avoir reçu de bon pour un vaccin antigrippal gratuit et ignore que les médecins peuvent en émettre un. Une campagne de promotion du nouveau dispositif mis en place par l’Assurance-Maladie devrait permettre d’améliorer leur couverture vaccinale antigrippale.

Les pharmaciens sont particulièrement bien placés pour alerter les diabétiques et promouvoir ce nouveau dispositif en urgence avant le début de l’épidémie, la campagne vaccinale se terminant le 31 janvier 2013.

En émettant des bons pour un vaccin antigrippal gratuit, les médecins généralistes et les pédiatres peuvent aider environ 175.000 diabétiques insulinodépendants supplémentaires à se protéger contre les complications de la grippe qui peuvent avoir de graves conséquences pour eux.

*UTIP Association, dont la mission est l’amélioration des pratiques des pharmaciens et Open Rome, une équipe de recherche en santé publique, associent leurs compétences pour aider les pharmacies à intervenir dans des problèmes de santé publique et à participer à la recherche médicale. Non sans humour, ils ont baptisé leur programme « SIROP » (Système d’Intervention et de Recherche des Officines Pharmaceutiques).

Plus de 18.000 personnes interrogées dans plus de 1.800 pharmacies. Pendant une semaine (du lundi 22 octobre au samedi 27 octobre 2012), dans 1 894 pharmacies informatisées avec le logiciel LGPI Global Services de la société Pharmagest Interactive, l’équipe officinale a posé deux questions à 18 820 clients, diabétiques insulino-traités ou personnes âgées de 65 ans et plus.

Publié le 11/12/2012 à 07:00 | Lu 978 fois