Semaine de la continence 2022 : le point avec le Pr Véronique Phé, urologue

Le but de cette campagne est clair : sortir du cliché de la dame ménopausée, mère de plusieurs enfants, touchée par une incontinence d’effort. Ces patientes-là sont relativement bien informées, ne serait-ce que grâce à la rééducation périnéale proposée en post accouchement ; elles sont mieux diagnostiquées et mieux suivies que le reste de la population. C’est donc à tous les « autres » patients souffrant de troubles de la continence que s’adresse l’AFU*, afin qu’ils osent en parler, qu’ils soient diagnostiqués et dûment pris en charge.


Car les traitements existent. Ils sont nombreux, efficaces : « dans 90 % des cas, une prise en charge adaptée permet de résoudre le problème » estime le Pr Véronique Phé
 
Chez les personnes âgées les causes sont multifactorielles. La vessie vieillit, tous les tissus, notamment ceux du plancher pelvien sont fragilisés, sans oublier les troubles prostatiques, les maladies neurologiques…
 
L’incontinence d’effort augmente aussi avec l’âge tout comme l’urgenturie (on estime que 20 à 30% des plus de 65 ans souffrent d’urgenturie, ces urgences mictionnelles qui obligent à trouver de façon imminente un lieu d’aisance).
 
Si ce trouble est récurrent chez les seniors, il ne faut pour autant pas le prendre à la légère et le considérer comme « normal ». « Il suffit d’un grain de sable chez les personnes très âgées pour déstabiliser leur santé et mettre en péril leur autonomie » rappelle le Pr Cornu.
 
« Il existe des traitements efficaces même à cet âge-là » insiste le Pr Phé qui dénonce le fait que la plupart du temps la seule réponse à ces troubles consiste à proposer des protections.
 
« Pour cette nouvelle édition de la semaine de la continence, une nouvelle fois, le site grand public www.urologie-sante.fr sera enrichi de document, d’infographie et de vidéo d’expert. De plus, un dispositif spécial de sensibilisation sera mis en place sur Facebook et relayer via Twitter, et 8 GIFs seront créés pour Instagram sur les questions fréquemment posées et leur réponse » précise le Dr Richard Mallet, vice-président de l’Association Française d’Urologie.
 
Avant de conclure : « Mais surtout, nous revenons au plus près des patients en proposant à l’ensemble des services d’urologie, d’inciter au dialogue patient – professionnel de santé et donc de libérer la parole sur l’incontinence en apposant une affiche dans leur salle d’attente ».

*Association Française d'Urologie

Publié le 17/03/2022 à 01:00 | Lu 3409 fois