Santé oculaire : des seniors très concernés...

Selon une grande et récente étude de l’Ipsos réalisée auprès de 7.000 personnes sur les quatre continents, en 2014, la prévention de la santé oculaire est devenue une pratique plutôt bien répandue dans le monde. Notamment auprès des femmes et des seniors. Et avec toutefois, quelques spécificités selon les régions.


Selon cette enquête de grande ampleur, il apparaît que si les populations, dans la plupart des pays étudiés sont sensibilisées à la prévention oculaire, certaines se démarquent par leur plus grande implication. C’est le cas des femmes et des seniors en particulier, qui sont la fois plus actifs et plus réguliers dans leur visite chez un spécialiste. En revanche, les professionnels de santé doivent s'intéresser à ceux qui semblent moins concernés : les plus jeunes ou les hommes. Il y a là un enjeu de santé publique qui passe par une information plus ciblée.
 
Ainsi, sans trop de surprise, plus on avance en âge et plus on entreprend au moins une action pour préserver la santé de ses yeux. De fait, les trois-quarts (73%) des plus de 50 ans font quelque chose contre les deux-tiers des moins de 35 ans. C'est surtout le recours à un professionnel qui distingue les plus âgés. En effet, si le port de lunettes de soleil a été adopté par toutes les générations, la consultation régulière d'un spécialiste augmente nettement avec l'âge. Selon cette enquête, 41% des quinquas et plus affirment y avoir recours contre un quart seulement des moins de 35 ans.
 
Les yeux ont toujours représenté un capital précieux mais fragile à préserver tout au long de sa vie. Avec les progrès spectaculaires de l'ophtalmologie au cours des dernières décennies, il est aujourd'hui plus aisé d'en améliorer et d'en entretenir le bien-être. De fait, les individus ont accès à beaucoup plus d'informations de prévention que par le passé. Et, dans de nombreux pays, l'accès aux spécialistes des yeux a été rendu plus simple (même si en France, la consultation d’un spécialiste des yeux demande souvent des délais d’attente très importants).
 
Interrogés sur ce qu'ils font pour préserver la santé de leurs yeux, plus des deux-tiers (68%) des sondés affirment pratiquer au moins une action de prévention. Fait notable : ce chiffre est comparable d'un pays à un autre. De plus, dans des pays tels que la Chine ou le Brésil, les classes moyennes urbaines convergent de plus en plus dans leurs habitudes de santé vers les populations des pays développés. Une exception est à souligner cependant : au Japon, seulement 36% des personnes interrogées disent suivre une action de prévention. Chiffre plutôt étonnant de la part des Japonais.
 
De nos jours, deux comportements de prévention se détachent. Le premier consiste à porter des lunettes de soleil. Pour un tiers (32%) des personnes interrogées, c'est aujourd'hui un réflexe bien ancré. La protection des yeux à l'égard de l'exposition au soleil est perçue comme un véritable geste de santé. C'est en France et aux Etats-Unis que la population est la plus sensibilisée. La deuxième action de prévention la plus répandue dans le monde est la consultation d'un spécialiste. À noter que la visite régulière est nettement plus élevée dans les pays occidentaux : elle concerne 48% des Français, 41% des Américains et 31% des Allemands. En Asie, elle représente un réflexe beaucoup plus occasionnel (11% en Chine et 7% au Japon).
 
Quand on se penche plus en détail sur les chiffres de consultation des professionnels, on observe que 37% des personnes interrogées disent voir un ophtalmologiste (optométriste dans les pays anglo-saxons) au moins une fois par an et 29% un opticien. Ces chiffres sont significatifs : un tiers de la population en moyenne est en contact avec un spécialiste des yeux au moins une fois par an. Au final, le professionnel des yeux vient après le dentiste et, dans le cas des femmes, après la consultation d'un gynécologue. En revanche, il vient avant les dermatologues, les ostéopathes, les cardiologues ou les nutritionnistes. Le spécialiste des yeux occupe donc une position importante mais intermédiaire.
 
Cette enquête a été menée auprès de 7000 personnes sur quatre continents - Europe (France, Allemagne), Amérique du Nord (États-Unis), Amérique du Sud (Brésil) et Asie (Chine, Japon, Inde) - révèle analogies et disparités.

Publié le 09/01/2015 à 05:00 | Lu 2269 fois