Lars tient à ses deux patronymes, Tobiasson Svartmann, peut-être parce qu’il a deux vies réelles, ou bien d’autres qu’il s’invente.

Il est marin, hydrographe quand la Première Guerre mondiale s’approche des côtes suédoises.

La mission secrète qu’il lui est confiée est de sonder les abords maritimes de la Suède en vue de découvrir de nouvelles routes ou d’améliorer la défense côtière. Au cours de sa mission il débarque sur une petite île où vit seule Sara Fredrika.

Entre attirance, et répulsion il devient son amant. Lars est marié avec Kristina et l’aime sincèrement et lassement.

Lorsqu’il est avec l’une il ne pense qu’à s’échapper, attiré par l’autre. De ces deux femmes il aura deux filles, appelées Laura.

C’est l’histoire d’une fuite infinie dont le secret est dévoilé par le titre. Lars sonde les mers, c’est lui-même qu’il recherche, au plus profond de lui. Quelle est sa mesure à lui qu’attire et qui provoque tant de morts ? Jusqu’où descendra t-il pour ne plus être atteint par l’indécision ou peut-être la terreur de vivre.

Henning Mankell a le talent de rendre palpable le malaise et les angoisses de ses personnages qui ont en commun l’inadaptation à leur propre vie.

Dans ces romans policiers ou dans les récits comme celui-ci, il raconte ses histoires d’une manière nette et forte, sans fioritures et avec compassion. C’est toujours un bonheur de lecture.

Profondeurs
Henning Mankell
traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Editions du Seuil
344 pages
21.50 euros