Prévoyance : les Français sont les plus insouciants !

La grande banque chinoise au rayonnement internationale HSBC vient de publier les résultats de sa première étude mondiale concernant la prévoyance. Alors que le profil le plus répandu sur la planète est celui du « fataliste », les Français sont quant à eux, les plus « insouciants » sur terre… Détails et grandes lignes.


Comme le souligne Eric Emoré, directeur général de HSBC Assurances : « l’anticipation, au travers de la prévoyance, relève d’une démarche rationnelle où les individus dépassent leurs inquiétudes pour mettre en place un plan d’action concret. Cette première étude apporte un éclairage intéressant sur les attitudes des Français quant à cette prise de conscience, avec un Français sur deux qui s’inquiète de sa sécurité financière à long-terme. D’autre part, plus d’un Français sur deux ne souscrit pas de contrat de prévoyance parce qu’il pense que son coût est trop élevé, et un sur cinq n’en comprend pas les modalités. »
 
Pour cette grande étude, HSBC a interrogé plus de 11.500 personnes à travers douze pays. Elle permet donc de dresser un bilan complet sur les tendances générales et les besoins des individus en matière de prévoyance. L’objet de l’étude est de mieux connaître les attentes et les inquiétudes des individus dans ce domaine ainsi que de fournir un éclairage sur les dispositions prises par ceux-ci pour faire face aux imprévus et se protéger.    
 
L’étude met en avant cinq grands profils concernant la prévoyance (décès, obsèques, garanties individuelles-accident, complémentaires santé, dépendance, etc.). Le profil le plus répandu au niveau mondial est celui du « fataliste ». Quant à la France, elle se hisse en première position comptant le plus grand nombre d’« insouciants » (29%).  
 
- Les « prévoyants » analysent les risques, anticipent activement leur protection future et leurs dépenses de prévoyance sont largement planifiées. Au niveau mondial, ils représentent 17% des personnes interrogées (contre 14% en France) et 71% de ceux appartenant à cette catégorie sont confiants quant à leur future qualité de vie (contre seulement 24% en France). Cette catégorie est particulièrement présente en Indonésie (49%).
 
- Les « confiants » croient solidement en leur capacité d’influencer leur futur. Ils anticipent eux aussi leur protection et sont à 78% optimistes concernant leur qualité de vie future. Ils regroupent 17% des individus dans le monde (contre 11% en France). Taïwan s’affiche comme le pays où les individus se sentent confiants et positifs face à l’avenir (42%). 
 
- Les « fatalistes » estiment que leur vie est tracée à l’avance et sont peu enclins à mettre en place une prévoyance pour le futur. Ils représentent 34% des individus au niveau mondial (contre 28% des Français interrogés). Parmi les sondés, Hong Kong regroupe la plus forte proportion de « fatalistes » (54%) alors que le Mexique n’en affiche que 19%. 
 
- Les « insouciants » vivent au jour le jour, ne planifiant et n’anticipant leur futur que très rarement. Ils représentent 17% des individus au niveau mondial. La France se hisse en première position comptant le plus d’individus vivant au jour le jour (29%) et Taïwan en dernière position (4%). 
 
- Les « inquiets » : particulièrement présents à Singapour (22%), ils ont peu confiance en leur qualité de vie future, ils ne se sentent pas en sécurité ni en mesure de planifier leur futur. Ils représentent 15% des sondés dans le monde contre 18% en France. A contrario, le Mexique est le pays comptant le moins d’« inquiets » (2%). 
 
Prévoyance : les individus se sentent concernés prioritairement par leur santé
• La santé demeure la première source de préoccupation (pour 65% dans le monde et 66% en France). Pour 79% des individus dans le monde et 81% des Français, une mauvaise santé prolongée aurait un impact considérable sur la qualité de vie, mais aussi sur la relation avec leur partenaire (pour 64% des individus dans le monde et 70% des Français), et sur leur famille (65% des individus dans le monde et en France).  
 
• L’étude révèle les craintes les plus significatives des individus liées au domaine de la santé :
- Le vieillissement -au travers de la dépendance et de la dégradation de la qualité de vie- est cité comme principale inquiétude des sondés, dans le monde et en France (respectivement 65% et 63%), 
- Les individus dans le monde sont ensuite préoccupés par le coût des soins médicaux (57%), la protection de la santé de leurs proches (soins pré/post-natals, parents, enfants, 55%), et l’accessibilité aux soins médicaux (listes d’attentes…, 51%).
- En France, après le vieillissement, c’est l’accessibilité aux soins médicaux (59%) puis la protection de la santé des proches (56%) qui sont cités, et en dernier lieu, le coût des soins (47%).   
 
• Les individus dans le monde s’inquiètent ensuite majoritairement pour leur sécurité financière sur le long terme (47%, 49% en France) et pour leur qualité de vie (46%, 51% en France).   
  
• C’est en France que les individus pensent être le moins bien préparés financièrement pour faire face à l’imprévu. Ils déclarent en effet à 56% (contre 35% au niveau mondial) qu’en cas d’événement imprévu, ils ne pourraient pas, ou difficilement, faire face financièrement. Même parmi les profils « prévoyants » et « confiants », ils sont respectivement 45% et 34% (contre 25% et 28% dans le monde) à considérer qu’ils ne se sentent pas prêts financièrement à l’imprévu.  
 
• Seuls 22% des Français déclarent disposer d’épargne ou d’investissements pour parer aux aléas de la vie (33% dans le monde), et 12% ont souscrit une ou plusieurs assurances (21% dans le monde). En Chine, plus de trois-quarts (76%) des sondés déclarent être financièrement préparés pour faire face aux imprévus, avec 44% qui disposent d’épargne ou d’investissements et 32% d’assurances.  
 
• Si nombre de Français comptent sur eux-mêmes pour assurer leur stabilité financière en cas de perte de revenus (38%), ils sont aussi les plus nombreux du panel à compter sur l’Etat (36%, contre 26% dans le monde). Ces éléments sont à mettre en perspective compte tenu de la spécificité du système de protection français, basé sur trois piliers (Etat, employeur, protection personnelle complémentaire). 
 
• Les individus semblent préoccupés par leur avenir mais a contrario, sont encore peu nombreux à souscrire à une assurance pour se protéger : la principale raison évoquée pour cela est liée au coût. En effet, plus de la moitié des individus interrogés pensent ou sont convaincus qu’une assurance reviendrait trop cher (53% dans le monde et 55% en France). De plus, au niveau mondial, plus d’une personne sur trois (38%) ne se protège pas car elle ne comprend pas le fonctionnement et/ou les modalités contractuelles des contrats d’assurance (contre 20% en France). 
 
• 60% des individus dans le monde ayant contracté une assurance décès ne connaissent pas le montant de l’indemnisation qui leur serait allouée ou pensent qu’en cas de décès, les sommes versées par la police d’assurance à leurs proches seraient insuffisantes (contre plus des 77% des Français).   
 
• Les types d’événements auxquels les individus se sentent le moins préparés financièrement varient à l’échelle mondiale et en France 
- Des inquiétudes communes : la protection financière immédiate (59% dans le monde contre 75% en France), la protection financière long-terme (49% au niveau mondial contre 69% en France), la protection du logement (48% contre 70% en France), subvenir aux besoins de ses enfants (46% contre 68% en France), 
- Le décalage de la France par rapport au reste du monde sur deux points : Plus des trois-quarts des Français (76%) s’inquiètent face au financement des imprévus liés aux besoins de leurs parents et 73% s’inquiètent du fait de ne pas être suffisamment préparés à une période d’instabilité. 

Publié le 07/04/2016 à 14:18 | Lu 1759 fois