Pouvoirs antioxydant des plantes aromatiques, médicinales, fruits et légumes…

Selon une récente étude, le potentiel antioxydant des plantes de la filière PPAM est confirmé, avec notamment une espèce de référence, la mélisse officinale mais aussi la bardane officinale. Le potentiel des fruits et légumes apparait nettement en deçà de celui des espèces de la filière PPAM. Cependant, radis, scarole, pomme et cassis ont une activité antioxydante non négligeable.


De nombreuses pathologies (maladies cardiovasculaires, cancers, maladies neurodégénératives, effets du vieillissement, …) sont liées à des mécanismes mettant en jeu le stress oxydatif et l’action des radicaux libres.
 
Consciente à la fois de l’intérêt de caractériser ses productions d’un point de vue antioxydant et de la difficulté de le faire, la filière des plantes de santé, beauté, bien-être, rassemblée au sein de l’association Phytolia*, a lancé un programme collaboratif ayant pour objectif de mettre en évidence et caractériser les pouvoirs antioxydant et anti-radicalaire de plantes de la filière plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) et de la filière fruits et légumes dans une perspective d’éventuelles valorisations.
 
La réalisation technique de ce travail a été confiée à l’iteipmai**. Pour chacune de ces espèces, l’institut à  travailler sur plusieurs lots différents (de par leur provenance, la variété, ...) afin d’en évaluer la variabilité. De tous les échantillons testés, la mélisse a donné les résultats les plus élevés… La mélisse, dont les forts pouvoirs antioxydants avaient été révélés lors d’une étude antérieure de l’iteipmai, présente des extraits polaires (eau) répondant très positivement aux tests avec des écarts assez importants entre variétés.
 
Ces extraits sont deux à quatre fois plus actifs que le romarin (espèce ayant fait l’objet de nombreux travaux) et du niveau des thés noirs et verts (plantes réputées pour leur activité antioxydante). Aucune corrélation n’a pu être mise en évidence entre teneurs en dérivés dihydroxycinnamiques totaux des feuilles de mélisse et tests antioxydants, ce qui laisse penser que l’activité antioxydante de la mélisse n’est pas due uniquement aux dérivés dihydroxycinnamiques.
 
Les résultats des tests sur les échantillons de lavande et lavandin de cette étude sont très faibles, mais bien corrélés avec les teneurs en polyphénols totaux de ces échantillons.
 
L’artichaut a été particulièrement étudié depuis plus de vingt ans et ses composés antioxydants ont fait l’objet de nombreuses publications. Pour toutes les variétés testées, seul l’extrait d’artichaut le plus polaire montre un pouvoir antioxydant significatif avec une très forte corrélation entre teneurs en polyphénols totaux et tests antioxydants.
 
Sur l’échantillon de feuilles de bardane, les valeurs obtenues sont du même ordre de grandeur que celle du romarin et sont beaucoup plus importantes que celles obtenues avec feuilles d’artichaut.
 
Parmi les fruits et légumes, certains sont réputés avoir un pouvoir fort antioxydant. Il était donc intéressant de se pencher sur ces cultures. Parmi toutes les espèces étudiées, le radis (racine et feuille) se démarque nettement des autres avec une activité antioxydante. Parmi les autres espèces étudiées, la pomme, le cassis, les feuilles de scarole et de betterave présentent une activité antioxydante intéressante.
 
Sur le radis rond, seuls les extraits les plus polaires (éthanol et eau) montrent un pouvoir antioxydant significatif.  Cette activité antioxydante du radis serait due à sa forte teneur en vitamine C, molécule réputée pour son pouvoir antioxydant.
 
Les valeurs obtenues sur les échantillons de salade varient mais sont conformes (voire un peu faible pour la roquette) à celles de la bibliographie internationale. Des quatre espèces ou variétés étudiées, il semblerait que la scarole présente un potentiel antioxydant plus intéressant que les trois autres.
 
Sur la tomate, les valeurs obtenues sont faibles quelque soit l’extrait. Ceci peut s’expliquer par le fait que le lycopène, caroténoïde majeur de la tomate et sur lequel repose le pouvoir antioxydant de la tomate, est plutôt lipophile. Dans nos conditions, on n’observe pas de différence d’activité antioxydante entre les variétés évaluées.
 
Pour les feuilles de cassis les extraits montrent un pouvoir antioxydant significatif. Des trois variétés étudiées, la variété Noir de Bourgogne est celle qui présente le potentiel antioxydant le plus intéressant. Par ailleurs, les feuilles de cassis ont un pouvoir antioxydant plus important que celui des fruits.
 
Sur les trois variétés de pomme étudiées, seuls les extraits à l’éthanol et à l’eau montrent un pouvoir antioxydant significatif. Ceci est cohérent avec la littérature qui n’indique dans la pomme que des composés antioxydants de type polyphénolique.
 
* Phytolia : filière plantes de santé, beauté, bien-être du Grand Ouest

**L’iteipmai, Institut technique interprofessionnel des plantes à parfum, médicinales et aromatiques : Son siège social est basé à Chemillé-Melay dans le Maine et Loire (49), et sa station régionale à Montboucher/Jabron(26). L’institut est spécialiste dans divers domaines : la création variétale, la protection des cultures, la Phytochimie-normalisation, la prospective, la collecte-gestion valorisation de l’information et la veille scientifique et réglementaire.

Publié le 08/10/2013 à 09:54 | Lu 6391 fois