Plan « tranquillité seniors » : rassurer les seniors et renforcer les sanctions des malfaiteurs

Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a lancé hier, le 4 juillet 2010 à Mériel dans le Val d’Oise, le plan « Tranquillité seniors » qui vise à renforcer la protection des aînés les plus vulnérables et qui prévoit des sanctions renforcées pour les malfaiteurs qui s’attaqueront aux personnes âgées.





L'espérance de vie s'élève actuellement à 77,8 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes et elle augmente, en moyenne, d'un trimestre par an. Notre pays constate une baisse de la mortalité entre 70 et 90 ans et un nombre croissant de personnes âgées : en 2000, 4,3 millions de personnes avaient plus de 75 ans, aujourd'hui, en 2010, elles sont 5,5 millions et demain, en 2015, elles seront plus de 6 millions.

Face à ce constat, et parce qu'avancer dans l'âge c'est aussi souvent devenir plus vulnérable, « les plus de 60 ans font l'objet de deux-tiers des vols avec ruse et de près d'un tiers des cambriolages d'habitations » souligne le communiqué du ministère, le ministre de l'intérieur a souhaité agir, soulignant au passage que « c'est l'honneur d'une société que de protéger ses ainés ».

C'est ainsi que sur la base du rapport du député Edouard Courital et en lien avec Nora Berra, secrétaire d'État aux aînés, Brice Hortefeux a décidé de lancer son plan « Tranquillité seniors ». Détails.

Un dispositif en faveur des personnes âgées

Grâce à un travail préalable de repérage des seniors les plus vulnérables, il s'agit de permettre à toute personne âgée se sentant menacée, isolée ou inquiète de pouvoir contacter son commissariat ou sa gendarmerie, les services sociaux ou les services municipaux.

Parallèlement, le ministre a souhaité donner aux personnes âgées les moyens d'accroître leur propre sécurité en organisant une campagne de sensibilisation à quelques « réflexes sécurité » très simples par l'intermédiaire de 1.5 millions d’aide-mémoires, de 300 000 brochures, de 50 000 affiches ainsi que d'une rubrique dédiée sur le site internet du ministère.
Brice Hortefeux le 4 juillet 2010, Copyright ministère de l'Intérieur

Des sanctions renforcées

Brice Hortefeux a également rappelé que la LOPPSI* devrait permettre à terme de sanctionner plus fortement ceux qui s'attaquent aux personnes âgées. Ainsi, l'Assemblée nationale a, le 16 février dernier, durci les sanctions encourues par les auteurs d'infractions commises à l'encontre de personnes vulnérables, en particulier les vols et les violences.

Jusqu'ici, le vol d'une personne vulnérable, qu'il s'agisse d'une personne âgée ou d'une personne malade, n'était passible que de cinq années d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende. Grâce à la disposition adoptée par l'Assemblée nationale, un vol sur personne vulnérable sera désormais sanctionné par sept années d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende (pas sur, que cela dissuade les malfaiteurs...).

De plus, et afin qu'aucun délit ne reste impuni, assure encore le ministère, « la prise de plainte au domicile des personnes âgées sera systématisée ».

Avant de conclure sa visite, le ministre a souligné qu'il ne se résoudra jamais à ce que les personnes âgées aient à vivre dans la crainte permanente d'une escroquerie, d'une agression ou d'un cambriolage. « Je n'accepterai jamais que l'on puisse dire : nous n'y pouvons rien, on a tout essayé. Bien au contraire, nous prenons toutes les dispositions nécessaires pour prévenir les risques, pour dissuader les délinquants, pour protéger nos aînés ».

Nous verrons bien si cet été, période toujours délicate pour les seniors, les agressions de personnes âgées diminuent…

*Loi d'Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure

Article publié le 05/07/2010 à 10:28 | Lu 4060 fois