Pertes d’audition : pour une professionnalisation de la prise en charge.

A l’occasion de la Journée Nationale de l’Audition (aujourd’hui), le groupe Audition Conseil rappelle les enjeux du dépistage et de la prise en charge professionnelle de cette question de santé publique. Ainsi, les 300 audioprothésistes du réseau proposeront des contrôles gratuits de l’audition et profiteront de ces rencontres avec le grand public pour faire de la pédagogie sur leur métier… Leur objectif ? Lutter contre l’idée reçue suivante : acheter une aide auditive suffit à recouvrer toutes ses capacités !


Si quatre millions des Français souffrent aujourd’hui d’une perte d’audition avérée, il n’en reste pas moins qu’un Français sur deux n’a encore jamais consulté un ORL pour contrôler ses capacités auditives !

Véritable enjeu de santé publique, l’audition reste encore une pathologie mal perçue parce qu’elle stigmatise le vieillissement.

Alors que la profession se mobilise pour lutter contre les risques de démédicalisation de la prise en charge de la perte d’audition, les 300 audioprothésistes du réseau Audition Conseil profiteront de cette journée nationale pour rappeler la légitimité de leur profession.

A l’heure où les assistants d’écoute (vendus sans ordonnance) et les offres low-cost investissent le marché, le groupe souhaite rappeler que :

- seuls les audioprothésistes diplômés d’Etat sont habilités à procéder à l’appareillage et l’adaptation de l’aide auditive, puis au suivi du patient ;
- une aide auditive seule ne résout rien. L’efficacité de ces solutions repose avant tout sur la qualité de la prise en charge, sur l‘adaptation et le suivi personnalisé du patient.

Les dernières recommandations de l’Académie Nationale des Médecins sur le sujet rappellent que toute surdité dépistée à l’occasion d’un test gratuit doit ensuite être confirmée par un médecin spécialiste. Ainsi, les résultats des tests réalisés par les audioprothésistes conditionnent la prise d’un rendez-vous pour un diagnostic plus complet auprès d’un ORL qui définira les conditions d’une éventuelle prise en charge médicalisée.

Aider au dépistage

Lecteurs MP3, environnement professionnel surexposé, écoute de musique amplifiée (lors de concerts par exemple) : les facteurs aggravants de la perte d’acuité auditive sont nombreux et touchent un public de plus en plus large. Pourtant plus d’un tiers des personnes ayant perçu une gêne auditive n’a jamais été dépisté ! A moins d’être concerné dans son entourage proche, la perte d’audition reste un sujet méconnu voire tabou. Pourtant, faire contrôler son audition peut être simple ; les audioprothésistes Audition Conseil proposent la réalisation de tests permettant d’étudier la perception de différentes typologies de sons (aigus ou graves, consommes ou voyelles…).

Sans compter que l’enjeu est de taille : diagnostiquée trop tardivement la perte d’audition génère des phénomènes de pertes d’autonomie pouvant entrainer des situations d’exclusion sociale. Plus tôt elle est prise en charge, plus facilement elle est corrigée.

Aujourd’hui, les avancées technologiques favorisent la miniaturisation des appareillages et l’optimisation de leurs performances. Les solutions proposées sont de plus en plus discrètes et l’esthétique ne peut plus être considérée comme un frein : une lentille de contact pour oreille, 100% invisible puisque placée à côté du tympan, a même été mise sur le marché cette année ! Pour autant, ces solutions ne s’avèrent efficaces que si elles sont parfaitement adaptées aux besoins du patient, ce pourquoi le rôle de l’audioprothésiste est essentiel.

Des chiffres qui mettent la puce à l’oreille ! Ainsi, 80% des porteurs d’appareils auditifs s’en déclarent satisfaits. Et pourtant : un Français sur deux n’a jamais consulté un médecin spécialisé ORL pour contrôler ses capacités auditives, 7% des Français souffrent d’une perte auditive, le coût moyen d’une surdité professionnelle indemnisée par la sécurité sociale représente 100 000 euros, ce qui en fait l’une des maladies professionnelles les plus coûteuses pour la collectivité (Source : Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité).

Publié le 14/03/2013 à 10:02 | Lu 996 fois