Personnes âgées et habitat inclusif : quelles offres de services ?

A la demande de la FESP et de ses partenaires*, Sociovision et l'Ifop ont réalisé une étude sur les seniors et les offres de services à la personne, sous l'angle de l'habitat inclusif. En voici donc les grandes lignes.





Dans un contexte de vieillissement de la population française, la Fédération du service aux particuliers (FESP) a mené une enquête auprès des Français âgés de plus de 50 ans afin d'appréhender leur état d'esprit et leurs attentes quant aux services à la personne. L’idée ? Dresser un bilan des attentes des seniors en matière d'habitat inclusif.
 
Selon cette étude, les seniors semblent majoritairement pessimistes lorsqu'ils envisagent leur propre avenir et celui de la France… Seuls 41% d'entre eux se disent positifs quand ils pensent à leur avenir. Et ils ne sont qu’un quart à être optimistes quant à l'avenir du pays.
 
Ce pessimisme ambiant –somme toute assez peu étonnant- s’explique certainement par la difficulté, exprimée par une majorité, à pouvoir épargner chaque mois un peu d'argent. De fait, seuls 37% des seniors affirment avoir la possibilité d'épargner à la fin du mois. Il y a neuf ans, ils étaient près de six sur dix (56%) à pouvoir le faire, soit un recul de 19 points ! Pas étonnant dans ces conditions que tant de retraités se retrouvent dans le mouvement des gilets jaunes…
 
Autre point saillant de cette enquête : cette réalité masque de fortes disparités au sein de ce segment de population, in fine, très hétérogène (âge, actif ou inactif, ancienneté de la retraite, niveau économico-social).
 
Près de trois seniors sur dix (29 %) assurent avoir déjà eu recours aux services à la personne, la plupart du temps en déclarant ces services pour bénéficier d'un crédit d'impôt (26%). En revanche, les deux-tiers n’ont encore jamais eu recours à ce type de services (mais 7% précisent avoir l'intention d'y recourir prochainement). En outre, 12% des personnes interrogées semblent rencontrer des difficultés pour trouver un professionnel près de chez eux.
 
Pour les seniors, l’idée de pouvoir vieillir à domicile est une réalité très marquée. Rien de nouveau en l’occurrence. Fort logiquement, leur habitation s’avère le lieu idéal, celui dans lequel « on se sent bien » avec sa famille et en sécurité. Il est également un lieu d'activités « où je peux bricoler, jardiner, faire des aménagements ».
 
Dans ce contexte, une large majorité des sondés (85%) estime, dans une projection à 10-15 ans, qu’elle vieillira chez elle ; 46% l'envisagent même « tout à fait ». Cette perspective est plus particulièrement partagée par ceux qui vivent dans des maisons de plain-pied. En effet, la présence d'escaliers ou encore, le fait d'être locataire constituent les deux principaux freins au vieillissement à domicile à terme.
 
Pour ceux qui souhaitent rester vivre dans leur logement, les solutions d'aménagements évoquées sont de plusieurs ordres. Pour 44%, il s'agira de réaliser des travaux d'adaptation dans certaines pièces, pour 28% d'y installer des petits équipements spécifiques ou automatisés pour 27%.
 
Toujours selon cette enquête, près de huit seniors sur dix connaissent les crédits d'impôts pour le recours aux services à la personne (79%) ; en revanche, seuls 41% d'entre eux déclarent savoir précisément de quoi il s'agit... Par ailleurs, les trois-quarts déclarent connaitre l'existence d’aides financières allouées à la perte d'autonomie et au maintien à domicile mais seulement 27% voient précisément de quoi il s'agit, de même pour les aides fiscales pour l'aménagement de l'habitat (76% dont 28% précisément).
 
Il reste donc une marge de progression importante pour que les seniors puissent bénéficier de toutes les aides auxquelles ils ont droit puisqu'aujourd'hui, moins de quatre sur dix déclarent ne pas savoir à qui s'adresser pour en bénéficier…
 
*Saint-Gobain, Malakoff-Médéric/Humanis, IRSAP

Article publié le 08/02/2019 à 03:35 | Lu 3343 fois