Mort de Richard Anthony : les baby-boomers sont en deuil

Richard Anthony (Richard Btesh de son vrai nom) n’entendra plus siffler le train. L’une des stars de la variété française époque yéyé est en effet décédée à Pégomas dans le sud de la France dimanche dernier. Il était atteint d’un cancer. Le chanteur sera enterré dans la plus stricte intimité cette semaine.


Richard Btesh est né en Égypte -d'un père syrien- le 13 janvier 1938. Après avoir vendu des réfrigérateurs, il s’est rapidement orienté vers la chanson. Chez Columbia. Sans être un chanteur de rock, Richard Anthony est parmi les premiers en France, à populariser ce style musical avec des reprises (traduites) de succès américains et anglais. Son adaptation de « Five Hundred Miles » en 1962 qu’il a intitulée en français « Et j’entends siffler le train » s’est vendue à 1,2 millions d’exemplaires. Un tube intemporel et transgénérationnel.
 
Avec l’arrivée de Richard Anthony, une nouvelle idole est née, désormais Johnny et Cloclo devront  compter Richard parmi leurs principaux rivaux pour la course à la première place des hit-parades de Salut Les Copains, l’émission de radio de Daniel Filipacchi sur Europe 1. Dans les années 60, il est au faîte de sa gloire et de sa fortune. Il pilote son avion privé et vit entre Paris et Londres. Il s’offre villas et bateaux. Bref, vit une vie de star.
 
Toutefois, il décide d’arrêter la course aux tubes lorsque le disco devient à la mode. Il préfère se reposer au soleil de la Côte d’Azur, à Cannes où il vivait, sans toutefois laisser tomber son public qui lui demandait régulièrement de revenir sur scène. Alors, pour satisfaire ses fans, qui sont nombreux, mais également pour régler la note d’un redressement fiscal (qui l’a envoyé trois jours en prison en 1983) il repart en tournées pour interpréter de nouveau ces airs que personne n’a oubliés.
 
En 2006, il commence à revenir sur le devant de la scène grâce au succès de la tournée Âge Tendre et Têtes de Bois qui réunit plusieurs stars de cette fantastique décennie des années 60.  En 2012, il refait l’Olympia avant d’arrêter quelques temps plus tard. Définitivement. Richard Anthony revendiquait plus de 600 chansons, 50 millions de disques vendus et 21 tubes classés numéro 1. Pour les fans, rappelons que la star a publié son autobiographie en 1994 aux éditions Michel Laffont sous le titre de « Il faut croire aux étoiles » d'après le titre d'une de ses chansons.
 
Comme il l’évoquait à propos d’ « Et j’entends siffler le train », qu’il chantait dans les représentations d’Age Tendre et Tête de Bois : « c’est mon plus gros tube, je suis obligé de le chanter ! D’ailleurs quand les dernières mesures de la chanson arrivent, je rajoute un message personnel à mon public, je chante : J’entendrais siffler ce train… grâce à vous… toute ma vie ». Bon voyage Mr. Richard Anthony. A présent tu peux t’en aller. 

Publié le 21/04/2015 à 02:17 | Lu 12529 fois