Les femmes seniors encore peu conscientes des risques accrus de fractures dues à l’ostéoporose

Selon les résultats d'une récente étude mondiale sur l'ostéoporose chez les femmes (GLOW, de l'anglais Global Longitudinal study of Osteoporosis in Women) réalisée sur 60.000 personnes de 55 ans et plus, 55 % des femmes diagnostiquées ostéoporotiques ne pensent pas qu'elles encourent un plus grand risque de fractures que le reste des femmes. Cette dernière étude a été présentée cette semaine au 30e Congrès annuel de l'American Society for Bone and Mineral Research (ASBMR) (Société américaine de recherche sur la pathologie osseuse et minérale).


« Nombreuses sont les femmes n'établissant aucun rapport entre leur diagnostic d'ostéoporose et ses graves conséquences, à savoir les risques de fractures et les handicaps qui y sont associés », affirme Ethel Siris, chercheuse et directrice de l’enquête GLOW au Centre Toni Stabile Osteoporosis de l’Université de médecine de Columbia (New York). « Cette étude indique que les médecins doivent aider les patientes à mieux comprendre l'importance d'un diagnostic ostéoporotique d'un point de vue clinique et leur expliquer l'impact qu'il aura sur leur vie ».

L'ostéoporose est, par définition, une maladie qui rend les os plus fragiles au point de se briser plus facilement. Si la maladie n'est pas traitée comme il se doit, elle peut s'installer progressivement et sans symptômes jusqu'au moment où une fracture trahit sa présence. Une femme sur deux de plus de 50 ans souffrira d'une fracture associée à l'ostéoporose, laquelle entraînera des douleurs chroniques, une mobilité réduite, une perte d'indépendance et un risque de mortalité aggravé.

Les résultats d'une seconde étude GLOW, également présentée à l'ASBMR, ont indiqué que les femmes de plus de 45 ans qui souffriraient d'une seule fracture verraient leur qualité de vie fortement affectée. Les os les plus souvent touchés par l'ostéoporose étant ceux de la colonne vertébrale, des chevilles, des bras, de la clavicule, des hanches, du bassin, les côtes, des poignets et des parties inférieure et supérieure des jambes.

« Actuellement, l'ostéoporose demeure sous-diagnostiquée et sous-traitée » a déclaré Cyrus Cooper, chercheur et directeur de l’enquête GLOW à l’Université de Southampton et Norman Collison titulaire de la chaire des sciences de l'appareil locomoteur, de l'Université d'Oxford, au Royaume-Uni. « Nous espérons que GLOW mettra l'accent sur le fait qu'une fracture peut être lourde de conséquences dans la vie d'une patiente et suscitera une prise de conscience parmi les professionnels du secteur médical pour qu'ils entament de manière urgente des traitements préventifs permettant d'apprécier les risques de fractures ».

Détails de l'étude

GLOW est une étude prospective, longitudinale, observationnelle menée sur des femmes de 55 ans et plus qui ont visité un médecin généraliste au cours des deux années précédant ladite étude. Plus de 60 000 femmes ont été choisies par le biais de plus de 700 médecins généralistes dans 17 villes aux Etats-Unis, au Canada, en Europe et en Australie.

Elle rassemble pour le moment des informations sur les facteurs de risques ostéoporotiques, les approches de traitement, l'attitude des patientes et les conséquences d'une fracture par le biais d'une enquête annuelle auprès de ces femmes sur une période de cinq ans.

Pour estimer la perception du risque de fracture, les spécialistes ont fait appel à une échelle de 5 points allant du « risque beaucoup plus bas » au « risque beaucoup plus élevé » par rapport à d'autres femmes du même âge. Sur 60 112 patientes, 11 276 ont présenté un diagnostic ostéoporotique.

L'occurrence des fractures à partir de l'âge de 45 ans se concentre sur dix endroits du squelette : colonne vertébrale, chevilles, bras, clavicule, hanches, bassin, côtes, poignets et jambes. Les antécédents de fracture étaient mis en rapport avec un indice de qualité de vie lié à l'état de santé de la patiente et mesuré par EuroQoL EQ-5D ; ce dernier mesure l'état de santé et analyse cinq aspects, à savoir, la mobilité, la prise en charge, les activités quotidiennes, la douleur et la dépression. Il permet d'obtenir un profil descriptif simple et un indice unique de l'état de santé, la valeur 1 traduisant une excellente santé, et la valeur 0, la mort.

Les patientes ayant répondu à toutes les questions EQ-5D (56 866) ont été inclues dans l'analyse. En moyenne, les résultats EQ-5D étaient considérablement plus élevés chez les femmes n'ayant aucune fracture que chez celles en ayant eu une ou plusieurs dès l'âge de 45 ans (0,78 contre 0,74 et 0,65, respectivement). Les résultats de l'état de santé allaient de 0,76 chez les femmes ayant souffert d'une fracture au poignet à 0,64 chez les femmes ayant souffert d'une fracture de la colonne vertébrale.

Note : GLOW reçoit des subventions illimitées de l'Alliance for Better Bone Health (Procter & Gamble Pharmaceuticals et Sanofi-Aventis) ; elle est pilotée par le Center for Outcomes Research, de l'Université de Massachusetts Medical School.

Publié le 17/09/2008 à 09:23 | Lu 5522 fois