Les chutes de personnes âgées couteraient 2 milliards d'euros par an

Les chutes peuvent s’avérer dramatiques voire carrément fatales aux personnes âgées… On le répète à longueur d’années. Dans ce contexte, le professeur Dantoine a mené une étude clinique durant trois ans ; résultat, les chutes sont responsables de 12 000 décès annuels et le coût lié à la prise en charge est estimé à 2 milliards d’euros !


La chute est l’angoisse des personnes âgées et des personnels en maison de retraite, notamment la nuit quand les employés sont moins nombreux et que les risques de tomber sont accrus compte-tenu de la pénombre. Et ce, autant chez soi qu’en établissement…
 
Avec le vieillissement de la population le problème de la chute des ainés est devenu un enjeu de santé publique ; en 2050, une personne sur trois sera senior (60 ans et plus). En effet, ces chutes, au-delà d’être dramatiques voire fatales, coutent très chères à la société…
 
Dans ce contexte, le professeur Dantoine a mené une étude durant trois ans en suivant 350 patients atteints d’Alzheimer (qui ont été suivis via des systèmes de Détection Systématique par Caméra Vidéo (DSCV)).
 
D’une manière générale, les chutes de personnes âgées représentent un coût important en matière de santé publique, même si les données manquent pour calculer véritablement un coût réel de prise en charge de ces chutes et de leurs conséquences médicales et sociales. Pour autant, une estimation a montré que le coût direct dépasserait les 2 milliards d’euros aujourd’hui en France.
 
Par ailleurs, l’étude menée par le professeur Dantoine montre qu’un tiers des plus de 65 ans est victime d’une à plusieurs chutes/an et évalue le nombre de chutes par résident en EHPAD à 2 par an en moyenne. Les conséquences de la chute concernent d’abord la chute en elle-même et les traumatismes graves qui y sont liés tels que le handicap, mais aussi les pathologies responsables de la chute et la récidive de la chute.
 
A noter que plus la station au sol est prolongée, plus les pathologies associées et le risque de surmorbidité seront élevés. On estime que les chutes entrainent 12.000 décès annuels de personnes âgées.
 
En comptant les patients et leur entourage, trois millions de personnes sont concernées par la maladie d’Alzheimer. Dans ce contexte, les nouvelles technologies appliquées à la prévention ont pour objectif d’aider à détecter et réduire le nombre de chutes. L’étude expérimentale a été menée au sein de deux unités Alzheimer (Limoges, Brive) auprès de deux groupes parallèles : l’un équipé du dispositif de vidéo-vigilance EDAO, l’autre non.
 
Des capteurs optiques, installés dans les chambres des patients équipés permettent de détecter des situations à risque. L’alerte, envoyée sur un logiciel est soumise à un opérateur qui après analyse, est en mesure de prévenir et d’aider le personnel soignant à prendre le patient rapidement en charge.
 
Alors que la moitié des chutes nocturnes ne sont pas dépistées en maison de retraite, le dispositif de vidéo-vigilance permet de diminuer le taux de chutes graves de 47% et de réaliser une économie potentielle de 72 millions euros/an pour l’ensemble des lits (sur une base de 590 000 lits d’EHPAD en France)
 
Bref, le déploiement de ces dispositifs dans les structures sanitaires et médico-sociales permettrait non seulement de rassurer les familles des patients, mais également d’aider la prise en charge des patients par le personnel soignant. Et de sauver des vies…

Publié le 14/04/2016 à 05:25 | Lu 3272 fois





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