Les aidants sont souvent… des aidantes !

Aidantes, professionnelles à domicile comme en maisons de retraite ou bien grands-mères... Les femmes sont au coeur de la politique de l’âge. Suite à la Journée internationale des droits des femmes qui s’est tenue le 8 mars dernier, Michèle Delaunay, ministre déléguée aux Personnes âgées a tenu à saluer l’engagement des femmes dans le champ de l’avancée en âge.


Avec une vie plus longue que celles des hommes, les femmes sont les principales bénéficiaires de la politique de l’âge.
 
Et parce que dans nos sociétés occidentales, l’aide et l’accompagnement familial sont dévolus le plus généralement aux mères et aux filles, les aidants sont en réalité, souvent des aidantes !
 
Par ailleurs, les métiers du soin et de l’accompagnement des aînés sont en très grande majorité exercés par des femmes.
 
Dans ce contexte, on comprend bien que le rôle des femmes – qu’elles soient des professionnelles ou des anonymes– dans l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie est donc primordial.
 
Aussi, Michèle Delaunay a-t-elle souhaité inscrire dans le projet de loi d’Adaptation de la société au vieillissement des mesures permettant de conforter ce rôle, indispensable à la cohésion sociale. « Il s’agit de donner toute leur place aux aidantes, dans l’accompagnement de leur projet de vie, tant personnel, que professionnel, et de leur permettre du répit face à la charge émotionnelle et physique que représente le rôle d’aidant » a indiqué la ministre dans un récent communiqué.
 
Rappelons que le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement doit être présenté le 9 avril 2014 en Conseil des ministres, pour un examen au Parlement au printemps.
 
La politique de l’âge se conjugue tout particulièrement au féminin, le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement aussi Il y a aujourd’hui 8 900 000 grands-mères en France ; elles comptent pour près de 59% de l’ensemble des grands-parents.
 
Selon le communiqué du ministère, la loi d’adaptation de la société au vieillissement devrait valoriser  le rôle des grands-parents en développant la médiation intergénérationnelle, qui permet aux grands-parents de renouer des relations avec leurs petits-enfants, lorsque des conflits familiaux les ont séparés.
 
Le texte prévoit également d’élargir aux petits-enfants des salariés seniors la possibilité d'accueil dans les crèches d’entreprises, ainsi que de donner la possibilité aux grands-parents d'être associés à la gestion des crèches familiales.
 
Les deux-tiers (66%) des aidants sont des aidantes (Drees, 2001). Cette proportion est encore plus forte pour les aidants lourds, c’est-à-dire ceux qui consacrent beaucoup de leur temps à leur proche âgé.
 
La loi d’adaptation de la société au vieillissement devrait reconnaître et consacrer plus fortement le rôle des aidants et des aidantes familiaux.
 
Cette action s’articulera autour de trois axes : reconnaître un droit au répit pour les aidants et l’inscrire dans le cadre de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), conforter et élargir les dispositifs de formation et d’accompagnement des aidants (notamment en développant les « cafés des aidants »), et aider à concilier vie professionnelle et rôle d’aidant, en aménageant le temps de travail dans les entreprises.
 
Pratiquement les trois-quarts (73%) des bénéficiaires de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) sont de femmes. L’acte II de l’APA prévu dans le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement bénéficiera largement aux femmes. Leur gain moyen dans la réforme sera supérieur à celui des hommes (en moyenne 50 euros par mois, contre 40 euros pour les hommes), car leurs ressources sont inférieures de 15 à 20% à celles des hommes.
 
Les femmes sont très majoritaires dans les métiers de l’autonomie et du grand âge : elles représentent ainsi 97% des aides à domicile.
 
Le plan métiers pour l’autonomie prévoit de mettre en oeuvre une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences pour les métiers de l’âge et de l’autonomie, ainsi qu’une réforme du  contenu et de l’articulation des diplômes des métiers de l’accompagnement, ce qui permettra de mieux les valoriser.
 
303 000 femmes sont bénéficiaires du minimum vieillesse.
La réforme de l’APA proposée dans le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement prévoit que plus aucun bénéficiaire du minimum vieillesse n'ait à acquitter de ticket modérateur sur l'APA.

Publié le 10/03/2014 à 05:02 | Lu 3244 fois