Les Infiltrés : quand France 2 enquête dans une maison de retraite

La chaîne de télévision publique France 2 diffusera ce soir à 22h35, la première émission de sa série « Les Infiltrés » présenté par David Pujadas. Pour ce premier opus, une journaliste a intégré une maison de retraite en se faisant passer pour une employée… Résultat, un document saisissant sur un univers qui n’a déjà pas souvent « bonne presse » ! A voir.





Alors que selon un sondage TNS Sofres réalisé pour la Fédération hospitalière de France (FHF) en avril 2008 la moitié des Français (49%) se font une « mauvais opinion » des maisons de retraite, voici un reportage qui ne devrait pas les rassurer…

En effet, France 2 présente aujourd’hui en deuxième partie de soirée, la première de son émission « Les Infiltrés » intitulée « Chronique d'une maltraitance ordinaire ». Dans la peau d’une stagiaire aide-soignante, équipée d’une micro caméra cachée, la journaliste a pu filmer tout ce qu’elle a vu et entendu. Non-respect des règles d’hygiène, absence de soin, injures, menaces, erreurs médicales... Loin des propos « officiels », ces images sont souvent bouleversantes et révoltantes, précise la chaîne sur son site Internet.

Cette « infiltrée » a également recueilli la parole de nombreux soignants. Cela ne fait aucun doute : ils sont dépassés. Sans moyens, ni formation adéquate, ces professionnels, payés une misère, sont à bout ! Quant aux familles des résidents… C’est souvent la loi du silence qui règne, faute de place dans ces institutions. En France, 6 à 12 mois d’attente sont souvent nécessaires pour obtenir un lit en maison de retraite. Une place qui coûte parfois jusqu’à 5.000 euros par mois !

Après la diffusion de ce document de 45 minutes, suivra un débat, animé par David Pujadas.
Pourquoi la France peine à offrir un accueil décent aux personnes âgées ? Pourquoi la France n’a-t-elle pas pris la mesure des conséquences du vieillissement de la population ? Pour répondre à ces questions, et à toutes celles posées par le film, le présentateur habituel du JT de 20h recevra les acteurs directs et indirects de ce dossier, responsables politiques, personnels soignants, associations de familles et médecins.

Pour débattre de ce sujet, David Pujadas reçoit :
- Valérie Létard, secrétaire d’Etat chargée de la solidarité
- Joëlle Legall, Présidente de la Fédération nationale des associations des personnes âgées et de leurs familles (FNAPAEF)
- Elizabeth Hernandez, aide-soignante à la Fondation Rothschild, délégué FO
- Marie Thérèse Lomanto, plainte contre maison de retraite, père décédé
- Evelyne Gaussens, directrice de l’établissement “Les magnolias”
- Jean-Charles Escribano, infirmier, auteur d’"On achève bien les vieux" (Oh éditions, 2007)
- Pascal Champvert, Président de l’Association des directeurs d’établissements d’hébergement pour personnes âgées (AD-PA)
- Jacques Soubeyrand, gériatre (hôpital Ste Marguerite de Marseille), co-auteur d’"On tue les vieux" (Fayard, 2006)

Le Synerpa réagit aux reportages sur la maltraitance en maison de retraite

A plusieurs reprises, ces jours-ci, les maisons de retraite ont été la cible des médias. Des caméras cachées, méthodes qui font débat chez les journalistes eux-mêmes, dévoilent des scènes de maltraitance qui n’ont pu que choquer les professionnels que nous sommes.

Dans ce contexte, le Synerpa, 1er syndicat national de maisons de retraite privées, condamne avec la plus grande fermeté ces comportements inacceptables et prône, comme il l’a toujours fait, l’application de sanctions sévères et exemplaires à l’encontre des responsables d’actes de maltraitance avérée.

Pour autant, ce syndicat souhaite « lutter contre les dérives journalistiques tendant à faire croire que ces pratiques de maltraitance sont une généralité dans les maisons de retraite » remarque son communiqué.

Et de souligner que certes, « la maltraitance existe, nous le savons et nous la condamnons au quotidien. Mais il est important de rappeler les efforts importants entrepris depuis plus de dix ans par les professionnels, afin que les ratios d’encadrement soient améliorés, que le personnel soit formé et soutenu psychologiquement, afin que les pratiques de soins soient encadrées et normalisées et que soient ainsi minimisés les risques de comportements inacceptables.

La curée dont font régulièrement l’objet les maisons de retraite démobilisent et démoralisent les personnels qui mettent toute leur attention et leur professionnalisme pour assurer à la personne âgée dépendante une fin de vie dans le respect et dans la dignité.

David Pujadas, samedi dernier dans l’émission « Médias le magazine », a affirmé que les images filmées en caméra cachée dans sa nouvelle émission « Les Infiltrés », montraient des comportements qui avaient cours dans 70 % des maisons de retraite. Nous ne pouvons tolérer de tels propos mensongers et réducteurs, qui sabotent le moral des professionnels
».

Et de conclure : le Synerpa « continuera à œuvrer afin que la confiance puisse être restaurée entre les Français et leurs maisons de retraite, qui dans la grande majorité des cas, accomplissent avec cœur, un travail difficile, exigeant et de qualité ».

Article publié le 22/10/2008 à 11:47 | Lu 18006 fois