Le tai-chi réduit les chutes de personnes âgées

Les chutes de personnes âgées sont un véritable fléau… Même bénignes en apparence, elles peuvent vite tourner au drame voire devenir fatales. Selon une récente étude québécoise réalisée par une équipe du Centre de recherche sur le vieillissement de l’Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke, la pratique du tai-chi réduirait donc les risques de tomber de près d’un tiers. Détails.


Le tai-chi réduit les chutes de personnes âgées
Dans les pays occidentaux, les chutes accidentelles chez les personnes âgées constituent un problème important.

Parmi les adultes de 65 ans et plus, 35 à 40% font au moins une chute par an. Et 10 à 25% de ces chutes entraînent des blessures physiques.

De plus, les seniors qui ont fait une chute ont 50% de risques d’en refaire une au cours de l’année suivante…

Dans le cadre de cette étude québécoise, les personnes participantes ont pris part, deux fois par semaine à des séances de tai-chi de type chuan d’une durée d’une heure chacune, et ce, durant 15 semaines. Le programme visait surtout à améliorer l’équilibre des personnes âgées frêles*. Les participants exécutaient ainsi des exercices de transfert de poids et de renforcement ainsi que des exercices de marche. Les aînés étaient d’abord évalués par un physiothérapeute qui collaborait ensuite avec le moniteur de tai-chi pour adapter les exercices de manière individuelle.

« Les exercices de tai-chi étaient supervisés et consistaient en des mouvements très simples », explique Michel Tousignant, l’un des auteurs de l’étude. Les participants ont aussi appris les trois plus importants principes du tai-chi : la conscience de son corps, la relaxation et la respiration.

Le tai-chi comporte des avantages, mais les exercices conventionnels ne sont pas à renier complètement pour autant. « Les deux types d’exercices sont aussi bons en ce qui a trait à la force et à l’équilibre, mais après un suivi d’un an auprès des patients, on a découvert que ceux qui avaient suivi les cours de tai-chi chutaient moins dans l’année suivant le programme », affirme l’auteur.

L’efficacité du tai-chi serait surtout liée au fait que c’est un exercice plus dynamique que les exercices conventionnels. « Le tai-chi plaît aux gens, c’est plus stimulant, donc les personnes ont plus de chances de continuer à faire les exercices par elles-mêmes une fois le programme terminé », explique encore Michel Tousignant.

Cette fois-ci, les chercheurs québécois ont constaté qu’en remplaçant les exercices de physiothérapie conventionnels par des exercices de tai-chi, on pouvait réduire de 30% la probabilité que la personne âgée frêle chute à nouveau au cours de l’année.

Bien que l’étude apporte des conclusions intéressantes, aucun programme d’exercices de tai-chi n’a encore été implanté à ce jour à grande échelle. Toutefois, un type d’exercices adapté du tai-chi est présentement utilisé à nouveau dans le cadre d’un projet de recherche pour améliorer l’équilibre des personnes qui ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral. Ces résultats seront un atout pour juger de la pertinence d’utiliser le tai-chi en réadaptation.

Précisons que ce n’est pas la première fois qu’une étude se penche sur les bienfaits de la pratique du tai-chi chez les personnes âgées dans la prévention des chutes.

*Dans cette étude, une personne âgée frêle désigne une personne vivant à la maison, mais qui présente des incapacités physiques et nécessite d’être suivie par une équipe multidisciplinaire d’un hôpital de jour.

Publié le 20/12/2012 à 09:38 | Lu 2627 fois