Le Bretagne et la seconde guerre mondiale : quatre villes à découvrir 70 ans après

Alors que les beaux jours reviennent, voici quelques idées pour découvrir la Bretagne autrement. Au programme ? La visite d’une région qui a souffert au cours de la guerre mais qui s’est distinguée par une forte activité de la Résistance en payant un lourd tribut : les villes de Brest, Rennes, Saint-Malo et Lorient furent presque totalement détruites par les bombardements alliés. Focus sur la Bretagne reconstruite et la mémoire de ses résistants...





Lorient


A partir de 1943, Lorient est presque entièrement rasée par les bombardements alliés et le déversement de 4.000 tonnes de bombes destinées à détruire une base de sous-marins allemands construite dans le port.
 
Le centre-ville et les faubourgs proches de la ville seront progressivement reconstruits au cours des vingt années suivantes. Dans le centre, seuls subsistent quelques bâtiments de l’époque de la Compagnie des Indes.
 
La base de sous-marins Keroman

De 1941 à 1943, trois gigantesques blocs de béton armés sont édifiés par les forces d’occupation allemandes pour abriter les sous-marins engagés dans la bataille de l’Atlantique. Une plongée au coeur de la plus importante des bases construites en France, témoin majeur de l’architecture militaire du XXe siècle. Un guide-conférencier ouvre les portes de l’un des blockhaus pour une découverte impressionnante de ce haut lieu de la Seconde Guerre mondiale.
 
Saint-Malo

Presqu’île rocheuse commandant l’estuaire de la Rance, le site de Saint-Malo est un bastion naturel réaménagé par Vauban. Port de course et de commerce lointain, la ville a connu une grande prospérité au XVIIème siècle. Les beaux hôtels particuliers ont été entièrement reconstruit à l’identique, suite aux bombardements de la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, l’application « Ze Visit » permet de découvrir des vidéos explicatives en différents lieux de la cité corsaire. Au point 10 de la balade, une vidéo est dédiée à la libération et à la reconstruction de Saint-Malo.
 
Rennes, ville laboratoire mémoriel

En 2014, Rennes célèbre les 70 ans de sa libération. Le 4 août prochain, un défilé animera les rues du centre historique. La capitale bretonne rend également hommage aux victimes et villes martyres des deux guerres : le 19 septembre, chacune des quinze stations du métro rennais inaugurera une exposition dédiée à quinze villes martyres du monde, de Lorient à Hiroshima, en passant par Reims et Dresde.
 
Le week-end suivant, les 20 et 21 septembre, le meeting centenaire de Saint-Jacques de la lande (aéroport de Rennes) accueillera sur terre et dans  les airs les avions d’époque. En parallèle, une reconstitution de tranchées plongera les visiteurs dans  l’atmosphère de la Grande Guerre. Pour découvrir les sites clefs et bâtiments rennais détruits par les bombardements, l’Office du Tourisme de Rennes propose déjà deux visites ou Parcours de mémoire dédiés à chaque conflit.
 
Brest

Fortement marquée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, Brest a vu son centre historique presque entièrement rasé puis reconstruit. Abrité au sein du château médiéval, le Musée national de la Marine est l’un des rares monuments de la ville ayant échappé aux bombardements. Le musée évoque notamment le sort du port et de l’arsenal lors de la Seconde Guerre mondiale au moyen d’images d’archives. De plus, l’Hôtel de Ville de Brest accueille du 18 septembre au 30 novembre une exposition dédiée à la mémoire des brestois.

Le réseau Shelburn et le Musée de la Résistance de Saint-Connan

Dans le petit village de Plouha, à quelques kilomètres au nord de Saint-Brieuc, le réseau d’évasion Shelburn a permis, entre novembre 1943 et août 1944, de rapatrier 142 pilotes britanniques et américains via 8 opérations menées avec succès. Une dizaine d’hommes et femmes de Plouha ont ainsi été recrutés pour recueillir, cacher puis évacuer les soldats alliés vers l’Angleterre. Parmi les lieux clefs de la résistance bretonne, la Maison d’Alphonse, où Jean et Marie Gicquel protégeaient sous leur toit les pilotes, avant de les conduire vers la Maison de l’Anse Cochat, au bord de la plage Bonaparte, point d’embarquement pour la vedette anglaise. Aujourd’hui, le sentier Shelburn permet de suivre les traces des résistants bretons sur 3km d’itinéraire audioguidé, sur les falaises de Plouha.

Tarif : 3€ (gratuit moins de 16 ans). 
 
A quelques kilomètres au sud, le Musée de la Résistance de Saint-Connan permet de poursuivre l’immersion dans l’histoire de la résistance bretonne avec le maquis de Plésidy, fort de plusieurs centaines d’hommes en 1944.

Tarifs : entre 5€ et 2,50€. 
 
Le Maquis de Saint-Marcel

A une dizaine de kilomètres au nord de Vannes, se situe le village de Saint-Marcel, haut-lieu de la résistance française. En juin 1944, des milliers de résistants encadrés par des parachutistes de la France Libre rejoignent ce maquis et combattent l’ennemi jusqu’à la libération. Le musée de la Résistance bretonne de Saint-Marcel perpétue la mémoire sur le lieu même des combats, au coeur de 6 hectares de parc boisé.
Tarif plein : 7,70€ et réduit : 6,20€.
 
L’événement : Du 20 au 22 juin, le 70ème anniversaire des combats de Saint-Marcel sera célébré via des reconstitutions, expositions, défilés historiques, parachutages et surtout le bal d’époque du samedi soir ! www.resistance-bretonne.com
 
Le Festival photo Peuples et Nature commémore 39-45

A La Gacilly (56), le Festival Photo Peuples et Nature dédie cette année une partie de son exposition à la mémoire des guerres avec les artistes Mathieu Pernot ou Patrick Tourneboeuf. Des photos d’archives tel le cliché du débarquement d’Omaha Beach prise par Robert Capa le 6 juin 44, seront exposées en tirage immense.
 
Le père de Jane Birkin, héros de guerre en Bretagne

L’attachement de Jane Birkin à sa maison située à l’Aber Wrach (Finistère nord) est lié à l’engagement de son père David Birkin dans la résistance. Membre du réseau Shelburn, le héros de guerre se chargeait de rapatrier vers la Grande-Bretagne les aviateurs anglais à bord de la Corvette de la Royal Navy. La demeure familiale est située sur les falaises de Plouha, sur les lieux mêmes de l’action. 

Article publié le 04/04/2014 à 10:00 | Lu 8163 fois