La vitamine D, un allié pour préserver sa santé au quotidien

Alors que le laboratoire français Granions, spécialisé dans l’oligothérapie, annonce la commercialisation d’un tout nouveau complément alimentaire (le Granions Vitamine D3) à base, principalement et comme son nom l’indique de vitamine D3, revenons en détails sur les apports de cette vitamine sur notre santé au quotidien.





La vitamine D

Dans les équilibres subtils qui caractérisent le bon fonctionnement d’un organisme, les vitamines jouent un rôle déterminant en participant à de nombreux métabolismes cellulaires. Elles interviennent ainsi dans un grand nombre de réactions chimiques (comme les réactions enzymatiques, l’assimilation des aliments ou encore une action anti-oxydante), soit en tant qu’agent actif, soit en permettant la réaction entre deux agents, soit en neutralisant les déchets de la réaction.

Elles permettent de lutter contre les infections, de prévenir le vieillissement (notamment par leur action anti-oxydante ou leur capacité à faciliter la synthèse du collagène par exemple) et de certaines maladies… Une carence en vitamines, si minime soit-elle, peut donc fortement altérer la santé. Voire, lorsque cette carence concerne un grand nombre d’individus, devenir une question de santé publique. C’est le cas avec la vitamine D…

La vitamine D, ou calciférol, est une vitamine liposoluble : elle peut être stockée dans l’organisme pour être ensuite utilisée selon les besoins. Elle existe sous deux formes : l’ergocalciférol ou vitamine D2 d’origine végétale (champignons, légumes verts crus…) ; le cholécalciférol ou vitamine D3 d’origine animale (huile de foie de poissons, jaune d’oeuf…).

Contrairement aux autres vitamines, la source majeure de vitamine D n’est pas alimentaire : 80 à 90% est synthétisée par l’organisme. En effet, seule la vitamine D2 provient exclusivement de l’alimentation. La vitamine D3 provient de rares sources alimentaires comme les poissons gras mais elle est essentiellement synthétisée par l’organisme, dans les couches basales de l’épiderme, à partir du cholestérol et sous l’effet des rayons ultraviolets du soleil. Le cholécalciférol est transporté et métabolisé dans le foie en 25-hydrox cholécalciférol D3, puis dans le rein où il prend sa forme active de 1,25 dihydroxycholecalciférol D3.

Si de nombreuses études récentes confirment ce que l’on savait depuis le début du siècle dernier -la vitamine D est indispensable à la robustesse de notre squelette-, les travaux des scientifiques récents ne cessent d’ouvrir de nouvelles perspectives.

L’indispensable stimulant du système immunitaire

Une équipe d’immunologistes danois vient d’apporter la preuve du rôle central joué par la vitamine D dans l’activation du système de défense immunitaire*. En reconstituant la suite des événements qui conduisent à l’activation des cellules T, les scientifiques danois ont montré que si ces cellules ne disposaient pas de vitamine D en quantité suffisante dans le sang, elles ne se mettaient tout simplement pas en alerte lors d’un contact avec un antigène étranger, qu’il soit viral ou bactérien.

Au contraire, lorsque la vitamine D est disponible en suffisance dans le sang, un macrophage ou monocyte, stimulé par un agent infectieux via son TLR (Toll Like Receptor), émet un signal. Celui-ci permet l’expression des récepteurs de la vitamine D et l’activation des enzymes qui transforment la vitamine D circulante en vitamine D active. Cette dernière déclenche la production d’un peptide antimicrobien (AMP), la cathélicidine, laquelle induit la réponse immunitaire innée et la destruction de l’agent infectieux Immunostimulante, avec des propriétés anti-infectieuses, la vitamine D favorise donc la production d’antibiotiques naturels. Elle permet de préserver sa santé toute l’année.

Un allié de poids pour le système osseux

La vitamine D assure le maintien de l’homéostasie phosphocalcique (l’équilibre phosphore/calcium) en agissant sur les différents tissus impliqués dans le métabolisme calcique : elle régularise le taux de calcium dans le sang en améliorant son absorption par l’intestin, minimise son excrétion par les reins et favorise son stockage dans les os. Rappelons que l’autre nom de la vitamine D, « calciférol », signifie en latin « qui porte le calcium ».

Des effets musculaires bénéfiques

De récentes études cliniques révèlent que des carences en 25-OHvit D peuvent augmenter le risque de sarcopénie, c'est-à-dire la fonte musculaire. D’autres analyses montrent par ailleurs que la prise de vitamine D permet de diminuer les risques de chute et donc de fractures, notamment chez les personnes âgées.

Des pistes enthousiasmantes dans le monde scientifique, qu’il conviendra de valider...

La prévention de maladies cardio-vasculaires…
La concentration sanguine en vitamine D serait inversement corrélée à la prévalence de l’HTA, diabète, obésité et maladies cardiovasculaires. En mars 2010, l’équipe des Dr Brent Muhlestein et Tami Blair (Murray, Utah) ont présenté une étude réalisée sue 31.000 patients pendant un an, montrant par exemple que ceux qui avaient les taux de vitamines D les plus bas avaient un risque d’infarctus augmenté de 170%.

…et de certains cancers
La vitamine D pourrait également prévenir certains cancers comme le cancer du sein, du colon, de la prostate... Aux USA, le Roswell Park Cancer Institute utilise la vitamine D pour le traitement du cancer du sein (stade exploratoire). Au Canada, l’université de Toronto a réalisée une étude montrant que trois quarts des femmes touchées par un cancer du sein avaient des niveaux sanguins de vitamine D insuffisants. L’analyse de mortalité indiquait également que les femmes dont le niveau de vitamine D lors du diagnostic était insuffisant avaient aussi deux fois plus de risque de récidive.

Une vitamine dont il vaut mieux ne pas manquer

En France, l’étude SU.VI.MAX démontre que plus de 70% des adultes (hommes et femmes) ont un apport insuffisant en vitamine D. Par exemple, une femme ménopausée sur deux est carencée en vitamine D4. Les principaux groupes à risques : les personnes âgées dont la synthèse de la vitamine D diminue avec l’âge ; les personnes à peau foncée ou noire (le pigment fait barrière aux UV B) ; les nouveaux nés nourris au sein. Le lait maternel est très pauvre en vitamine D ; les personnes peu exposées au soleil ou encore les personnes avec une alimentation peu équilibrée

Pourquoi manquons-nous autant de vitamine D ?

L’alimentation, un filon qui a ses limites. Avoir une alimentation équilibrée ou supposée telle ne suffit pas à apporter tous les nutriments dont l’organisme a besoin. Et ce d’autant que la plupart des aliments sont pauvres en vitamine D, à l’exception certes des poissons gras de mer. En France les apports nutritionnels conseillés par l’AFSSA sont de 400 UI/jour (soit 10 μg/j) pour les enfants de moins de 3 ans, les personnes âgées et les femmes enceintes et de 200 UI/jour (soit 5 μg/j) pour les enfants à partir de 4 ans jusqu’à l’adulte.

Pour atteindre, uniquement par l’alimentation, les doses conseillées de vitamine D, il faudrait par exemple consommer quotidiennement l’équivalent de trois conserves de sardines, 20 grammes de saumon sauvage, 10 à 20 verres de lait enrichi en vitamine D, 10 à 20 bols de céréales et environ 50 jaunes d’oeufs…

Les aliments et leurs teneurs en vitamine D :

Huile de foie de thon (1c à thé) 250.000 U.I soit 6250 microgramme
Huile de foie de flétan (1c à thé) 12.500 U.I soit 310 microgramme
Huile de foie de morue (1c à thé) 440 U.I soit 11 microgramme
Saumon cuit (100g) 360 U.I soit 9 microgramme
Jaune oeuf (100g) 350 U.I soit 8,75 microgramme
Maquereau cuit (100g) 345 U.I soit 8.5 microgramme
Sardines à l’huile (100g) 300 U.I soit 7,5 microgramme
Thon en conserve (100g) 300 U.I soit 7,5 microgramme
Oeuf entier (1) 40 U.I soit 1 microgramme
Champignons (100g) 150 U.I soit 3,75 microgramme
Foie de veau (100g) 50 U.I soit 1,25 microgramme
Foie de boeuf cuit (100g) 40 U.I soit 1 microgramme
Emmental (30g) 30 U.I soit 0,75 microgramme
Lait de vache (250ml) 15 U.I soit 0,375 microgramme
Beurre (10g) 4 U.I soit 0,1 microgramme

Rappel : 1 U.I = 0,025 microgrammes de vitamine D.

Le soleil, un allié souvent mal utilisé

Le meilleur moyen reste encore de s’exposer de façon raisonnable et raisonnée au soleil. On estime qu’une exposition, en plein midi des bras et des jambes, de 5 à 15 minutes par jour, sans crème solaire et tout l’été, suffirait en théorie à synthétiser la quasi-totalité de vitamine D dont notre corps a besoin, avec en complément toutefois, des apports réguliers d’aliments riches en vitamine D.

Cependant, la synthèse de la vitamine D varie selon la latitude et les saisons. Dans les latitudes moyennes et élevées comme en Europe, les radiations solaires ont plus de chemin à parcourir, elles sont souvent peu intenses et la plupart des photons UVB sont absorbés par la couche d’ozone. Par ailleurs, et si utiles soient-elle, les crèmes solaires, comme les vêtements, diminuent, voire empêchent, la synthèse de la vitamine D.

De plus, certains types de peau synthétisent moins bien la vitamine D : ce sont les peaux foncées, très pigmentées, chez qui la mélanine fait office de barrière. Elles ont besoin d’être exposées pendant des périodes plus longues que les peaux claires et ont un risque accru de manquer de vitamine D. Enfin, il ne suffit pas de s’exposer au soleil pour synthétiser la dose journalière requise de vitamine D active, nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme (ce processus dépend aussi d’autres variables). Des scientifiques du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York et de l’Institut Norvégien for Air Research de Tromso ont ainsi montré que seule une supplémentation en vitamine D apportait avec certitude la dose utile en limitant les risques de développer un cancer de la peau du fait d’expositions excessives au soleil.

Le point de vue du Pr Gérard Friedlander Chef de service des Explorations fonctionnelles–Hôpital européen Georges Pompidou et directeur de l’unité Inserm 845 (homéostasie du phosphate), France

Que penser des recherches actuelles sur la vitamine D et quelles pistes paraissent les plus prometteuses ?

On s’est aperçu que dans nos pays industrialisés, la carence en vitamine D, définie par la concentration de 25-hydroxycholécalciférol D3, avait augmenté de façon spectaculaire. L’étude de cohorte NHANES aux Etats-Unis, montre par exemple qu’en 20 ans, entre les années 80 et 2000, 30% des sujets de tous âges ont vu leur statut vitaminique D devenir insuffisant.

Nous avons aujourd’hui la preuve que le manque de vitamine D influence des maladies qui ont dans nos régions, les taux de morbi-mortalité les plus forts. Des études ont ainsi montré l’existence d’une relation entre carence en vitamine D et risques cardio-vasculaires. On parle de plus en plus d’association entre cette même carence et certains cancers. Des études de corrélation en ont apporté la preuve pour le cancer du colon et du sein. Actuellement, les scientifiques investiguent le champ de l’immunité, démontrant l’existence des effets immunostimulants de la vitamine D. On s’intéresse aussi au lien probable entre l’explosion de l’épidémie d’obésité et l’évolution totalement parallèle de la carence en vitamine D.


Une bonne exposition au soleil et une alimentation adaptée peuvent-elles garantir un apport suffisant en vitamine D ?

En théorie uniquement car, sous nos latitudes, le nombre de jours où l’ensoleillement permettrait de fabriquer de la vitamine D est sans doute inférieur à 30. De plus, pour se protéger des risques de cancer de la peau, on s’expose moins tout en se couvrant de crème solaire, ce qui est une bonne chose mais encore faudrait-il systématiquement un indice supérieur à 50 et une couche de crème d’1 mm…

Cependant, on réduit d’autant la possibilité de fabriquer de la vitamine D. Par ailleurs, notre mode d’alimentation est souvent déséquilibré avec trop peu de poissons gras et pas assez de produits laitiers entiers. Les préconisations d’ajouts en vitamine D dans les produits pauvres en graisse ne compensent rien puisqu’elles sont notoirement insuffisantes.


Comment compenser le manque de vitamine D ?
Aujourd’hui, dans les pays développés, tous les enfants reçoivent une supplémentation en vitamine D ce qui a permis d’éradiquer le rachitisme. De même, la plupart des personnes âgées qui connaissent une modification naturelle de leur masse osseuse, prennent de la vitamine D sous forme médicamenteuse.

D’une façon générale, les besoins sont estimés entre 800 et 1000 unités internationales/jour : généralement, les médicaments apportent 100 fois la dose quotidienne et sont donc administrés à intervalles réguliers ; la vitamine D étant liposoluble, elle est stockée par l’organisme qui puisera dans ses réserves en cas de besoin. Hormis les personnes « à risque », prendre de fortes doses de vitamine D, de temps à autres, n’a pas grand sens. Un complément alimentaire pris à l’année me parait plus judicieux.


Existe-t-il des risques ?

Au-delà de 50 μg/j de vitamine D active, la vitamine D peut être toxique, provoquant nausées, vomissements, perte d’appétit et de poids mais aussi augmentation du calcium sanguin, problèmes cardiaques et dépôts de calcium dans les reins (calculs). Avec les compléments alimentaires, le risque de surdosage est nul, d’autant qu’apportant le précurseur de la vitamine D active, les compléments alimentaires permettent à l’organisme de gérer ses stocks selon ses besoins. Avec les médicaments, le risque existe puisqu’ils apportent environ 100 fois la dose journalière de vitamine D active nécessaire.

Vous êtes l’un des 40 signataires de l’appel à la mobilisation des autorités de santé pour prendre des mesures visant à corriger les déficits en vitamine D. La communauté scientifique est-elle encore à convaincre ?

La vitamine D est aujourd’hui sortie du domaine restreint des pathologies de l’os et du rein. Personne aujourd’hui ne le conteste mais il reste à mettre en place de nouvelles pratiques et recommandations adéquates. Je pense important que chacun fasse régulièrement doser son taux de vitamine D.

Article publié le 30/11/2010 à 11:17 | Lu 10210 fois