L’Ile des beaux lendemains de Caroline Vermalle : parce qu’il n’est jamais trop tard… (livre)

Les éditions Belfond ont publié en mars dernier, L’île des beaux lendemains de Caroline Vermalle. L’histoire ? À 73 ans, déçue par une existence sans saveur et sans réel amour, Jacqueline Le Gall décide de prendre un nouveau départ. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour saisir la vie à bras-le-corps.





À soixante-treize ans, Jacqueline découvre que son coeur en a dix-sept et abandonne tout, décidée à remonter le temps vers les promesses de sa jeunesse.
 
Marcel, son époux délaissé, affronte la descente de la Loire et toutes les rivières de l'enfer pour partir à sa recherche.
 
Leurs chemins croisent ceux de Paul, ancien prêtre et amateur astronome, fasciné par une étoile morte à l'aube du monde, et de Nane, aristocrate gouailleuse et rebelle, qui panse les plaies des âmes en peine avec les douceurs de l'Île-d'Yeu. C'est auprès d'elle que Jacqueline fera le plus beau des apprentissages : celui de la liberté.
 
Ils ont trois cents ans à eux quatre, et leur aventure commence tout juste. Tissée de poésie, d'espoir et de lumière, l'histoire de gens ordinaires qui découvrent qu'il n'est jamais trop tard pour devenir soi-même.

Interview de Caroline Vermalle au sujet de L’Île des beaux lendemains

Votre premier roman, L’Avant-Dernière Chance, parlait de personnes âgées, et L’Île des beaux lendemains aussi. Pourquoi un tel intérêt pour la jeune romancière que vous êtes ?

L’Avant-Dernière Chance parlait de la vieillesse comme de l’opposé de la jeunesse, du dialogue maladroit entre les générations, et évoquait la tendresse retrouvée entre un grand-père bougon et une petite-fille pressée.

L’Île des beaux lendemains, en revanche, parle plutôt de l’urgence de vivre. Oui, mes personnages sont « vieux », mais peut-être faut-il voir la vieillesse comme un moment où la vie deviendrait éphémère. Les papillons qui peuplent mon histoire ne sont pas vieux, et pourtant ils savent bien, eux, qu’il ne reste plus beaucoup de temps !

Vieux ou jeunes, qu’importe, L’Île des beaux lendemains parle de la nécessité, pour vivre une vie heureuse, de trouver le chemin juste, à notre image, sans faire souffrir les autres. C’est une composition de tous les instants, et un thème qui me préoccupe, peut-être parce que je suis sur le point de passer le cap des 40 ans !

Votre livre fait penser à un conte. Les papillons et le zéphyr y sont des personnages à part entière. Pourquoi les avoir fait intervenir en tant que narrateurs et quel est votre rapport au merveilleux ?

En tant qu’écrivain, ce qui m’inspire, c’est l’invisible – et l’invisible, puisque nous ne le comprenons pas, est forcément merveilleux. Dans mon histoire, les vents rapportent des histoires, les papillons comprennent ce que les hommes ne disent pas et nous portons en nous les restes d’une étoile disparue à l’aube du monde. Ce livre est en quelque sorte mon ode à la poésie de la vie.

Pourquoi avoir choisi une île ; l’île d’Yeu, pour raconter votre histoire ?

Qui ne s’est pas retrouvé sur une île, un jour, et n’a pas commencé à imaginer une autre vie ? J’ai passé deux semaines sur l’île de Pâques l’année dernière, j’ai bien failli ne plus revenir ! C’est l’étrange pouvoir des îles, où nous sommes coupés du monde et, peut-être, de la dictature de la routine et de nos mille obligations. C’est ce qui se passe en Jacqueline, qui fait l’apprentissage de la liberté et se déleste des secrets qui l’ancraient dans une « mauvaise » vie, décidée par d’autres. Si j’ai choisi l’île d’Yeu parmi toutes les îles, c’est que c’est la plus belle ! J’y vais chaque été depuis mon enfance. Sa lumière est incroyable, et ses habitants ont des personnalités bien trempées !

Nane est un personnage original et haut en couleur, qui contraste avec Jacqueline, beaucoup plus réservée. Qu’avez-vous voulu dire à travers Nane et pourquoi l’avoir dotée de cette fantaisie et de ce franc-parler ?

C’est simple : Nane, je l’adore. Elle est authentique, elle est rebelle, elle est artiste, elle n’a pas la langue dans sa poche, sa table est ouverte aux autres et c’est un cordon bleu ! Elle a un caractère de chien aussi, d’accord. Mais elle est si vivante ! Même à 80 balais et avec des douleurs partout, elle a plus de peps dans son petit doigt ratatiné que les héros n’en ont dans tous leurs pectoraux à peine trentenaires. Je peux même vous dire qu’après avoir écrit le livre je me suis rendu compte qu’elle était la femme que j’aimerais être dans 50 ans. Bon, il va falloir que je me mette à la cuisine – je suis nulle !

« Quel plaisir de partager les aventures de Jacqueline, Nane, Marcel et les autres... Des septuagénaires qui ont encore de belles choses à vivre et des rêves à réaliser. L'auteur nous entraine dans le cadre enchanteur de l'ile d'Yeu dans une belle histoire pleine de douceur et de poésie » indique le responsable de la Maison de la Presse de Chaland (85).

L’île des beaux lendemains de Caroline Vermalle
Editions Belfond
Mars 2013
18 euros
252 pages

Article publié le 24/05/2013 à 06:00 | Lu 2139 fois