L'Europe face aux défis du vieillissement par l'Académie de médecine

Dans le cadre de son nouveau rapport intitulé « Transformer le futur du vieillissement » qui examine les aspects biomédicaux, sociaux, politiques et comportementaux de l’avancée en âge, l’Académie de médecine a présenté cette étude le 27 juin dernier à Paris. En voici les grandes lignes.


On le sait : l’Europe, mais c’est également vrai dans de nombreuses autres parties du monde, les habitants vivent plus longtemps qu’au cours des années et siècles passés.
 
Cet allongement de la durée de vie est bien évidemment une avancée (encore faut-il vieillir en bonne santé), mais cela entraine deux défis majeurs que les sociétés européennes et l’Union Européenne doivent et vont devoir affronter dans un futur plus ou moins proche.
 
Selon ce rapport de l’Académie de médecine : « elles (ndlr : les sociétés européennes) ne pourront gagner qu’en ajustant plus harmonieusement leur rôle comme acteur de l’avancée en âge des populations, la formation de l’ensemble des personnels de santé et l’amélioration de la qualité des soins tout au long du parcours de vie ».
 
D’une manière générale, toutes les études et enquêtes sur le vieillissement indiquent que les « déterminants génétiques ont un rôle relativement mineur (ndlr : en gros dans un quart des cas) comparés aux styles et habitudes de vie tels qu’une alimentation saine et des activités physiques régulières ». Ce n’est pas faute de le répéter depuis des années : par exemple, « nous sommes ce que nous mangeons ».
 
Des recommandations qui doivent s’appliquer dès le plus jeune âge et tout au long de la vie et notamment à partir 45-55 ans. « Cette deuxième partie, aux alentours de la mi-vie, est essentielle, car c'est là où jouent tous les facteurs de risques du “mauvais” vieillissement ou pas. Grâce à des dépistages de certaines anomalies, on peut améliorer considérablement la qualité du vieillissement et atténuer le déclin de l'âge, qui est la troisième phase », rappelle Jean-Pierre Michel, professeur de médecine à l'université de Genève, expert auprès de l'OMS et directeur de ce rapport.
 
Autre point primordial souligné par ce nouveau rapport : le fait que les progrès technologiques (dispositifs mobiles ou portables et l’intelligence artificielle) vont transformer durablement le bien vieillir mais cela ne se fera pas tant que les réticences actuelles à ce sujet ne seront pas surmontées.
 
Pour cela, conclut le rapport, « l’éducation dès le plus jeune âge apparaît fondamentale pour favoriser l’adoption de comportements en santé et inciter le plus grand nombre à choisir de faire partie du personnel de soins, indispensable pour l’ensemble de la population et en particulier des personnes vieillissantes et âgées de demain ».

Publié le 01/07/2019 à 01:00 | Lu 3539 fois