Hôtel Paradiso : que du bonheur rue de la Gaîté !

C’est en 1998 que le collectif de mime berlinois « Familie Flöz » crée son premier spectacle, mais le succès en France ne viendra qu’en 2004 avec la création de « Teatro Delusio ». Suivent alors plusieurs productions toutes aussi bien accueillies les unes que les autres, dont cet « Hotel Paradiso » créé à Berlin en 2006 et présenté à Paris cette année pour la première fois.


Le décor un peu kitsch est celui d’un hall d’hôtel des années cinquante. Nous sommes dans une petite station de sport d’hiver, dans le Tyrol peut-être, comme le suggère les quelques montagnes en arrière-plan.
 
C’est le matin et le veilleur de nuit se réveille tout doucement, vite mis sur pieds par l’arrivée tonitruante d’une  vieille dame patronne des lieux, qui traumatise tout son monde par des coups de cannes fermement assénés.
 
On comprend vite qu’il s’agit d’une affaire familiale tenue d’une main de fer par la mère récemment veuve et assistée de ses deux enfants, un grand dadais un peu falot et sa sœur « punky », bien droite dans ses bottes noires qui veut donner un petit coup de jeune à cet univers compassé.
 
Un personnel réduit au minimum s’y ajoute, une femme de chambre cleptomane et un jeune groom malicieux, sans oublier le cuisinier aux bras tatoués. Et bien sûr, les quelques clients qui osent séjourner en ce lieu, qui s’avère être plus proche de l’Auberge Rouge de Fernandel que d’un palace de Saint-Moritz !

Les acteurs sont masqués, d’une matière souple et jaunâtre qui leur donne une expression presque animale ; impression renforcée par le fait qu’ils n’émettent aucune parole, juste quelques grognements de temps en temps auxquels se rajoute parfois la musique d’un disque rayé ou les aboiements d’un chien, qu’on devine imités par un humain.
 
Mais si l’ensemble sonore est minimaliste, la mise en scène ne l’est pas. Tout au long du spectacle les comédiens se meuvent sur un rythme endiablé à la Feydeau sans aucun temps mort, avec de multiples entrées et sorties et des portes qui claquent.
 
On rit beaucoup des facéties de tous les personnages et on assiste, amusés, à la vie de l’hôtel, pas très banale il est vrai, de l’arrivée colorée des clients aux fantaisies de la petite bonne, en passant par l’intrusion de deux policiers à la recherche d’un voleur.
 
Et quand, à la fin, tous les acteurs sont réunis sur le plateau pour nous présenter chacun à son tour un petit au revoir à sa façon, nous sommes tout étonnés de leur nombre restreint. Encore quelques pirouettes et puis bas les masques ! Alors, vient la surprise finale...
 
Alex Kiev

Hôtel Paradiso par la Familie Flöz
Théâtre Bobino
20, rue de la Gaîté 75014 Paris
 
du mardi au samedi à 19h00 dimanche 16h30
Jusqu’au 4 février 2018

Publié le 22/01/2018 à 01:00 | Lu 1453 fois





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