Hiver 2011-2012 : une hausse de la mortalité, notamment chez les personnes âgées…

Dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 4 septembre 2012, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a publié un bilan de sa surveillance de la mortalité en France qui montre au cours de l’hiver 2011/2012, une hausse des décès : plus 6.000 par rapport à l’hiver 2008/2009. Notamment, chez les personnes très âgées.


Au cours de la période hivernale 2011/12 (novembre à mars), une hausse de la mortalité a été observée sur une période de six semaines entre le 6 février et le 18 mars 2012.

Sur l’échantillon des communes participant au système de surveillance des urgences et des décès, qui couvre 70% de la mortalité nationale, un excès de près de 6 000 décès (plus 13%) a été estimé tous âges confondus sur cette période.

Elle concerne cependant, et plus particulièrement les personnes âgées de 85 à 94 ans (2.900 décès en excès soit plus 18 %) et les plus de 95 ans (1.000 décès supplémentaires soit plusplus 31 %). Ce sont les régions du sud de la France qui ont été les plus touchées.

Cette augmentation peut être mise en relation avec la survenue concomitante de différents facteurs, dont la part respective reste toutefois à évaluer :

1/ la période de froid intense qui a touché le pays pendant 13 jours en février 2012,
2/ l’épidémie saisonnière de grippe, qui a connu un pic à la même période et touché particulièrement les personnes âgées,
3/ les autres épidémies de maladies respiratoires et de gastro-entérite mises en évidence par les systèmes de surveillance de l’InVS.

En Europe, certains pays ont également enregistré un accroissement de la mortalité sur cette période.

Le cycle annuel de la mortalité montre une élévation habituelle au cours de l’hiver et un niveau plus bas en été. Cette hausse hivernale peut s’expliquer en partie par les épidémies saisonnières (pathologies respiratoires dont la grippe, gastro-entérites…) et les basses températures. Ces facteurs influent directement ou indirectement sur la mortalité en entrainant une déstabilisation de l’état général des personnes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées.

Certains hivers, il a pu être observé un nombre de décès supérieur au nombre attendu pour la saison. Un épisode de surmortalité comparable à celui observé en ce début d’année a déjà été décrit au cours de l’hiver 2008/2009, dans un contexte environnemental et infectieux similaire.

Des études approfondies visant à évaluer le rôle des différents facteurs impliqués dans ces situations sont en cours, afin de produire des recommandations sur les mesures de prévention qui permettraient d’en limiter l’impact sanitaire.

Publié le 10/09/2012 à 06:00 | Lu 5421 fois