Heureux, les seniors... oui, mais

De nombreuses personnes, et notamment les plus jeunes, imaginent souvent les seniors comme étant des personnes tristes et « sans vie »... Pourtant, une récente enquête réalisée par deux spécialistes de l’Insee montre que le sentiment de bien-être est à son apogée aux alentours de la soixantaine !


« Au cours de la vie, il y a des âges où, plus souvent qu’à d’autres, on se déclare heureux.
C’est ce qui ressort de l’analyse d’une série d’enquêtes d’opinion sur plus de 25 ans, qui est présentée ici
» remarquent dans leur introduction les auteurs de ce rapport, Cédric Afsa et Vincent Marcus*.

Et d'ajouter : « schématiquement, le sentiment de bien-être commence par décliner jusqu’à la quarantaine environ pour amorcer ensuite une nette remontée conduisant à son apogée au cours de la soixantaine. Mais il s’agit là d’une tendance moyenne, qui masque très certainement une grande diversité de configurations, tant sont nombreux les facteurs influençant le bien-être et son expression ».

À première vue, le sentiment de bien-être évolue de manière très contrastée au cours de la vie. Très schématiquement, il commence par baisser. Puis il opère un net retournement vers la cinquantaine et connaît son apogée entre 65 et 70 ans. Par contre, soulignent les auteurs de ce rapport, « au-delà, il décline très rapidement ». Et de préciser : « parallèlement, il ne semble pas y avoir d’effet de génération marqué : seuls les paramètres associés aux indicatrices des cohortes 1915-1919 et 1970-1975 sont significatifs ».

Toujours selon ces spécialistes de l’Insee, plus généralement, les moments de la vie où le bien-être évolue rapidement, en l’occurrence les âges extrêmes, correspondent aux périodes où davantage de changements et d’événements sont susceptibles de se produire : fin des études et entrée dans la vie professionnelle pour les plus jeunes, perte du conjoint ou d’un proche et problèmes de santé pour les plus âgés.

Enfin, l’évolution du bien-être au fil du temps ne s’explique pas seulement par les événements de la vie. Certains, comme Frey et Stutzer (2002), voient en particulier dans la croissance du bien-être au-delà de la cinquantaine l’effet de processus psychologiques d’adaptation ou de réajustement des aspirations. Par exemple, les objectifs fixés seraient plus fréquemment revus à la baisse au fur et à mesure que l’on vieillit et seraient plus facilement atteignables.

* Cédric Afsa appartient à la division Redistribution et politiques sociales de l’Insee, Vincent Marcus à la division Croissance et politiques macroéconomiques de l’Insee.

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Heureux, les seniors... oui, mais

Publié le 04/12/2008 à 11:56 | Lu 4677 fois