Haïti : une aide alimentaire pour les seniors de Cité Soleil

Un millier de personnes âgées ou handicapées de Cité Soleil (Haïti) ont bénéficié d'une distribution de nourriture constituée de riz et de haricot, le 19 avril dernier, indique un récent article de Reliefweb (ONU). Cette distribution financée par la MINUSTAH à hauteur de 25.000 dollars américains, à travers sa Section de la Réduction de la Violence Communautaire (RVC), a permis aussi de constater, sur place, l'ampleur des besoins.





Réunies sur la cour de l'école Saint Vincent de Paul en cette matinée du 19 avril, un millier de personnes âgées ou handicapées ont reçu, à tour de rôle, deux paquets contenant respectivement 25 kg de riz et environ 10 kg de haricot. Sur le visage épuisé d'une sexagénaire, qui marchait avec peine, luisait un vague sourire après réception des produits alimentaires. « Je n'espérais rien du tout, c'est assez important », a-t-elle dit, visiblement satisfaite de cette action de solidarité.

Bien que la distribution fût prévue pour 10 heures, les bénéficiaires, présélectionnés sur l'ensemble des quartiers de la commune de Cité Soleil, sont arrivés en avance. Certains étaient présents sur les lieux dès 7 heures, munis de leur carte d'accès pour « ne pas manquer la distribution ».

Représentante de la RVC, Mme Adama Ndao explique qu'à cause de l'insécurité alimentaire « une attention spéciale est accordée aux personnes les plus vulnérables, notamment les personnes âgées ». Elle a en outre annoncé la poursuite des projets d'assainissement accordant une alternative aux jeunes impliqués dans la violence. « Ces projets emploient plus de 300 jeunes de Cité Soleil », comme le rappelle Mme Ndao.

A la fin des distributions, une longue file était encore remarquée. Il s'agit de personnes non sélectionnées qui espéraient pouvoir bénéficier de quelque chose. Clothide Depalis, une femme de 60 ans vivant d'expédients et qui élèvent, seule, douze enfants dans le quartier de Bélékou, fait partie de ce groupe. Les larmes lui coulaient des yeux quand finalement elle a compris qu'il ne restait plus rien. D'une voix cassée et désespérée, elle a lâché : « mezanmi kisa m pral bay timoun yo manje ?» / (Bon Dieu, que vais-je donner à manger à mes enfants ? ».

Des agents de la police haïtienne, dont des policiers antiémeutes, des soldats de la paix brésiliens ainsi que des policiers guinéens ont assuré la sécurité de l'opération. De même, des membres de la RVC se sont transformés en volontaires pour aider les personnes physiquement diminuées à porter leur kit de nourriture.

Article publié le 25/04/2008 à 13:37 | Lu 7701 fois