Fuites urinaires au masculin : les affronter à deux

La société Tena, l’un des leaders en matière de protections pour fuites urinaires, vient de présenter les résultats d’une étude Ifop* et son nouveau livret d’information « Incontinence au Masculin ». On y apprend, entre autre, que 91% des Français estiment que les fuites urinaires ont de fortes répercussions sur la vie sociale (loisirs, sports, amitiés) et sentimentale des hommes. S’il existe donc une véritable prise de conscience du problème, les hommes osent-ils pour autant en parler ? Comment les couples vivent-ils cette situation ? Les messages de prévention et les différentes solutions sont-ils connus ? Regards sur le couple et la sexualité, idées reçues, sentiment de honte, importance de la confidence : une étude miroir hommes/femmes lève le voile sur un véritable sujet de société qui, au delà de la gêne physique, peut entraîner des répercussions au quotidien sur le travail, la vie sociale, les activités sportives… et la vie intime.


Perçues par 60% des français (57% des hommes et 63% des femmes) comme un véritable tabou, les fuites urinaires masculines sont moins souvent évoquées que les fuites urinaires féminines. « Un homme pour neuf femmes est concerné par les fuites urinaires. Plus on avance en âge, plus les chiffres tendent à s’égaliser pour arriver à une moyenne de 60% de femmes pour 40% d’hommes » précise le docteur Jean-François Hermieu, Chirurgien Urologue à l’Hôpital Bichat à Paris et membre de l’Institut TENA.

Envie pressante et fréquente d’uriner, sensation de ne pas avoir complètement vidé sa vessie après un passage aux toilettes, écoulement inattendu de quelques gouttes d’urine, les fuites urinaires sont une affection courante. Pourtant, en parler n’est pas facile.

Le ressenti des Français autour des fuites urinaires masculines est très fort et empreint d’une certaine gravité. Les fuites urinaires sont considérées comme lourdes de conséquences sur les différents aspects de la vie d’un homme.

Qu’ils soient concernés ou non par les fuites urinaires : 91% des Français estiment qu’elles ont de fortes répercussions sur la vie sociale (loisirs, sports, amitiés) et sentimentale des hommes ; 73% (79% des femmes contre 66% des hommes) pensent qu’elles ont des conséquences sur la virilité ; 65% (72% des femmes contre 56% des hommes) pensent qu’elles ont des conséquences sur les performances sexuelles et 90% jugent qu’elles influent sur la vie professionnelle et 83% sur la vie familiale.

« Ce jugement tabou des Français sur les fuites urinaires me surprend un peu mais il est le reflet de notre société moderne. Nos modes de vie ne sont pas adaptés aux fuites urinaires. Le temps passé dans les transports, ou encore la difficulté à trouver des toilettes publiques en ville, sont des situations propices aux fuites accidentelles » explique le docteur Jean-François Hermieu.

« Concernant les performances sexuelles et la virilité, on peut s’étonner du jugement des femmes, bien plus sévère que celui des hommes. Mais il peut s’expliquer une fois de plus par les codes de notre société moderne. La mise en avant permanente de la performance sexuelle suscite un sentiment d’angoisse, une peur de l’échec très forte chez les hommes et une grande attente chez les femmes » poursuit-il.

Désarmés face à une situation qu’ils ne comprennent pas toujours, les hommes sont 93% à penser que les fuites urinaires masculines ont un impact sur la confiance en soi. En parler peut permettre de dédramatiser, les fuites urinaires n’étant ni une déchéance, ni une fatalité.

« Lors de mes consultations, j’ai remarqué que les femmes concernées par les fuites urinaires les acceptent plus facilement et font preuve d’une certaine ‘résignation’. Les hommes appréhendent plutôt les fuites urinaires comme un dysfonctionnement, une « anomalie » et ils attendent des solutions concrètes à leur problème » remarque encore le docteur Jean-François Hermieu. « Le tabou des problèmes urinaires masculins et en particulier des fuites est surtout lié à l’évocation de la prostate. En effet, les hommes identifient mal son rôle mais l’associent inconsciemment à la sexualité et la virilité. Son évocation leur rappelle qu’ils vieillissent, ils ont peur des interventions qu’ils associent à des ‘mutilations’» ajoute t-il.

Même s’ils identifient plutôt bien leurs causes (plus de 90% d’entre eux citent l’avancée en âge, le cancer de la prostate, un mauvais fonctionnement de la vessie et les conséquences d’une intervention chirurgicale), 79% des sondés (80% des femmes et 77% des hommes) estiment être mal informés sur les fuites urinaires masculines.

Certaines raisons citées par les hommes comme étant un facteur pouvant expliquer les fuites urinaires montrent que les idées reçues restent tenaces : 51% d’entre eux pensent que la consommation abusive de liquides peut les expliquer ! Ce sentiment est surtout lié à une mauvaise connaissance des solutions existantes en cas de fuites urinaires masculines, notamment par les hommes : 50% des femmes connaissent la rééducation comme solution contre 32% des hommes ; 32% des femmes identifient les médicaments quand les hommes ne sont que 21% à en avoir entendu parler et 34% des femmes connaissent les techniques de chirurgie comme recours contre 24% des hommes. Enfin, les hommes comme les femmes sont un sur deux à n’avoir jamais entendu parler des protections masculines

« Que Faire ? » extrait du nouveau livret « Incontinence au Masculin » Fuites urinaires au masculin, les affronter à deux

- Les médicaments : agissant sur la vessie permettent de diminuer les contractions de la vessie et les besoins urgents irrépressibles.

- La chirurgie : lorsque le sphincter urinaire est détruit, il est possible d’envisager la pose d’un sphincter artificiel. Il s’agit d’un matériel hydraulique en silicone implanté dans le corps. Ce matériel remplace le sphincter naturel défaillant. Lorsque le patient veut uriner, il doit manipuler le système de commande placé dans la bourse. Ce système permet de transformer la vie de ces patients en leur redonnant leur continence mais au prix de certaines contraintes (manipulation du matériel, révisions…).

- La rééducation : Après une chirurgie prostatique quelle qu’elle soit, un certain nombre de patients peuvent temporairement avoir des fuites urinaires. Quelques semaines après la chirurgie, et après contrôle d’une infection urinaire (qui peut aussi favoriser les fuites), la rééducation se fait avec un kinésithérapeute spécialisé. Il s’agit toujours de renforcer la musculature de “soutien” pelvien et, si besoin, de renforcer le sphincter.

- Les protections : spécialement conçues pour les hommes, elles ont une forme en pyramide inversée très enveloppante et adaptée à la morphologie masculine. On les insère dans le slip qui les maintient en place. Elles sont riches en capsules absorbantes qui transforment le liquide en gel et limitent le développement des odeurs. Attention, les protections périodiques féminines n’ont pas une forme anatomique adaptée.

- L’étui pénien : pour des fuites plus importantes, le médecin peut vous prescrire un étui pénien. Il s’agit d’une sorte de préservatif relié à son extrémité par un tuyau, à une poche fixée sur la jambe. Bien adapté, ce dispositif permet de mener une vie active en toute sécurité.

Si les fuites urinaires ont des conséquences sur l’ensemble des aspects de la vie d’un homme, sa vie intime est en première ligne. Difficile de cacher ses fuites urinaires à sa compagne ! En effet, si les hommes en général ne sont que 58% à évoquer leur femme comme une possible confidente, les hommes directement concernés par les fuites urinaires sont 72% à choisir de se confier à elle.

« Les hommes ont tendance à minimiser leurs fuites urinaires, voire à essayer de les cacher. Parallèlement à la gêne, il y a une méconnaissance qui alimente la peur du diagnostic. Leur femme peut les aider à prendre conscience de la réalité du problème. Certains hommes viennent consulter sur les recommandations de leur compagne » précise le docteur Jean-François Hermieu.

Plus réceptives aux messages de bien-être et de santé, les femmes se révèlent mieux armées pour accompagner leur conjoint dans la prise en charge de ce problème. Elles disposent d’une meilleure connaissance des solutions existantes. Néanmoins, un avis médical reste indispensable. Les hommes qui ont des fuites urinaires en sont conscients et sont 84% à déclarer se confier à leur médecin et 63% à se tourner vers un professionnel de santé pour la prise en charge de leurs fuites urinaires.

Malgré tout, les hommes sont 23% à penser qu’un homme préférera se débrouiller seul pour soulager leurs fuites urinaires. « Il est important de consulter et de ne pas s’isoler car, qu’il s’agisse de prévention ou de soins, il est difficile de se prendre en charge seul. Prenons l’exemple des protections masculines spécialement adaptées à leur anatomie, un homme sur deux déclare ne pas avoir connaissance de leur existence. Pourtant, elles sont un complément de confort aux solutions médicales. Le médecin peut orienter le patient dans ses choix » précise encore le docteur Jean-François Hermieu.

Le médecin et le pharmacien jouent un rôle préventif déterminant. Ils écoutent, conseillent et aident à relativiser. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à demander une consultation, seul ou en couple. En cas de confirmation du diagnostic, le médecin oriente le patient vers la solution la plus adaptée à son cas.

« Que Faire ? » extrait du nouveau livret « Incontinence au Masculin » Fuites urinaires au masculin, les affronter à deux

- Le généraliste pour un premier contact. Il peut déterminer les causes et orienter vers le spécialiste concerné.

- L’urologue. C’est le médecin spécialiste du système urinaire. Après un examen clinique et quelques
explorations, il déterminera la cause de l’incontinence afin de trouver le traitement le plus adapté.

- Le kinésithérapeute ou l’infirmier : formé à la prise en charge de l’incontinence urinaire. Ils sont les
partenaires de l’urologue pour entreprendre une rééducation ou donner des conseils utiles.

- Le pharmacien : c’est un professionnel de santé de proximité. Accessible et bien formé, il peut vous conseiller et vous aider à bien choisir vos protections masculines.

* réalisée en avril 2010 sur un échantillon représentatif de 1003 personnes âgées de 18 ans et plus

Publié le 02/06/2010 à 16:03 | Lu 3449 fois