De petits gestes pour lutter contre le cancer du sein (partie 2)

L’Institut national du cancer (INCa), en lien avec le ministère de la Santé vient de lancer une nouvelle campagne d’information visant à sensibiliser les femmes aux moyens d’agir pour lutter contre les cancers du sein. Centrée sur la prévention et le dépistage, cette campagne vise à leur faire prendre conscience des actions simples et quotidiennes qui s’inscrivent dans la lutte contre ce cancer. Détails.





Dans le rapport du Centre international de Recherche sur le Cancer et de l’Institut national du cancer sur la part des cas de cancers attribuables, en 2015, au mode de vie et aux comportements, les deux institutions rappellent que nous pouvons prévenir 40% des cancers en modifiant nos comportements et nos habitudes de vie.
 
En effet, toutes localisations confondues, les principaux facteurs de risque de cancers, que sont la consommation de tabac, la consommation d’alcool, une alimentation déséquilibrée et le surpoids, ont un impact majeur dans la survenue des cancers.
 
La consommation d’alcool
La consommation d’alcool en France reste l’une des plus élevées d’Europe et dans le monde. En 2017, la quantité d’alcool par habitant âgé de 15 ans est de 11,7 litres par an, soit en moyenne 2 verres et demi « standard » ou « unité d’alcool » chaque jour, par habitant (un verre standard contient 10 g d’alcool pur).
 
Selon Santé publique France, parmi les femmes âgées de 18 à 75 ans, 5,1 % consomment de l’alcool quotidiennement. Deuxième facteur de risque évitable de cancers, l’alcool est responsable de 8 % des nouveaux cas de cancers et de 15 000 décès par an toutes localisations confondues.
 
Sa consommation est associée à une augmentation du risque de plusieurs cancers dont celui du sein. Les boissons alcoolisées augmenteraient le taux d’œstrogène qui joue lui-même un rôle important dans le développement des cellules du cancer du sein. Parmi les 7 localisations de cancers attribuables à ce facteur de risque, on estime, en 2018 à 8 700 cancers du sein attribuables à la consommation d’alcool.
 
Le surpoids et l’obésité
En 2015 en France, parmi les adultes de 18 à 74 ans, 54% des hommes et 44% des femmes étaient en surpoids (indice de masse corporelle compris entre 25 et 29,9) ou obèses (indice de masse corporelle de 30 ou plus).
 
Si les hommes ont plus tendance à être en surpoids que les femmes, le nombre de personnes obèses est sensiblement égal pour les deux sexes. La même année, on estime à 18.600 le nombre de nouveaux cas de cancers attribuables au surpoids et à l’obésité, soit 5,4% des nouveaux cas de cancer, toutes localisations confondues.
 
Chez la femme ménopausée, le surpoids et l’obésité augmentent le risque de cancer du sein. En 2018, 4.900 cas de cancers du sein étaient attribuables à ce facteur de risque évitable.
 
La consommation de tabac
La France compte, en 2018, près de 16 millions de fumeurs âgés de 18 à 75 ans. Un tiers d’entre elles (32%) fume occasionnellement et un quart (25,4%) quotidiennement. Si le nombre de fumeurs quotidien a significativement baissé entre 2017 et 2018, 22,9% des femmes continuent à fumer chaque jour.
 
Le tabac est le premier facteur de risque évitable de cancers. Il est responsable, chaque année de 20% des nouveaux cas de cancer et de 45.000 décès toutes localisations confondues. Sa consommation est associée à une augmentation du risque de nombreux cancers (17 localisations) dont celui du sein.
 
En 2018, on estime à 2.600 cas de cancers du sein attribuables au tabagisme chez les femmes de 30 ans et plus.
 
Par ailleurs, une alimentation sous-optimale (faible consommation de fruits, de légumes, de fibres alimentaires et de produits laitiers, ainsi qu’une consommation élevée de viandes rouges et de viandes transformées) représente également un risque de cancer de sein : 2.500 cas en 2018 sont attribuables à une alimentation déséquilibrée.
 
Le manque d’activité physique
Parmi l’ensemble de la population adulte âgée de 20 ans et plus en France, en 2006, 58,3% avaient un niveau insuffisant d’activité physique. Cette prévalence était plus élevée chez les femmes (63%) que chez les hommes (55,8%).
 
Le manque d’activité physique a causé 3.000 nouveaux cas de cancers en France, en 2018, chez les adultes de 30 ans et plus. La majorité des cas est survenue chez les femmes avec 2.500 nouveaux cas de cancers dont 1.700 cancers du sein chez les femmes ménopausées.
 
À l’inverse, l’activité physique est associée à une diminution de risque de cancer du sein après la ménopause.

Article publié le 12/09/2019 à 01:00 | Lu 4087 fois