De l'importance de ne pas renoncer aux aides auditives !

Pendant le confinement, un grand nombre de seniors a délaissé les aides auditives. Faute de piles, de nettoyage, de réglage ou par peur de se rendre chez les audioprothésistes qui ont maintenu un suivi, les aides auditives sont retournées dans le tiroir. Le point avec les Journées nationales de l'audition.


Mais il faut savoir que cela n’est pas anodin et que ce n’est pas sans conséquences possibles sur la santé physique et mentale. En effet, rappelons une fois encore que les aides auditives font partie des soins médicaux de prévention et de lutte contre le déficit prématuré des fonctions cognitives.
 
A ce jour, le port des aides auditives est la réponse médicale à la compensation de la perte auditive. Il faut savoir que les cellules sensorielles de l’oreille, celles qui servent à transmettre les informations sonores au cerveau, s’usent naturellement avec l’avancée en âge (le bruit peut également les détruire). Or, ces cellules ne se régénèrent pas. Une fois perdues, elles sont perdues à jamais.
 
Ce phénomène bien connu est appelé presbyacousie ; l’équivalent de la presbytie mais en matière de vision. A la différence près que lorsqu’on est atteint de presbytie, on porte des lunettes de manière tout à fait naturelle ; mais lorsqu’on développe une presbyacousie, la plupart des personnes concernées ne portent pas d’aides auditives ! A noter d’ailleurs que de nos jours, il existe des lunettes auditives.
 
Pour autant, on le sait, il est primordial de maintenir les trois fonctions « clé » de l’audition :
Tout d’abord l’alerte. En effet, on a tendance à l’oublier tant c’est naturel, mais bien entendre permet d’analyser les sons et leur source d’émission. Tel un radar, le cerveau décode en continu et indique, le cas échéant, une situation de danger. Moins bien entendre favorise donc la survenue ou l’aggravation de symptômes d’anxiété. Mais peut aussi entrainer des accidents à la maison ou dans la rue.
 
La communication. Bien entendre favorise bien évidement, la bonne compréhension de la parole et donc, la relation sociale qui en découle.  
 
Les émotions. Pour moduler sa voix et de transmettre des émotions, il est important, là encore de bien entendre. Une perte auditive non traitée implique de parler fort et de manière monocorde et de faire répéter.
 
De nombreuses études montrent le rôle fondamental du port des aides auditives pour éviter les symptômes de dépression, le déclin cognitif et dans la lutte contre les risques de chute.
 
Rappelons que pendant la Covid-19, les professionnels de l’audition se sont organisés pour recevoir les patients en respectant les mesures sanitaires drastiques. Et rappelons une fois encore, que le renoncement au port des aides auditives peut s’avérer dangereux pour la santé physique et mentale des personnes.

Selon l’OMS, aujourd’hui, 360 millions de personnes dans le monde souffriraient de déficience auditive incapacitante. En France, on estime que près de dix millions de personnes sont concernées (une sur six !). La limitation fonctionnelle auditive est donc le handicap le plus répandu dans l’Hexagone !

Publié le 21/05/2020 à 05:20 | Lu 5013 fois