Covid-19 : si la vitamine D aidait à combattre la maladie en évitant les cas graves...

Dans un récent communiqué issu par le CHU d’Angers, plus de 70 spécialistes et six associations de médecins ont appelé mardi dernier, « à supplémenter l'ensemble de la population française en vitamine D » de façon préventive et afin de les aider à lutter contre la Covid-19. Ils estiment que cette vitamine pourrait être utile, notamment pour les seniors, pour « réduire l'infection » par le virus.


Ce conseil de supplémentation en vitamine D n’est pas nouveau. Déjà en mai 2020, l’Académie nationale de médecine recommandait de doser rapidement le taux de vitamine D sérique (c'est-à-dire la 25 OHD) chez les personnes âgées de plus de 60 ans…
 
En ce début d’année, le CHU d’Angers appelle également à supplémenter en vitamine D la population
française dans son ensemble (et pas uniquement les ainés ou à risque de forme grave de COVID-19).
 
Selon le communiqué du CHU, « un nombre croissant d’études scientifiques montrent que la supplémentation en vitamine D (sans remplacer la vaccination) pourrait contribuer à réduire l’infection par le SARSCoV-2 ainsi que le risque de formes graves de COVID-19, de passages en réanimation et de décès".
 
A ce titre, un article de consensus soutenu par six sociétés savantes* nationales françaises a été publié le 8 janvier 2021 dans La Revue du Praticien, précisant les données scientifiques actuellement disponibles sur la vitamine D et la COVID-19. Une mesure qui s’avère simple à suivre, sans danger, peu coûteuse.
 
Pour autant, une mesure importante vu la fréquence élevée des insuffisances en vitamine D (hypovitaminose) retrouvées chez 40 à 50% de la population française et plus encore chez les personnes à risque de formes graves de COVID-19 ! Et encore plus en période de confinement et en hiver. 
 
Les auteurs proposent donc des messages clairs et pragmatiques à destination de la médecine de ville et soulignent l’intérêt d’assurer un niveau satisfaisant en vitamine D dans la population générale, y compris chez les personnes en bonne santé tous âges confondus, dans le contexte de la COVID-19.
 
La supplémentation en vitamine D respectant ces schémas de prescription habituels ne présente aucun risque particulier. Elle doit cependant faire l’objet d’une prescription par le médecin traitant en France. Les intoxications sont excessivement rares, et généralement liées à des prises considérables en automédication.
 
La vitamine D a la particularité d’être à la fois apportée par notre alimentation (pour un tiers) et synthétisée par notre organisme par l’exposition de notre peau aux rayons du soleil (pour deux tiers).
 
Les carences en vitamine D se manifestent par quelques symptômes, parfois difficiles à identifier clairement, comme de la fatigue, de la faiblesse musculaire, des coups de blues, une peau sèche, des crampes… Il faut savoir que les Apports Conseillés chez l’adulte sont compris entre 800 et 1000 UI par jour.
 
L'essai clinique randomisé français COVIT-TRIAL, promu par le CHU d'Angers, a été labellisé par le Gouvernement « Priorité nationale de recherche », en décembre 2020. Il teste actuellement l'effet d’une très forte dose de vitamine D administrée dès le diagnostic de Covid-19 par rapport à une dose standard de vitamine D sur le risque de décès par Covid-19 chez les personnes âgées fragiles qui ont
contracté l'infection. Dix hôpitaux français et leurs EHPAD y participent.
 
Les résultats, attendus au cours des prochaines semaines, permettront de préciser l’intérêt d’une très forte dose de vitamine D chez les malades de la Covid-19.
 
*L’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR), la Société française d’endocrinologie (SFE), la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), la Société française de pédiatrie (SFP), la Société française d’endocrinologie et diabétologie pédiatrique (SFEDP), la Société francophone de néphrologie dialyse et transplantation (SFNDT).

Publié le 22/01/2021 à 11:01 | Lu 4316 fois