Comment préparer ses défenses immunitaires pour affronter l'hiver (partie 1) ?

Chaque année, les variations climatiques affectent fortement notre organisme. Nos défenses immunitaires s’affaiblissent et notre corps peine à se défendre contre les agressions extérieures. Les personnes les plus sujettes à ces infections sont les enfants, les ainés mais également les personnes dont le système immunitaire est affaibli et donc inapte à se défendre face à la virulence de certains virus ou bactéries. Comment renforcer notre système immunitaire dès la rentrée afin de mieux lutter contre les infections de l’hiver ?


Le système de défense du corps face aux infections

A. Qu’est-ce Que Le système immunitaire ?
L’Homme possède des défenses naturelles qui le protègent des attaques extérieures comme les couches épithéliales de la peau et de la muqueuse digestive, qui forment une barrière physique contre l’infection. Elles représentent une surface protectrice d’environ 300 m2.
 
Malgré la présence de ces barrières protectrices, des intrus tels que les bactéries, virus, levures, protozoaires et parasites parviennent à pénétrer le corps humain. S’ils franchissent les surfaces épithéliales pour la première fois, ils sont immédiatement reconnus en tant qu’élément étranger. Une réaction immunitaire destinée à les éliminer est alors mise en place. Elle est déterminée selon le type et le lieu de l’infection.
 
Le système de défense va répondre aux agressions infectieuses par la réponse immunitaire. Il s’agit de la mise en œuvre successive d’un système de défense immédiat non spécifique, que l’on appelle immunité innée, suivi si besoin, d’un système de défense spécifique très ciblé que l’on nomme immunité acquise. Le système de défense de l’organisme peut être comparé à une unité de défense.
 
B. Les acteurs de L’immunité
Les bactéries et les virus s’attaquent aux cellules de l’organisme. Les bactéries sont de petits organismes formés d’une seule cellule. Ce sont les êtres vivants les plus nombreux sur la planète. Seules 3 % des bactéries sont dangereuses (pathogènes) pour l’homme. Les virus, quant à eux, sont des micro-organismes infectieux. Contrairement aux bactéries, ils sont incapables de survivre longtemps ou de se multiplier en dehors des cellules qu’ils infectent5
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1- L’immunité innée
Lorsque des micro-organismes pathogènes parviennent à franchir les barrières protectrices, ils seront détectés grâce à la reconnaissance immédiate de leurs caractères invariants. Alors une réponse immédiate se déclenche. C’est la première réaction du système immunitaire face aux agressions. Elle se nomme immunité innée.
 
Les cellules immunitaires innées comprennent de nombreuses cellules qui agissent en identifiant et en éliminant les agents infectieux. Les cellules phagocytaires professionnelles sont capables de reconnaître les pathogènes grâce à leurs prr (« pattern recognition receptors ») et de réaliser la phagocytose.
 
Le sang est constitué d’un liquide, le plasma, qui contient des cellules dont les globules blancs (phagocytes et lymphocytes). Les phagocytes sortent des vaisseaux sanguins pour aller au contact des microbes. Dans un premier temps, le phagocyte capture les microbes et, ensuite, il les digère. Ce phénomène s’appelle la phagocytose.
 
Lorsque l’on possède un système immunitaire performant, la réaction immédiate d’élimination des microbes et virus suffit le plus souvent à stopper l’infection. Mais en cas d’attaque microbienne massive, cela peut ne pas être suffisant, alors l’organisme met en place une stratégie.
 
2- L’immunité acquise
Si la réponse immunitaire innée n’a pas été assez efficace et que l’agent étranger est toujours présent, la Réponse Immunitaire adaptative aussi appelée “RI spécifique”, se met en place. Il est à noter que la réponse innée apparaît en premier, mais se poursuit encore après le déclenchement de la réponse immunitaire adaptative.
 
Cette deuxième ligne de défense diffère de l’immunité innée par quatre caractéristiques majeures :
• Elle est décalée dans le temps : elle se met en place plus de 96 h après le contact avec le micro-organisme.
• Elle est spécifique : le système immunitaire reconnaît des antigènes particuliers et dirige son attaque contre eux.
• Elle est systémique : l’immunité n’est pas restreinte au siège initial de l’infection.
• Et enfin, elle possède une “mémoire” : après une première exposition, le système immunitaire reconnaît les agents pathogènes déjà rencontrés et il élabore contre eux des attaques encore plus rapides. Des anticorps adaptés vont être produits dès lors que le corps reconnaît un antigène.
 
Les immunités innée et adaptative impliquent, au niveau moléculaire, une capacité de distinction ou de “reconnaissance” entre les constituants de l’organisme et les autres molécules. Lors de l’exposition à un agent infectieux, la mise en jeu des mécanismes d’immunité innée puis spécifique conduit à l’élimination des pathogènes et à la guérison.
 
Une réponse immunitaire efficace s’accompagne d’une infection inapparente ou d’une forme aiguë et bénigne, habituellement suivie d’une immunité de réinfection. C’est-à-dire d’un état de résistance Les globules blancs représentent la première ligne de défense contre les microbes.
 
La phagocytose sert le plus souvent à prévenir une infection. Le stress, la mauvaise alimentation et la fatigue affaiblissent notre quantité de globules blancs.
 
C. L’intestin au coeur de notre système de défense
1- Le système immunitaire intestinal
Le système immunitaire intestinal assure la tolérance des aliments et la défense de l’organisme face aux agresseurs. On peut schématiquement séparer l’immunité intestinale en une composante innée constituée des cellules épithéliales et des cellules présentatrices de l’antigène, et une composante adaptative constituée des lymphocytes.
 
2- La flore intestinale ou microbiote intestinal
On distingue entre 800 et 1000 espèces de bactéries différentes pour un humain à l’âge adulte. La majorité d’entre elles sont bénéfiques pour la santé. Le microbiote intestinal humain (plus communément appelé flore intestinale), correspond à l’ensemble des micro-organismes qui évoluent dans le tractus digestif.
 
Organe à part entière, le microbiote intestinal se compose de quelques100 000 milliards de bactéries, soit 10 fois plus que le nombre de cellules contenues dans tout l’organisme. Ces bactéries contribuent à empêcher les bactéries pathogènes de coloniser l’intestin. C’est ce qu’on appelle “l’effet barrière”.
 
Pour bien fonctionner, le système immunitaire intestinal collabore étroitement avec le microbiote intestinal. Le microbiote intestinal remplit trois fonctions santé majeures pour l’humain :
• La métabolisation de composés non digestibles par l’homme.
• Un rôle de barrière.
• La stimulation du développement du système immunitaire.
 
Le microbiote intestinal exerce une stimulation permanente sur le système immunitaire. Lorsque ce microbiote est en dysbiose (en raison d’un stress, d’une alimentation déséquilibrée ou encore d’une prise de médicaments), le fonctionnement du système immunitaire peut en être affecté.
 
3- La muqueuse intestinale
La muqueuse intestinale par son étanchéité va empêcher les micro-organismes inopportuns de pénétrer dans l’organisme. Elle joue un rôle de “filtre”. Pour se défendre lors d’une attaque microbienne, le mucus de la flore intestinale s’épaissit et renforce les liaisons entre les cellules. Ainsi, la barrière protectrice est plus étanche aux infections.
 
4- L’évolution du microbiote intestinal
Le microbiote intestinal évolue tout au long de la vie. Lorsqu’un bébé vient au monde, son microbiote intestinal est immature. Ce sont les premiers contacts avec l’environnement extérieur qui permettent l’enrichissement du microbiote intestinal jusqu’à la phase de maturité qui arrive vers l’âge de 2/3 ans. Par la suite, le microbiote intestinal se stabilise.
 
Il connaitra une nouvelle modification à l’approche de la soixantaine. Ces évolutions sont dûes en partie aux modes de vie, aux comportements nutritionnels et au fait que certaines espèces de bactéries essentielles tendent à disparaître tandis que d’autres augmentent.
 
L’intégrité de l’écosystème intestinal est primordiale pour assurer de bonnes défenses immunitaires.

Publié le 13/12/2018 à 03:38 | Lu 2074 fois