Cholestérol : le bon et le mauvais

En 2020, l’Alliance du Cœur a choisi de s’attaquer au cholestérol pour prévenir des risques auprès des malades cardiovasculaires et du grand public grâce à une vaste campagne d’informations à travers toute la France. L’objectif étant de profiter de toutes les actions de terrain et des évènements auxquels l’association est partenaire pour toucher la population française sur ce problème de santé publique de plus en plus préoccupant.





Tout le monde s’accorde pour affirmer que le cholestérol est un lipide indispensable à notre organisme… Là-dessus, il n’y a pas débat ! Pourtant l’éternelle et lancinante question demeure dans les esprits… est-il bon ou mauvais ?
 
Tout d’abord, il faut savoir que sans lui, nous ne pourrions pas vivre, mais en revanche, quand il y en a trop, et plus de mauvais que de bon, il y a alors un risque pour notre santé. En cause : une alimentation trop riche en graisses saturées, le tabagisme, la sédentarité, la prise de certains médicaments comme les corticoïdes, des troubles du métabolisme comme le diabète ou l’hyperthyroïdie…
 
On compte également parmi les formes de cholestérol : les hypercholestérolémies familiales, une maladie héréditaire d’ordre métabolique     et non alimentaire. Peu connue en France, elle se caractérise par une élévation du « mauvais cholestérol » dès la naissance. Une maladie invisible très mal diagnostiquée, selon l’Association Nationale des Hypercholestérolémies Familiales qui constate que 90% des personnes atteintes en France ne seraient pas dépistées.
 
En 2018, selon la Fédération Française de Cardiologie, le cholestérol était à l’origine d’un infarctus sur deux et près de 20%     de la population adulte présenterait une hypercholestérolémie. Alors que le taux de cholestérol est bon, il s’autorégule naturellement. La question aujourd’hui, est donc de savoir comment on peut gérer le mauvais…
 
Depuis 2013, le sujet fait débat chez certains spécialistes qui remettent en cause les traitements pour lutter contre ce mauvais cholestérol dommageable aux artères. Une prévention plus adaptée sur les risques de la maladie pourrait considérablement atténuer le nombre de malades grâce à une meilleure hygiène de vie. 
 
Pour mieux comprendre ce qu’est le cholestérol, ses différentes formes, ses conséquences sur notre santé, comment surveiller son taux de cholestérol, comment prévenir la maladie ? Une définition s’impose !      
 
Les 2 types de cholestérol : le bon et le mauvais, quelles différences ?  
Le cholestérol, essentiel à l’organisme, compose et maintient la structure des membranes des cellules de notre corps et joue un rôle dans la synthèse de certaines hormones. La majeure partie du cholestérol nécessaire à l’organisme est fabriquée par le foie (70%) tandis que le reste du cholestérol est apporté par notre alimentation (30%).
 
Ainsi, le cholestérol a besoin de transporteurs pour se déplacer dans le sang, entre le foie et les cellules de l’organisme.  Deux protéines sont responsables du transport du cholestérol dans l’organisme via le sang.
           
« HDL ou LDL ? » : deux classes de transporteurs
Le cholestérol a besoin de deux transporteurs pour se déplacer dans le sang, entre le foie et les cellules de l’organisme : le HDL-C pour Lipoprotéines de Haute Densité-Cholestérol qui correspond au « bon cholestérol » et le LDL-C pour Lipoprotéines de faible Densité-Cholestérol qualifié de «          mauvais cholestérol ».
 
2 transporteurs, 2 missions bien précises :        
- Les HDL ou « bon cholestérol » ont pour mission de capter l’excès de cholestérol dans les tissus et de le transporter vers le foie chargé de l’éliminer. Ils stimulent aussi sa dégradation et « débouchent les artères ».
- Les LDL ou « mauvais cholestérol » qui circulent du foie vers les cellules de l’organisme et qui, en excès, se déposent sur les parois des artères. En s’oxydant, ils forment des plaques d’athérome (dépôts successifs de graisse sur les parois des artères) qui finissent par les boucher provoquant des complications vasculaires graves.
           
Le cholestérol LDL-C toxique pour le cœur :               
Plus le taux de LDL-C est élevé et plus le risque cardiovasculaire augmente. Ils détériorent les artères en favorisant la formation de plaques d’athérosclérose et de caillots appelés thrombus qui provoquent à terme de graves accidents cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde.
 
Les essais cliniques de la Société Européenne d’Athérosclérose publiés en 2017 portant sur plus de deux millions de personnes et 150.000 évènements cardiovasculaires ont démontré que le rôle du LDL-C est sans équivoque. Et selon la Fédération Française de Cardiologie, le cholestérol serait à l’origine d’un infarctus sur deux et près de 20%       de population adulte présenterait une hypercholestérolémie.
 
Le foie ne peut éliminer le cholestérol-LDL qui s’accumule et se dépose sur les parois vasculaires ce qui augmente le risque d’athérosclérose (affection des artères) et par conséquent celui des maladies cardiovasculaires. Si la plaque d’athérome      bouche une artère et empêche le sang de parvenir jusqu’à son but, c’est l’accident cardiaque : infarctus de myocarde (cœur), AVC (cerveau), artérite (jambes)…
 
Quels sont les taux de cholestérol limites par litre de sang (source FFC-chiffres 2018)
LDL : il doit être inférieur à 1,6 gr par litre de sang. En cas de risque de facteurs associés, il doit être encore inférieur entre 1,9gr/l, voire 1gr, avec deux facteurs de risque inférieur à 1,6gr/l,
HDL : un taux inférieur à 0,6gr/l. Plus il est élevé, plus ce risque est faible : un HDL égal ou supérieur à 0,6gr/L a un effet protecteur mais pour une protection optimale du cœur, le taux doit être supérieur à 0,45 gr/l.
 
Dépistage : une prise de sang faite à jeun et une analyse biologique permettent de dépister l’hypercholestérolémie,            c’est-à-dire l’excès de LDL-C ou mauvais cholestérol dans le sang.
 
Des chiffres qui aident à comprendre
- En France, un adulte sur 4 a trop de cholestérol, soit 10 millions de personnes (source FFC)
- 80% des morts subites sont provoquées par la rupture d’une plaque d’athérome (source Inserm)
- 1,4% de cholestérol en plus, augmente considérablement le risque cardiaque
 
Pour ce grand rendez-vous annuel de la Journée du cœur, chaque ville partenaire de l’évènement a choisi des actions originales pour sensibiliser le public à ce fléau (n’ayons pas peur des mots) mondial que représentent aujourd’hui les maladies cardiovasculaires.

Article publié le 13/01/2020 à 01:00 | Lu 6127 fois