Charles-Henri des Villettes fait le point sur la santé à docimile

Selon une enquête Viavoice réalisée en novembre 2017, 81% des Français se disent favorables au fait d'être soignés à domicile. Or, la France consacre à ce jour 46,7% de sa consommation de soins et de biens médicaux à des dépenses hospitalières, soit près de 91 milliards d'euros. Les soins de ville ne représentent, quant à eux, que 26% de ces dépenses. Le point avec Charles-Henri des Vilettes, président de la Fédération des Prestataires de santé à domicile.





La santé à domicile est indéniablement l’un des piliers de la Stratégie Nationale de Santé. Elle entend, à travers ses 4 axes, sortir d’une logique de structure, centrée sur l’hôpital, pour aller vers une logique de parcours de soins.
 
On y retrouve notamment la nécessité de développer les alternatives à l’hospitalisation conventionnelle, de renforcer la continuité des parcours entre soins hospitaliers et soins de ville, de favoriser l’émergence d’organisations innovantes, d’accélérer l’innovation numérique en santé ou encore d’accompagner les aidants.
 
Cela démontre, s’il en était besoin, que non seulement les prises en charge à domicile sont amenées à se développer mais que les acteurs du domicile participent déjà pleinement au déploiement de ces objectifs. La Loi de Financement de la Sécurité Sociale comporte, quant à elle, quelques opportunités et tend à libérer les acteurs pour de nouveaux parcours de soins, dans le cadre d’expérimentations.
 
Pour autant, l’environnement budgétaire contraint (100 millions d’euros d’économie), renforcé par les dispositions de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale, font peser une réelle menace sur le secteur.
 
Dans ce contexte, à la fois porteur et contraint, la Fédération des Prestataires de Santé à Domicile soutient 3 objectifs principaux :
• Faire reconnaitre et valoriser le rôle des Prestataires de Santé à Domicile comme acteurs de santé, en définissant un véritable statut
• Elargir le champ d’intervention des Prestataires de Santé à Domicile, là où le patient le souhaite et où les technologies et les savoir-faire sont disponibles (par exemple, la dialyse à domicile, certaines chimiothérapies, le suivi post-opératoire …)
• Mettre en oeuvre avec les autorités de nouveaux modes de régulation et développer, quand cela est possible, les mécanismes de paiement à la performance en substitut d’une régulation aveugle et brutale. Cela a été mis en place pour le traitement de l’apnée du sommeil, avec une prise en charge associant les nouvelles technologies (télésuivi) et un mode de régulation innovant.
 
Le développement de la prestation de santé à domicile est un incontournable. C’est une opportunité d’abord pour les patients, mais aussi pour notre système de santé en général. Reste à nous, avec l’ensemble des parties prenantes, de poursuivre la voie d’un développement pérenne, maitrisé et dont l’objectif premier est la qualité des prises en charge.

Article publié le 02/02/2018 à 01:00 | Lu 2018 fois