Bayonne : maltraitance dans une maison de retraite

La directrice de la maison de retraite Les Colombes de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) a été placée sous surveillance judiciaire suite à la découverte de cas de maltraitance présumés dans son établissement…





Rappelons tout d’abord que l’établissement Les Colombes est une structure privée non conventionnée. Il avait obtenu son agrément en 1990.

Selon les premiers éléments, la liste des faits reprochés à la responsable de cet établissement d’hébergement pour personnes âgées serait malheureusement bouleversante… : coups, médicaments périmés, sous-alimentation, problèmes sanitaires, manque de personnel, vétusté des locaux...

Une plainte déposée en début d’année avait d’ailleurs donné lieu à une inspection de la DDASS. Toutefois, cette petite structure de 25 places avait continué de fonctionner. C’est un second signalement, de la part d’une infirmière, qui a fait éclater ce nouveau scandale.

Précisons que la directrice de l'établissement, Julienne Moreau (70 ans), a affirmé au micro de RMC qu'elle « n'avait rien à se reprocher » (…) « Je n'ai jamais tapé ma fille, je n'ai jamais tapé une personne âgée ».

La maison de retraite a été fermée mercredi par ordre préfectoral. La quinzaine de résidents, âgés de 80 à 96 ans, a été relogée dans des structures médicalisées. Une cellule psychologique a été mise en place pour aider les familles.

Réaction de l'AD-PA

« Si les faits rapportés à Bayonne s’avèrent exacts, ils sont inqualifiables et doivent être sanctionnés avec la plus grande fermeté ; il convient, en outre, de mettre fin à l’activité de cette structure comme de toutes celles qui dysfonctionnent gravement » souligne un récent communiqué de l’AD-PA, qui regroupe au plan national les directeurs de services à domicile et d’établissements pour personnes âgées

Et de poursuivre « Cette affaire impose de : réorganiser énergiquement les systèmes des contrôles pour les concentrer sur les établissements suspects en mettant fin aux vérifications tatillonnes dans les établissements qui fonctionnent bien pour tenter de diminuer leurs budgets ; créer des Commissions départementales de transparence, composées de personnes âgées, familles, consommateurs et professionnels devant lesquelles les Pouvoirs Publics doivent faire le bilan des actions entreprises à l’encontre des établissements et services à domicile qui dysfonctionnent ».

« Au-delà, une politique de lutte contre la maltraitance ne peut être crédible que si les Pouvoirs Publics se préoccupent réellement des conditions de vie au quotidien des personnes âgées les plus fragilisées ; cela suppose de mettre à leur disposition le nombre de professionnels suffisant en établissement comme à domicile où ont lieu 80 % des maltraitances » conclut le communiqué de l’AD-PA.

Article publié le 09/10/2009 à 10:52 | Lu 4503 fois