Autonomie des seniors vivant à domicile… (étude de la Drees)

Selon les premiers résultats de l’enquête Handicap-Santé 2008 réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) et l’Insee, près de six personnes âgées de 80 ans et plus vivant à domicile (soit 1.5 million d’individus) sont autonomes dans leur vie quotidienne.


Avant d’entrer dans le détail, soulignons que cette étude visait à évaluer le degré d’autonomie des adultes et des personnes âgées vivant à domicile. Privilégiant une approche large de l’autonomie et de la dépendance (au-delà du seul « handicap »), elle a pris en compte les incapacités rencontrées au quotidien ainsi que l’environnement social et physique dans lequel vivent ces personnes.

Les 60-79 ans : 17% sont en perte d’autonomie, dont 3 % en situation de dépendance

Les personnes âgées de 60 à 79 ans restent majoritairement autonomes : 83%, soit 8,5 millions, peuvent être considérées comme telles. Si une part notable d’entre-elles (20%) déclarent quelques altérations dans la motricité des membres inférieurs (se baisser / s’agenouiller), aucune restriction d’activité n’est toutefois constatée.

Par ailleurs, toujours selon cette enquête, la perte d’autonomie modérée touche 13,7% des personnes de 60 à 79 ans, soit 1,4 million d’individus. Les femmes sont surreprésentées dans ce groupe : elles sont 72%, alors qu’elles représentent 57% des 60-79 ans. Les personnes de ce profil se caractérisent par des difficultés motrices des membres inférieurs et les deux-tiers souffrent de gênes importantes dans les articulations. Ainsi, 62% connaissent au moins une limitation physique absolue et 41% des restrictions pour des activités instrumentales, mais 23% déclarent au moins une limitation cognitive grave et quasiment aucune ne rencontre de restrictions pour les activités essentielles.

La dépendance chez les personnes âgées de 60 à 79 ans concerne 2,7% des personnes, soit 273.000 individus. Neuf sur dix sont limitées physiquement, ce qui les empêche de réaliser au moins une des activités instrumentales courantes (notamment courses, déplacements et démarches administratives). Dans ce domaine, toutes les personnes de ce groupe déclarent d’ailleurs être aidées par l’entourage et des professionnels sont sollicités pour les tâches ménagères.

Les problèmes cognitifs, tels que la résolution de problèmes quotidiens, touchent également 60% de ces personnes et sont donc plus sévères et fréquents que chez les « modérément autonomes ». En revanche, seuls un tiers de ces personnes sont dans l’impossibilité d’assurer des actes quotidiens essentiels comme faire sa toilette.

Enfin, 0,6 % des personnes âgées de 60-79 ans, soit 61.000, sont fortement dépendantes. Toutes les personnes de ce profil citent des limitations motrices absolues, presqu’un tiers évoquent des problèmes de motricité fine et la moitié des problèmes d’incontinence difficiles à gérer sans aide. De même, la totalité présente au moins une restriction d’activité absolue. Plus de huit sur dix déclarent une paralysie complète ou partielle et plus de la moitié sont confinées au lit ou au fauteuil. L’ensemble des personnes de ce groupe déclarent d’ailleurs être aidées par l’entourage et les trois quarts par des professionnels, notamment pour la toilette, l’habillage, les transferts et les tâches ménagères. Enfin, pour 80%, des problèmes cognitifs graves sont mentionnés, surtout pour résoudre des problèmes de la vie quotidienne.
Autonomie des seniors vivant à domicile… (étude de la Drees)

Les 80 ans ou plus : six personnes sur dix vivant à domicile sont relativement « autonomes »

Près de six personnes sur dix âgées de 80 ans ou plus, soit 1,5 million, sont autonomes, malgré quelques difficultés d’audition et de motricité générale, notamment pour se baisser ou s’agenouiller.

Plus d’un quart (661.000 personnes) souffrent d’une perte modérée d’autonomie. Ce profil touche davantage de femmes (76% contre 67% de l’ensemble des 80 ans ou plus). Il se caractérise par une fréquence élevée de limitations physiques absolues (80%) relatives à la motricité générale (parallèlement, 60% citent des gênes importantes dans les articulations) et de restrictions absolues dans les activités instrumentales, en particulier les courses ou les tâches ménagères.

La quasi-totalité de ces personnes sont aidées principalement par l’entourage ; les professionnels sont surtout cités pour les tâches ménagères. Les personnes dépendantes représentent 11,2% des personnes âgées de 80 ans ou plus, soit 277.0. Les personnes de ce profil se caractérisent par l’incapacité totale d’utiliser les fonctions motrices et présentent presque toutes au moins une restriction absolue dans les activités instrumentales. Près de 70% déclarent une paralysie complète ou partielle. Les difficultés cognitives graves sont aussi très fréquentes (80%). La moitié (53% souffre d’au moins une restriction absolue dans les activités essentielles de la vie quotidienne, le plus souvent pour se laver ou s’habiller.

L’entourage est davantage sollicité que dans le profil précédent et l’aide des professionnels est prépondérante pour la toilette et les tâches ménagères. La forte dépendance touche quant à elle 2,5% des personnes très âgées vivant à domicile (62.000 personnes). Les personnes de ce profil cumulent différents types de difficultés. La quasi-totalité est dans l’incapacité totale d’utiliser les fonctions motrices inférieures et plus d’un quart les fonctions de motricité fine. Elles déclarent en outre une restriction totale dans la quasi-totalité des tâches de la vie courante, à l’exception de l’alimentation : les deux tiers sont en mesure de manger et de boire sans aide, une fois la nourriture préparée.

Plus des deux-tiers sont confinées au lit ou au fauteuil et 80% souffrent d’une paralysie complète ou partielle. 91% présentent au moins une limitation cognitive grave. Toutes ces personnes sont aidées au quotidien par l’entourage, et dans plus de huit cas sur dix les professionnels assistent la personne pour la toilette, l’habillage, mais aussi assurent les tâches ménagères et la préparation des repas.

« Aux âges élevés, conclut l’étude de la Drees, les situations de forte dépendance conjuguent toujours limitations physiques absolues et troubles cognitifs graves alors qu’avant 60 ans, les situations de forte dépendance ne sont associées que dans la moitié des cas à des troubles cognitifs graves ».

Publié le 22/02/2010 à 12:58 | Lu 5007 fois





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