Autisme, schizophrénie, malformation : les risques des paternités tardives…

Il n’y a pas que les femmes qui doivent être mises en garde contre les enfants conçus à un âge avancé. En effet, une étude publiée récemment dans la revue scientifique Nature indique que plus les hommes sont âgés lorsqu’ils procréent, plus les risques de troubles autistiques, de schizophrénie, de malformations congénitales sont élevés chez leurs enfants…





Les hommes ont la possibilité de devenir papa même sur le tard. D’ailleurs, les exemples célèbres ne manquent pas : Yves Montand père à 67 ans ou Charlie Chaplin à plus de 70 ans.

Pourtant, une récente étude réalisée en Islande par l’Université de médecine de Reykjavik sur 78 parents-enfant et publiée récemment dans la revue scientifique Nature, montre que plus les hommes sont âgés au moment de la procréation, « plus le génome qu'ils transmettent à leurs enfants comporte de mutations spontanées, dont certaines passent pour être impliquées dans les troubles autistiques et la schizophrénie ».

Ce genre de constat n’est pas complétement nouveau. Déjà en 2006, une récente étude réalisée conjointement aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Israël révélait alors, pour la première fois, que les paternités tardives n’étaient pas sans risque pour l’enfant, notamment en matière d’autisme. « Les hommes âgés de 40 ans et plus à la naissance du bébé ont 5.75 fois plus de risque d’avoir un enfant atteint de troubles du spectre de l'autisme (TSA) que les papas de moins de 30 ans » indiquaient alors les chercheurs.

Autisme, schizophrénie, malformation : les risques des paternités tardives…
De son côté, l’étude islandaise remarque que « pour chaque année supplémentaire du père à la naissance, environ deux mutations spontanées de plus sont observées chez l'enfant ».

Et de rappeler que « les mutations spontanées apparaissent chez un individu alors qu'aucun de ses parents ne les possède dans son patrimoine génétique et surviennent lors de la formation ou de la vie des gamètes d'un des deux parents, le plus souvent chez le père ». Ce sont elles qui peuvent générer diverses maladies ou malformations congénitales.

Le génome d'un nouveau-né contient en moyenne 60 mutations spontanées, dont 15 « transmises » par la mère et le reste par le père, en fonction de son âge (25 mutations pour un homme de 20 ans et 65 pour un homme de quarante ans), selon l'étude islandaise. Au-delà de l'autisme et de la schizophrénie, l'âge du père serait également impliqué dans certaines malformations osseuses, cardiaques ou rénales.

Comme le disait l'écrivain Romain Gary il y a déjà une trentaine d'années, attention messieurs, « Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable ».

Article publié le 27/08/2012 à 10:09 | Lu 7523 fois