Arthrose : déremboursement de l'acide hyaluronique, l'Aflar s'indigne

L’Association de Lutte Anti-Rhumatismale (AFLAR) se dit très en colère et déçue suite au déremboursement des dispositifs d’acide hyaluronique injectable dans l’arthrose. Cette décision prise par la ministre de la Santé Madame Marisol Touraine, prendra effet en juin 2017… C’est-à-dire, demain…





Ce déremboursement désastreux pour des millions de patients arthrosiques montre le dédain de la prise en charge de l’arthrose par les pouvoirs publics. Cette signature piétine des années de combat et présage d’un problème de santé publique pour les années à venir !   
 
Après le déremboursement en janvier 2015 des anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL), ce nouveau déremboursement indigne l’ensemble des acteurs autour du rhumatisme qui s’interrogent et se demandent à qui profite ces déremboursements ?
 
En effet, malgré une pétition de près de 370.000 signatures pour dire « NON » au déremboursement de l’arthrose, le Dr Laurent Grange regrette « nous n’avons pas été entendu alors qu’aucune pétition n’a rassemblé autant de patients ».  
 
L’AFLAR a également demandé en 2014 la création d’un groupe d’experts indépendants pour mener des études d'impact sur les risques de transfert de prescriptions notamment en termes d’effets indésirables, de mortalité et de coûts… En effet, les conséquences des déremboursements n’ont jamais fait l’objet d’une véritable évaluation par les pouvoirs publics ou les caisses d’assurance-maladie…
 
L’AFLAR souhaite que le législateur vote une loi obligeant à réaliser des études d'impact avant tout déremboursement. Cependant aujourd’hui, l’association est toujours sans réponse...
  
Ce déremboursement a deux conséquences : 
1/ priver les patients les plus défavorisés d’accéder aux soins -85% des patients avec un revenu inférieur à 1.000 euros rencontrent des problèmes d'accès aux soins de l'arthrose
2/ reporter les prescriptions vers des traitements plus dangereux, plus coûteux pour l’assurance maladie et pas plus efficaces.   
 
L’AFLAR rappelle qu’en France, on pose deux fois moins de prothèses de genoux que nos voisins européens grâce à cette prise en charge médicale made in FRANCE de l’arthrose et aux bons soins des médecins généralistes, rhumatologues et médecins rééducateurs Français ! 
 
L’AFLAR espère inverser le processus de déremboursement en interpellant les onze candidats de la présidentielle avec une lettre adressée à chacun, qui sera envoyée la semaine prochaine. « Nous ne pouvons pas abandonner 10 millions de citoyens atteints d’arthrose ! » déplore Laurent Grange.

L'arthrose en quelques mots

Avant d’aller plus loin, rappelons que l’arthrose est une maladie provoquant la destruction progressive du cartilage des articulations et pouvant aller jusqu’à sa disparition. Elle touche la plupart des articulations, et plus fortement la colonne vertébrale, les hanches, les genoux et les mains. Symptôme majeur de la maladie, la douleur arthrosique est un phénomène qui peut survenir quelques fois par an ou au contraire, persister en continu, à différentes intensités pendant plusieurs années.
 
Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de l’arthrose. Sa prise en charge est essentiellement fondée sur le soulagement des symptômes douloureux, et gagne bien souvent à allier les approches pharmacologiques et non-pharmacologiques. Les exercices en piscine, travail de la flexibilité, Tai-Chi, ou encore acupuncture et aide à la perte de poids peuvent avoir des effets analgésiques et de gain fonctionnel au niveau des articulations.
 
Alors que l’on considère souvent la douleur comme un symptôme univoque de l’arthrose, elle peut en fait avoir des composantes multiples. Elle peut être mécanique et liée à la marche, inflammatoire et survenant la nuit, avec des sensations de brûlure ou bien des démangeaisons, ou encore être fugace et irradier en éclair les articulations. L’arthrose est source d’une perte d’autonomie et augmente la mortalité cardiovasculaire du fait de la sédentarité qu’elle entraine, en particulier chez les personnes âgées.   

Article publié le 03/04/2017 à 01:00 | Lu 2657 fois