Aide à l’autonomie des personnes dépendantes : lettre des Unions Départementales de Retraités–Force Ouvrière aux élus

Alors qu’il était prévu que le Parlement, après quatre années de discussions, adopte un ou plusieurs textes sur la question de la dépendance à la rentrée, le Premier Ministre vient d’annoncer que le dossier était, une fois de plus, reporté. L’Union Départementale des Retraités-Force Ouvrière tient à vous exprimer son indignation. L’aide à l’autonomie des personnes dépendantes est une de ses principales préoccupations et elle souhaite vous faire part de ses positions.


Les personnes en situation de dépendance et leur entourage sont inquiets. Cette inquiétude tient principalement à une prise en charge insuffisante du risque de perte d’autonomie et, dans bien des cas, à un manque de places dans les établissements publics d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

De nombreux rapports, des analyses d’experts, de multiples consultations se sont succédés depuis l’annonce par le gouvernement en 2007 d’une vaste réforme pour la mise en place d’un «cinquième risque». Cette phase de consultation a montré à quelles difficultés les personnes concernées et leurs familles sont confrontées : complexité des dispositifs, éparpillement des intervenants, barrière administrative de l’âge (avant et après de 60 ans), inégalités de traitement sur le territoire et surtout montants insuffisants de l’aide personnalisée à l’autonomie (APA) et niveaux excessifs des restes à charge.

Les problèmes essentiels sont, selon nous, les suivants :

- Le reste à charge des familles : il est trop lourd, quel que soit le mode d’hébergement. Il faut une hausse des aides et la prise en compte de toutes les dépenses.

- Les critères d’attribution de l’APA : ils sont interprétés de façon différente selon les départements. La prise en charge doit être renforcée dans ses critères pour que les plans d’aide ne dépendent pas seulement des moyens du Conseil Général.

- Les places en établissements (EPHAD): elles sont insuffisantes par rapport aux demandes dans encore trop d’endroits. Par ailleurs, le taux d’encadrement des résidents est souvent insuffisant. Il faut des salariés qualifiés et bien formés.

- Les aidants : l’entourage des personnes dépendantes supporte une charge de travail trop lourde dans beaucoup de situations. Le développement de structures de répit et l’aménagement des horaires de travail sont des nécessités.

L’UDR-Force Ouvrière considère qu’une réforme pérenne, basée sur les principes de solidarité et d’égalité, passe par la mise en place d’un cinquième risque au sein le la Sécurité sociale, dont la gestion serait confiée à l’assurance maladie, dans le cadre d’une mission dévolue à la CNSA.

La question du financement est bien sûr essentielle. L’UDR-Force Ouvrière récuse toute forme d’assurance-privée obligatoire par capitalisation. Elle considère que la récupération sur succession aurait un effet dissuasif désastreux sur les familles. De même, tout financement ne pesant que sur une partie de la population violerait le principe d’universalité du droit à l’autonomie. C’est pourquoi l’UDR-Force Ouvrière est hostile à une hausse de la CSG retraités de 6,6% à 7,5% qui prélèverait 1,7 milliards sur les retraites et à l’instauration d’une nouvelle « journée de solidarité » qui reposerait uniquement sur les salariés.

L’UDR-Force Ouvrière considère que le financement par la cotisation maladie est la seule solution équitable : elle est assise sur toute la population : actifs et retraités du privé comme du public, salariés et employeurs, régimes général et agricole, commerçants, artisans. Cela s’accompagnerait d’un prélèvement sur les revenus non-salariaux pour participer à la solidarité nationale.

Dans une société dont l’espérance de vie augmente, il faut avoir de l’espoir et pour cela l’assurance de garder sa dignité et sa place dans la société, sans risque d’être une gêne pour sa famille et son entourage.

Les représentants de l’Union Départementale des Retraités-Force Ouvrière souhaitent vivement vous rencontrer afin d’étayer de vive voix nos positions sur le problème de la prise en charge de la perte d’autonomie.

Publié le 05/10/2011 à 07:01 | Lu 1315 fois